Il y avait déjà un bout de temps que je devais continuer saga Les dieux sauvages de Lionel Davoust. J’avais beaucoup les deux premiers tomes, qui nous plongeaient dans une fantasy aux personnages attachants à travers une histoire prenante. La fureur de la terre reprend là où nous nous étions arrêtés, alors que la cité de Loered ploie sous les hordes du dieu ennemi Aska. S’il a été compliqué de se relancer dans l’univers après une si longue pause, ai-je réussi à raccrocher les wagons ?

Les chroniques des tomes précédents sont par ici : tome 1 et tome 2.

Synopsis de La fureur de la terre

La ville de Loered, Le Verrou du Fleuve, est en train de ployer sous la pression des armées démoniaques, mi-chair, mi-machine, du dieu Aska.
Affamée, malade, désespérée, la population ne tient plus que par sa foi envers Mériane, l’envoyée du dieu Wer.
Alors qu’au plus hauts échelons du royaume, la reine régente Izara s’efforce de sauvegarder de qu’elle peut encore, le prince Erwel se lance dans un appel désespéré à l’union des provinces pour aider Loered.
Pour espérer survivre, Mériane et les siens n’ont d’autre choix que de risquer d’encourir la colère divine.
Car dans le passé du monde, dans les vestiges anéantis de l’Empire d’Asrethia, repose peut-être une puissance capable de rivaliser avec celle d’Aska.
Tandis que le passé du monde émerge, la réelle nature du conflit qui oppose les dieux rivaux se dessine, et les Rhovelliens affrontent leurs plus terribles sacrifices.
Quand la mort frappe tous les jours, il n’y a pas de héros, pas d’épopée – seulement la nécessité de survivre jusqu’au lendemain.

Dans la fureur de la guerre

Un roman intense

La fureur de la terre évoque le fracas et la violence du conflit. Un conflit au long cours qui détruit à petit feu une population harassée. L’épreuve est aussi bien physique que morale : le peuple de Loered fait face à des créatures qui n’ont plus rien d’humains et semblent infatigables. Leur espoir, Mériane, encore nouvelle élue, femme dans une Eglise profondément misogyne et ancienne paria, se fait tant bien que mal une place comme prophète de Wer. Mais cela n’empêche pas la lassitude de s’installer, d’autant plus que la maladie et la famine rongent le peuple, qui s’affaiblit de plus en plus.

Le tome se veut donc très sombre. De nombreuses batailles ont lieu, offrant des moments parfois bien sanglants. Ce n’est pas gratuit, puisque cela permet de mettre en exergue le courage et la volonté des hommes et des femmes qui défendent la ville. Les troupes d’Aska sont brutales, avec un arsenal cauchemardesque : spectres amurés puissants, sauteriaux très mobiles… L’ambiance est au désespoir, pire, à une fatigue lancinante qui pousse au questionnement et à la remise en question. Le dernier quart du roman est par ailleurs dantesque, après une construction minutieuse de l’ambiance apocalyptique.

La multiplicité des points de vue enrichit le récit

Dans ce chaos, les personnages se démènent pour s’en sortir. On a le droit à d’autres focalisations, ce qui permet de respirer un peu face au fracas du siège. Erwel, le prince, se lance notamment en quête de renforts pour soutenir le verrou du fleuve. C’est une épreuve du feu pour un jeune homme peu expérimenté, qui doit manœuvrer des personnalités complexes prises dans leurs propres problèmes. Léopol en voit aussi des vertes et des pas mûres. Déjà que le brave croisé tout blond tout parfait a perdu sa foi au pire moment, il doit convaincre certains grands pontes du Werisme que Mériane est bien une prophète choisie par Dieu. Enfin, Izara doit également faire face à l’influence croissante de l’Eglise de Wer, qui cherche notamment à la court-circuiter en influençant la fille de cette dernière, la très jeune Carila.

L’élément commun entre tous ces articles narratifs est la lutte face à une adversité sourde. Ce tome est en somme sous le signe de l’preuve de foi pour l’ensemble des personnages du côté de Wer. Mais la parole est également donnée aux antagonistes du côté d’Aska. Avec un Ganner toujours aussi… heu… Ganner quoi, fortement occupé à être un prophète rival de Mériane. On découvre aussi peu à peu Daphn, la fille d’Aska, qui doit, comme de nombreux personnages, faire ses preuves.

On en sait plus sur Evagényre

Bien sûr, l’improbable duo Chunsène et Néhyr est de retour pour nous en mettre plein les mirettes. C’est notamment par leurs yeux que nous en apprenons plus sur la technologie d’Aska, puisque la belle Néhyr ne manque pas de secrets. Capable de comprendre et de modifier la plupart des technologies bannies par Wer, elle est d’un grand soutien pour renforcer tant bien que mal l’armée de Loered. Mais le plus intéressant a lieu quand elle se lance dans une quête un peu folle avec l’aide de Chunsène, toujours aussi sauvage et cynique par ailleurs.

A travers des flash-backs et des révélations à demi-mot, Néhyr révèle des motivations plus complexes au conflit entre Wer et Aska. Motivations qui laissent entendre une réalité bien moins manichéenne que ne le laisse entendre Wer de temps à autre. On comprend également un peu plus comment fonctionne cet univers qui allie fantasy et post-apo, qui porte derrière lui une histoire aussi vaste que complexe. J’ai vraiment hâte d’en savoir encore plus après certaines révélations fracassantes qui nous sont faites.

La fureur de la terre est une suite solide et captivante

Un troisième tome qui nous plonge dans le côté obscur de la guerre ! Loin de nous mettre en scène un conflit épique, Lionel Davoust nous montre la noirceur et la violence d’un siège. Violence, sang , maladie, désespoir… Des éléments qui viennent soutenir l’importance de la croyance, symbolisée par Mériane, qui prend de plus en plus la mesure de son rôle de Prophète de Wer. Tous les personnages sont poussés dans leur retranchement face à des ennemis qui semblent toujours avoir une longueur d’avance. Mais le passé de l’Empire, l’origine de la technologie Askalite et la nature des Dieux sont au cœur de certaines révélations qui apportent une nouvelle ampleur à un récit qui pouvait paraître parfois bien manichéen.

Note : 17/20

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Catégories : Chroniques

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