C’est la fin du mois de juillet ! Rien de tel qu’un peu de lecture à l’ombre pour survivre à la canicule. J’ai lu 6 livres ce mois-ci, du classique intimidant en passant par du space opera bien massif !
Germinal d’Emile Zola
Type : roman réaliste, classique
Editions : Le livre de poche
J’ai commencé le mois avec un classique et pas des moindres ! Germinal fait partie de ces œuvres qui intimident tant on nous en a martelé en cours !
Un livre de nuit, de violence et de sang, mais qui débouche sur l’espoir d’un monde nouveau lorsque le héros, Étienne Lantier, quittant la mine « en soldat raisonneur de la révolution, » sent naître autour de lui une « armée noire, vengeresse… dont la germination allait bientôt faire éclater la terre ». Germinal marque l’éveil du monde du travail à la conscience de ses droits et c’est au cri sans cesse repris de « Germinal ! Germinal ! » que la délégation des mineurs de Denain accompagna le convoi funèbre de Zola à travers les rues de Paris.
Germinal est le roman puissant du changement de siècle, de l’entrée dans une nouvelle ère qui broie les hommes dans son engrenage. C’est un roman social d’un grand réalisme et nous fait comprendre comment les droits acquis sont issus de souffrances indicibles et d’une persévérance inhumaine à travers les épreuves.
Latium de Romain Lucazeau
Type : Space Opera
Editions : Denoël
Dans un futur lointain, l’espèce humaine a succombé à l’Hécatombe. Reste, après l’extinction, un peuple d’automates intelligents, métamorphosés en immenses nefs stellaires. Orphelins de leurs créateurs et dieux, esseulés et névrosés, ces princes et princesses de l’espace attendent, repliés dans l’Urbs, une inéluctable invasion extraterrestre, à laquelle leur programmation les empêche de s’opposer.
Plautine est l’une d’eux. Dernière à adhérer à l’espoir mystique du retour de l’Homme, elle dérive depuis des siècles aux confins du Latium, lorsqu’un mystérieux signal l’amène à reprendre sa quête. Elle ignore alors à quel point son destin est lié à la guerre que s’apprête à mener son ancien allié, le proconsul Othon. Pétri de la philosophie de Leibniz et du théâtre de Corneille, Latium est un space opera aux batailles spatiales flamboyantes et aux intrigues tortueuses.
Un très bon cru de la SF ! Un space opéra épique qui démontre la capacité du genre à produire des histoires denses et épiques, où qualités scénaristiques et esthétiques donnent naissance à un récit tragique d’une grande ampleur. Petit bémol sur le rythme qui s’essouffle parfois, où une profusion de grec qui rend certains passages un peu ardus à comprendre et brisent la fluidité de la lecture.
Mille femmes blanches de Jim Fergus
Type : Roman historique
Editions : Pocket
En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l’intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart viennent en réalité des pénitenciers et des asiles… l’une d’elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l’alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste à l’agonie de son peuple d’adoption…
Mille femmes blanches de Jim Fergus a été globalement une bonne lecture. L’écriture est maîtrisée malgré quelques longueurs. le livre est documenté et fera plaisir aux amateurs de la culture indienne. C’est aussi une oeuvre humaniste qui traite aussi bien des différences ethniques que des différences entre les sexes. Car le roman illustre bien une citation de Claude Lévi-Strauss “Le barbare, c’est celui qui croit à la barbarie.”
Mass effect Révélation de Drew Karpyshyn
Type : Novélisation, space opera
Editions : Milady
Les sociétés les plus avancées de la galaxie dépendent toutes de la technologie des Prothéens, une espèce antique disparue il y a cinq mille ans. Après la découverte d’équipement prothéen sur Mars en 2148, l’humanité, la plus jeune des espèces interstellaires, se lance à travers l’univers et lutte pour se faire une place au sein de la communauté galactique…
Voilà un livre qui remplit ses objectifs. Sans forcément être le livre de SF du siècle, Révélation offre une histoire haletante et est un très bon complément au matériel original. Karpyshyn s’affirme comme un conteur efficace avec une grande maîtrise de son univers et des personnages qui le peuples, le tout pour nous offrir un récit cohérent et dynamique.
La disparition de Stéphanie Mailer de Joël Dicker
Type : policier
Editions : Editions de Fallois
30 juillet 1994. Orphea, petite station balnéaire tranquille des Hamptons dans l’État de New York, est bouleversée par un effroyable fait divers: le maire de la ville et sa famille sont assassinés chez eux, ainsi qu’une passante, témoin des meurtres.
L’enquête, confiée à la police d’État, est menée par un duo de jeunes policiers, Jesse Rosenberg et Derek Scott. Ambitieux et tenaces, ils parviendront à confondre le meurtrier, solides preuves à l’appui, ce qui leur vaudra les louanges de leur hiérarchie et même une décoration.
Mais vingt ans plus tard, au début de l’été 2014, une journaliste du nom de Stephanie Mailer affirme à Jesse qu’il s’est trompé de coupable à l’époque.
Avant de disparaitre à son tour dans des conditions mystérieuses.
Qu’est-il arrivé à Stephanie Mailer?
Qu’a-t-elle découvert?
Et surtout: que s’est-il vraiment passé le soir du 30 juillet 1994 à Orphea?
Une lecture mitigée pour ce premier roman que j’ai lu de l’auteur. Ceci dit, les points positifs me donnent tout de même envie de lire la vérité sur l’affaire Harry Québert. Je pense que celui-ci est à réserver aux aficionados de l’auteur. En effet, le roman est un peu long et la multiplication des personnages embrouille parfois le lecteur, notamment an ajoutant des arcs narratifs inutiles. Sinon, la douce ironie qui se dégage du roman est agréable.
L’intégriste malgré lui de Mohsin Hamid
Type : roman contemporain
Editions : Le livre de poche
Lahore, Pakistan, de nos jours. Un homme est assis à la terrasse d un café. Le jeune Tchenguiz l’aborde, croyant reconnaître en lui un Américain. D’emblée il lui dit son amour inconditionnel des États-Unis, s assied à côté de lui, puis se lance dans un long récit… Il raconte comment il a accompli son rêve d’enfance en partant faire ses études aux États-Unis. Brillant diplômé de Princeton, engagé sans embûche par une prestigieuse entreprise, il a aussi rencontré l’amour : Erica, blonde aux yeux bleus. Bref, une success story à l’américaine, et un modèle d’intégration. Mais un jour, le 11 septembre 2001, tout a basculé. Ce fut le début d’une longue fuite en avant…
Un très bon livre à mes yeux qui retranscrit merveilleusement la sensation de dépaysement ainsi que décalage que ressentent les transfuges. La forme du monologue apporte de l’originalité à un récit sensible. J’ai été convaincue par le personnage de Tchenguiz, safe made man Pakistanais, requin du consulting qui revient à ses racines. Un livre court et intense qui traite du sentiment d’appartenance à une nation.
Quelles sont les lectures mémorables de ce mois ? Vous connaissez l’un des livres que j’ai lus ?
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