Et un samedi série de plus ! On attaque la rentrée avec une belle sélection de tous les horizons. D’abord, une jeune femme met fin à sa double vie de manière tragique. Ensuite, retour sur l’un des plus grands drames sanitaires ayant eu lieu aux États-Unis. Enfin, le Japon connaît un tournant inattendu dans son histoire.
Mask Girl
Employée de bureau complexée le jour, elle se transforme en star du web masquée la nuit, quand une série de mésaventures vient soudain bouleverser sa vie.
Mask Girl a été une bonne surprise pour moi ! Cette série alterne entre satire sociale et thriller avec un certain talent. Kim Mo-Mi est une jeune coréenne qui aime la scène, mais elle n’entre pas dans les critères de beauté très étroits du pays. Reléguée à un poste subalterne où elle observe le sexisme de ses collègues, elle aurait pu continuer à mener une double vie jusqu’à ce que de malheureux incidents impliquant son patron, un fan obsessionnel provoque tragédies sur tragédies. Grinçante et surprenante, la série suit des personnages différents à chaque épisode, jouant sur la question de l’identité et de sa place dans les yeux des autres. Glauque, sanglante, parfois incongrue dans son humour, la série présente également une galerie d’acteurs et d’actrices qui excellent. Une mention spéciale Yeom Hye-Ran, toujours dans la justesse dans le rôle d’une mère surprotectrice se lançant dans une traque impitoyable.
Disponible sur Netflix.
Painkiller
Série qui revient sur l’origine de la crise des opioïdes aux Etats-Unis. Depuis les années 1990, des lobbys pharmaceutiques ont incité grandement les médecins généralistes à prescrire des antidouleurs à base de dérivés d’opiacés à leurs patients pour des maux de dos par exemple.
Painkiller traite la crise de l’oxycontin aux Etats-Unis. Il se fonde sur un article de Patrick Radden Keefe, qui a également écrit Empire of pain. Ici, la série présente plusieurs points de vue pour mieux montrer les dessous mais aussi les effets de la création de ce médicament et sa diffusion dans la population. Painkiller s’intéresse particulièrement à la psychologie de Richard Sackler, sa relation avec l’héritage de sa famille, mais aussi à l’obsession d’une partie de l’Amérique pour l’argent facile, mais aussi sur la notion fluctuante de responsabilité. Une autre partie de la série se concentre sur l’enquête d’une femme, jouée par une Uzo Aduba bluffante dans ce rôle de femme tenace et engagée. La série est bien sûr très dure moralement, présentant de manière frontale les dérives de l’addiction de personnes menant une vie tout ce qu’il y a de plus normale : violence, familles détruites, hospitalisation, trafics… Même si je trouve Dopesick, sur la même, un peu mieux réalisée car plus sobre.
Disponible sur Netflix.
Le pavillon des hommes
Les hommes étant devenus rares à la suite d’un fléau qui a frappé la population masculine, les femmes ont pris en charge les postes les plus importants. Dans un pavillon interdit aux femmes, quelques beaux spécimens mâles sont élevés, destinés aux femmes les plus aisées. Le jeune Mizuno y trouve refuge pour échapper à un mariage arrangé par sa mère.
Je suis très surprise du parti pris de cet animé, qui est une uchronie. Sous l’ère d’Edo, le Japon est touché par une étrange maladie mortelle pour les hommes. Le résumé précédent correspond au premier épisode. Nous suivons donc un homme, Arikoto; qui rejoint l’ancien pavillon des concubines de l’Empereur, aujourd’hui habité par… eh bien… des hommes, comme pour les protéger du monde extérieur. La premier épisode permet de bien poser le contexte avant de nous construire au tout début de la maladie. L’animé nous raconte donc comment une société change petit à petit, avec dans un premier temps les difficultés à s’adapter à un monde qui se transforme à vitesse grand V. D’autant plus que le Japon est une culture machiste, tous les codes de la société tournent autour des hommes. Travaux de force, pouvoir politique, héritage… Le pavillon des hommes parvient à aborder tout cela, même en se concentrant sur la vie au Palais.
Disponible sur Netflix.
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