Je n’ai pas pris de vacances en août. Le mois s’est même révélé plutôt chargé et ma liste de lectures est plus maigre que d’habitude. J’ai cependant fait des lectures intéressantes qui m’ont permis d’explorer des royaumes en ruines, des mondes virtuels et une planète colonisée. Vous êtes prêts ?
L’Épée, la Famine et la Peste, tome 2 d’Aurélie Wellenstein
Depuis un demi-siècle, le royaume de Comhghall s’enfonce dans un âge sombre : les monstres pullulent, des villages entiers disparaissent dans les toiles d’araignées, et les tarentas tissent dans l’esprit des hommes, les condamnant à s’étioler dans la mélancolie et les idées noires.
Trois êtres brisés deviennent la cible d’une population aux abois.
Un garçon possédé par l’esprit d’un loup, une jeune fille soupçonnée d’avoir les pouvoirs d’une araignée, un ancien soldat qui a tout perdu, persuadé que son fils vit dans l’œil d’un cerf…
Pourchassés par le chef de l’Inquisition et son archère, ils vont devoir s’allier pour survivre. Mais sont-ils des bouc-émissaires ou, au contraire, trois redoutables fléaux qui porteront le coup de grâce à ce monde agonisant ?
On retrouve l’univers sombre construit par Aurélie Wellenstein. L’autrice choisit de commencer son récit avec un changement de point de vue rafraîchissant qui permet d’en avoir plus sur l’inquisition et les croisades d’Abirah. Cependant, les relations entre les personnages apparaissent rapidement soit plate, soit plate, ce qui crée un contraste gênant avec les autres aspects très matures du roman. Enfin certains passages manquent de crédibilité et certaines résolution se font un peu facilement, malgré un discours plutôt bien tourné sur le fait d’accepter sa part animale pour être en paix.
La controverse de Zara XXIII de John Scalzi
Prospecteur indépendant sur une des planètes minières de la toute-puissante compagnie Zarathoustra, Jack Holloway découvre un filon d’innombrables pierres précieuses dont une seule suffira à le mettre quelque temps à l’abri du besoin… si les avocats de son client ne trouvent pas le moyen de l’en déposséder. Le même jour l’alarme de son domicile se déclenche. On s’est introduit chez lui. S’agit-il d’un cambrioleur ? Non ! L’intrus se révèle être une adorable boule de poils d’une espièglerie confondante. Mais sans doute ne vit-elle pas seule sur cette planète… Bientôt, les cadres de la compagnie s’avisent du problème : si le petit peuple à fourrure de Zara XXIII est doué de raison, c’en sera fini de l’exploitation de son sous-sol par une entreprise étrangère. A leurs yeux, la solution est simple : tout faire pour que ne soit pas reconnue cette intelligence. Ainsi débute La controverse de Zara XXIII.
J’ai apprécié ce roman cynique et plein d’humour noir ! John Scalzi nous entraîne dans un univers où les humains se sont étendus, des corporations tentent de s’arroger les ressources. Mais Zara XXIII abrite des toudous, des créatures mignonnes qui bouleversent les plans de tous nos protagonistes. Questions éthiques du droit à la vie face aux superprofits, le récit développe habilement ses questionnements autour de l’intelligence et de l’intelligence. Les scènes de tribunal sont bien menées, notamment grâce à des retournements de situation maîtrisés. J’ai apprécié le caractère du protagoniste, moralement gris égoïste mais à la langue bien pendue. Si vous aimez les histoires qui enrichissent les réflexions autour de l’altérité et de la colonisation spatiale.
Cyberland de Li-Cam
Ici le destin se décide œil pour œil, dent pour dent. Tu ne te copieras point en dehors des Terres Parallèles. Tu ne convoiteras pas le fichier d’autrui. Tu ne formateras pas hormis pour sauver le système.
Plongée dans un monde virtuel géré par une Intelligence Artificielle ayant atteint la Singularité. Le récit de Li-Cam est un Alice au pays des merveilles au goût cyberpunk. Un groupe d’adolescents se découvrent en explorant un univers sans limites, posant la question de la place de l’Individu face à une créature artificielle. Le court roman se construit en symboles et en signes, suivant une logique propre, parfois alambiquée, qui perdra certains lecteurs. D’autant plus que l’autrice n’hésite pas exploiter des références anthropologiques et philosophiques pointues pour donner du corps à son récit. Une démarche particulièrement pertinente dans le contexte actuel.
Quelles ont été vos lectures du mois d’août ?
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