J’avais vraiment apprécié ma première lecture des aventures de Fidelma, dalaigh au VIIe siècle en Irlande, toujours accompagnée du fidèle Frère Eadulf. Dans ce tome, ils sont mariés car à cette époque le célibat des prêtres n’était pas une règle instituée par l’Eglise. Qu’ai-je pensé de ce vingt-huitième tome ?
Synopsis de La nuit du Porte-Lumière
Irlande, 671. Alors que les préparatifs de la fête païenne de Samhain vont bon train, frère Eadulf découvre, au milieu du bois assemblé pour le bûcher, le cadavre d’un homme, exécuté selon l’ancien rituel de la » triple mort » : la gorge tranchée, le crâne fracassé et poignardé en plein cœur.
Quand apparaît Brancheó, femme étrange couverte d’un manteau de plumes noires qui prophétise le retour des anciens dieux et leur vengeance contre ceux qui les ont oubliés, elle attire rapidement les soupçons. Mais, dans leur recherche du meurtrier, soeur Fidelma et Eadulf vont comprendre qu’une ombre plus malfaisante encore menace la forteresse.
Car leur enquête se révélera liée à la disparition d’un livre volé aux archives secrètes du pape, qui pourrait détruire la nouvelle foi chrétienne dans les cinq royaumes…
Une bonne enquête dans un contexte captivant
Les ingrédients du roman fonctionnent et l’enquête est prenante ! Nous suivons à la fois le meurtre d’un homme grimé en moine, assassiné selon un rituel païen. En parallèle, un manuscrit précieux de l’Eglise catholique est dérobé, menaçant la chrétienté.
Entre mystère et fausses pistes, mensonges et danger, la langue toujours acerbe et éloquente de l’impétueuse dalaigh fait mouche ! Si certains tentent de la rabaisser car elle est une femme, c’est toujours un plaisir de voir Fidelma leur rabattre le caquet avec son intelligence fine et sa connaissance implacable des enchevêtrements du droit gaélique de l’époque.
Car une fois de plus, Peter Tremayne nous régale du détail des traditions de l’époque. On oublie souvent que le Moyen-Âge est une période très longue qui nous réserve toujours de nombreuses surprises. Cette aventure nous voit en apprendre plus sur les règles du mariage et des clans, les traditions païennes, certaines croyances obscures chrétiennes et toujours les dissensions entre les Irlandais et les envahisseurs. Avec même un petit trait d’humour sur la propension des 5 Royaumes d’Eireann à se montrer rétifs à la moindre nouvelle règle éditée par leurs rivaux.
Il y a aussi des parties intéressantes sur les rites funéraires ainsi que les croyances autour de la mort, des pratiques aussi culturelles que clivantes. L’auteur nous entraîne dans un monde en mutation, qui s’accroche à la fois aux mythes du passé tout en s’avançant vers l’ère de la Chrétienté, cette tension entre les deux univers est un leitmotiv qui revient régulièrement dans les aventures de Fidelma, qui elle-même fut de formation religieuse et représente donc bien cet aspect dual.
Comme toujours, les personnages de l’auteur sont attachants : d’Eadulf, toujours faussement naïf, Fidelma, toujours fonceuse, Aidan, Colgu… La galeries des personnalités s’agrandit avec Branchéo, étrange devineresse au manteau de plumes de corbeaux qui rappelle une déesse de la mort, ainsi que Torcàn et Emhin, couple simple mais sympathique.
Une série de romans à suivre !
Pleinement convaincue par cette nouvelle aventure ! Je ne peux que recommander cette série de livres, que ce soit aux fans des héroïnes fortes, des légendes et de la culture irlandaises ou des polars historiques rondement menés.
Note : 15/20
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