Titre poétique, résumé alléchant, autres critiques élogieuses de la part d’éminents blogs, Chevauche-Brumes faisait partie de ma check-list des acquisitions à faire lors du salon du livre. Les éditions Mnémos proposent un objet soigné et un vrai plaisir à la lecture !

Synopsis de Chevauche-Brumes

Au nord du Bleu–Royaume, la frontière est marquée par une brume noire et impénétrable, haute comme une montagne. De mémoire d’homme, il en a toujours été ainsi. Mais depuis quelques lunes, le brouillard semble se déchirer. Tandis que ce voile enfle et reflue tel un ressac malsain, de violents éclairs strient ses flancs dans de gigantesques spasmes. La nuée enfante alors des créatures immondes qui ravagent les campagnes et menacent d’engloutir le royaume tout entier.

La neuvième compagnie des légions du roy, une troupe de lansquenets aguerris au caractère bien trempé, aspire à un repos bien mérité après une campagne éprouvante. Pourtant, dernier recours d’un pouvoir aux abois, ordre lui est donné de s’opposer à ce fléau. Épaulée par des cavalières émérites et un mystérieux mage chargé d’étudier le phénomène, la troupe s’enfonce dans les terres du nord, vers cette étrange brume revenue à la vie.

Palpitant et bien maîtrisé

Un style sympathique et des dialogues vivants

Je partage l’avis de nombreux autres lecteurs, Chevauche-Brumes est une réussite à bien des égards ! Dans un premier temps, le style de l’auteur est vif, accrocheur et immersif. Les scènes de combat, toujours piégeuses, sont bien rythmées et l’on se figure aisément l’action. Les dialogues sont également de bonne qualité, avec un vocabulaire imagé qui donne du caractère aux personnages. 

On retrouve dans cette ambiance et dans ces piques verbales une certaine influence héritée de la verve des personnages de Dumas. En ce sens, Chevauche-Brumes rejoint Les Lames du Cardinal, de Pierre Pevel, ou Sénéchal de Gregory Da Rosa dans le soin apporté à proposer une langue colorée. En somme, on voit se dessiner une sorte de « French Touch » littéraire pour la fantasy, plus proche du temps des mousquetaires que du Moyen-Âge. 

Un scénario sans temps mort

Ensuite, j’ai apprécié la grande maîtrise dans le déroulé scénaristique. Il y a très peu de temps morts, ce qui rend l’histoire globalement très dynamique sans se perdre dans des sous-intrigues sans valeur ajoutée ou développer plus que de raison un personnage finalement trop secondaire dans l’intrigue. On n’a pas envie de lâcher le roman. L’auteur n’hésite pas à faire beaucoup de sacrifices, ce qui nous met en tension, car des personnages appréciés peuvent disparaître. 

Le seul défaut que l’on peut voir à mener une histoire tambour battant, c’est le world-building en souffre un peu. Par exemple, contrairement à beaucoup de romans du genre, Chevauche-Brumes commence in medias res. Il y a finalement assez peu de détails sur la façon dont fonctionne la magie, par exemple. Il est vrai que j’aurais apprécié avoir simplement quelques détails additionnels, sur la géopolitique également. Mais il y aura bien le temps dans le prochain tome.

Enfin, j’ai un peu tiqué sur l’un des personnages féminins principaux. Elle avait un côté Mary-Sue un peu trop prononcé à mon goût. Mais comme sa puissance a une explication au niveau du scénario, ne vous arrêtez pas sur ce détail, ce serait dommage !

Une plume à suivre

En somme, Chevauche-Brumes est un premier roman solide qui promet le meilleur pour la suite. Une histoire vive, des héros avec de la verve, de l’aventure à foison, il manquerait quelques détails de contexte pour que soit parfaitement réussi ! Et gare à ne pas tomber dans le piège de créer des Mary Sue ou des Gary Stu !

Note : 16/20

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Catégories : Chroniques

8 commentaires

L'ourse bibliophile · 28 mars 2019 à 15 h 46 min

Je l’ai vu sur Babelio et il me fait vraiment envie ! (Même si c’est juste à cause du titre vu que j’ignore de quoi ça parle) Je le mets dans ma WL !

    La Geekosophe · 29 mars 2019 à 18 h 29 min

    Bon choix, c’est une très bonne lecture et j’ai hâte de voir les prochaines parutions de l’auteur 🙂

Sometimes a book · 28 mars 2019 à 21 h 11 min

Alala il faut vraiment que je le sorte de ma PAL, je ne vois que des bons avis partout !

    La Geekosophe · 29 mars 2019 à 18 h 29 min

    Je pense que tu ne le regretteras pas !

Choupaille · 30 mars 2019 à 14 h 05 min

Il m’attend bien au chaud dans mes étagères, celui-là, et vu les excellents retours que j’en ai lus, y a peu de chances pour que je ne passe pas un très bon moment ! J’attends d’être d’attaque, puis je saute dessus 🙂 !

Merci pour ton retour, j’espère que je partagerai ton point de vue !

    La Geekosophe · 31 mars 2019 à 17 h 20 min

    Vu les avis très homogènes sur la toile, le contraire serait étonnant 😉

Chevauche-Brumes, Thibaud Latil-Nicolas | L'Imaginaerum de Symphonie · 29 septembre 2019 à 9 h 01 min

[…] La Geekosophe […]

Une fantasy un peu crade à la sauce Seigneur des Anneaux, ça vous branche ? (Chevauche-Brumes) – Lisibles Songes · 19 juillet 2020 à 17 h 21 min

[…] Vous pouvez aussi retrouver les chroniques de Chevauche-Brumes chez Le Culte d’Apophis (beaucoup plus expérimenté et qui, il faut le dire, m’a fait beaucoup réfléchir…), Au pays des Cave Troll, L’ours inculte (si l’ours est content… tout va), Ombre Bones, L’imaginaerum de Symphonie, Elbakin, Le Bibliocosme, La bibliothèque d’Aelinel, La bulle d’Eleyna, Sometimes a book, La Choupaille lit, Encres et calames, La Geekosophe. […]

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