Mon premier roman de Patrick Sénécal ! J’étais curieuse de découvrir cet auteur canadien, spécialisé notamment dans la littérature d’horreur. Oniria est son quatrième roman et fut une expérience assez troublante. Qu’en ai-je pensé ?
Synopsis d’Oniria
Silence, à l’exception du moteur dur camion qui roule depuis maintenant une quinzaine de minutes. Dave n’est vraiment pas rassuré. Une évasion tout seul, c’est déjà risqué, mais à quatre, ça confine au suicide, surtout avec un imbécile comme Jef…
Heureusement, Eric écoute les consignes à la lettre. Et Loner est parfait : aucune hésitation, aucun doute, aucun faut mouvement. Normal, puisqu’il est l’architecte de cette évasion. Il n’a pas proféré trois mots depuis le début de l’opération il y a maintenant plus d’une heure…
Dave tente de contrôler son angoisse. Allons, maintenant qu’ils se trouvent tous dans le conteneur, on petit dire qu’ils ont réussi, non ?…. Ils sont quatre : Dave, Jef, Éric et Loner. Quatre criminels qui, habilement, se sont échappés de prison.
Mais la police les a pris en chasse et les cerne de près. Alors ils décident de se cacher pour la nuit dans une villa isolée au nom étrange, Oniria… Et c’est sans aucun doute la pire décision de leur existence !
Une expérience de lecture troublante
J’ai une fascination pour les histoires gores depuis toute jeune. J’avais commencé avec du Stephen King et je n’ai jamais arrêté depuis ! Ici, l’histoire nous plonge, comme le titre nous laissait entendre, dans une histoire onirique qui vire au cauchemar le plus sordide. L’auteur choisit ainsi de nous plonger dans un huis-clos où les protagonistes vont faire face à leurs peurs et leurs pulsions les plus primales, ce qui est vite accentué par le fait que nos 4 anti-héros sont des évadés de prison, des tueurs.
Du gore à la suggestion, du malsain au franchement choquant, Patrick Sénécal dévoile de nombreuses façons de créer la peur ou l’inquiétude chez le lecteur. L’écriture est en plus de cela efficace et maîtrisée, ce qui permet à ce roman assez court rester captivant tout du long. De plus, le concept du roman en lui-même, du moins son ressors scénaristique principal offre de belles possibilités en matière d’horreur, qu’elle soit psychologique ou plus viscérale.
J’ai cependant trouvé que ce concept aurait mérité d’être plus approfondi, car beaucoup d’éléments restent irrésolus à la fin du roman alors qu’il aurait été plutôt intéressant d’aller au bout de certaines pistes. Par exemple, j’ai trouvé le concept des personnes masquées qui enlèvent leurs masques mais dont personne ne peut voir le visage sans tomber dans la folie vraiment bien trouvé. Il créait un contraste avec l’imagerie assez brutale que l’auteur développe surtout (c’est un roman assez sanguinolent, vous l’aurez compris). Mais j’ai trouvé que cet élément avait finalement un rôle plus décoratif qu’autre chose et c’était dommage.
De plus, l’auteur a également incorporé des éléments plus paranormaux que scientifiques qui ne s’imbriquaient pas forcément très bien dans l’histoire et dans la résolution. Si l’aspect plus lovecraftien crée un pont intéressant entre des oeuvres de le littérature qui partagent une veine horrifique et cauchemardesque, sans doute ces idées auraient gagné à être placées plus tôt dans l’histoire pour avoir un meilleur impact et surtout sembler comme plus naturelles dans le déroulé global de l’histoire.
Une lecture en demi-teinte mais prometteuse
Oniria est une bonne découverte et un premier pas intéressant dans l’oeuvre d’un auteur que je ne connaissais pas. Horreur bien mené, partis pris imaginatifs et intéressants, écriture crue et immersive, c’est un bon roman pour les fans d’horreur sans filtre. Dommage que certains thèmes n’aient pas été plus approfondis pour proposer une réflexion plus acérée sur les mécanismes de la peur ou l’effet des attentes de la société sur notre inconscient et dépasser un imaginaire un peu torture porn.
Note : 14/20
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