Bon, vous me connaissez, j’adore la mythologie grecque. Alors quand on m’a proposé de découvrir La Niréide de Fabien Clavel, j’ai accepté. Merci aux éditions Mnémos pour l’envoi. Ici, nous suivons l’épopée de Niréus, un guerrier grec ayant participé à la guerre de Troie, devant passer par moult épreuves pour rencontrer son destin.

Synopsis de La Niréide

Troie brûle. Les guerriers grecs, vainqueurs, reprennent leurs navires.
Parmi eux se trouve le prince Niréus de Symé. Arrivé très jeune à la guerre, il en revient balafré et dégoûté par les combats. Il ne demande plus qu’à retrouver sa petite île, comme l’Ithaque d’Ulysse. Cependant, sa propre odyssée ne sera pas de tout repos. Sous l’œil des dieux olympiens, il va errer longtemps en Méditerranée, affrontant Amazones, Gorgones et Telchines, dans un périple qui l’emmènera jusqu’aux Enfers.

Un voyage qui en envoie plein les mirettes

Un récit qui respecte les classiques antiques

Fabien Clavel est passionné de mythologie et ça se sent. Le livre reprend les codes des épopées de l’époque. L’histoire est divisée en plusieurs chants qui racontent plusieurs étapes dans le voyage de Niréus et de ses compagnons. Elle se déroule sur plusieurs années et contient plusieurs étapes qui reprennent de grands archétypes narratifs de l’Odyssée ou de l’Enéide. La recherche du foyer perdu, la guerre entre les dieux qui se manifestent par leurs préférences, la présence d’ennemis monstrueux comme les Géants ou les Cyclopes ou l’inévitable passage par les enfers. Le récit permet ainsi de raviver ses souvenirs mythologique tout en suivant des péripéties bien rythmées et nombreuses.

L’aventure de Niréus fait également bonne part à des figures bien connues des mythes grecs. Outre les Dieux, on y croise Pénélope, Héraclès… Mais aussi des créatures traditionnelles ou des peuples comme les Amazones. Au détriment de la cohérence ? Que nenni ! La mythologie, c’est de toute façon un peu foutraque de base. Fabien Clavel maintient cependant une constance bienvenue dans les événements, jouant volontiers avec l’aspect gigantesque des enjeux de ce type de littérature.

Mais avec une touche de modernité

L’auteur ne se contente pas de suivre une recette déjà connue. Il propose en effet de réviser la mythologie, notamment en proposant des personnages qui ne correspondent pas aux archétypes des épopées, ou du moins qui les détournent assez. C’est le cas de Niréus. C’est un héros assez médiocre comparativement à ses compagnons de la guerre de Troie, Achille et Ulysse par exemple. C’est donc un homme particulièrement amer qui n’a pas spécialement goûté l’héroïsme de l’affrontement. Il est au contraire profondément désabusé de la légèreté avec laquelle les Dieux jouent avec les destins des hommes. Personnage peu sympathique le long du récit, il est cependant réussi de par son caractère très humain, souvent mélancolique. La Niréide n’est donc pas une ode aux exploits des Héros et des Dieux, mais le récit d’un destin et d’une rédemption.

C’est confirmé par les différents compagnons de Niréus. Ils sont variés et bien développés. Alexiarès, servante d’apparence capricieuse qui cache un lourd secret. Dryops, un enfant mystérieux. Démodocos, aède aveugle. Et enfin, Rhomos, qui joue également à plusieurs jeux. Ils vont chacun avoir leur propre quête au fil de l’histoire, rappelant plus ainsi un procédé narratif de fantasy plus moderne, voire vidéoludique, qui permet d’apporter de l’épaisseur aux personnages. Loin de rendre le récit confus, les personnages en gagnent en personnalité. Leurs histoires personnelles permettent d’aborder de nombreuses questions : la place de la vengeance, la quête des origines, la rédemption… La Niréide se veut donc comme une histoire plus humaine que divine, car les mêmes les Dieux ne sont pas exempts des passions qui agitent les mortels.

Un beau texte pour tous les amoureux de la mythologie

Fabien Clavel avait pris un pari risqué en se lançant dans le développement d’un personnage très secondaire de la Guerre de Troie. Il en fait un récit à la fois épique mais plus humain, traitant de la frustration, la quête du passé et la rédemption. Il crée une galerie de personnages variés et bien détaillés pour proposer des interactions approfondies. Niréus, anti-héros irascible et instable, est un bel exemple de protagoniste qui évolue grandement au fil des aventures tout en gardant ce qui fait les marqueurs de sa personnalité. La Niréide est donc une très belle œuvre qui explore les passions des mortels, proposant une lecture respectueuse des classiques de l’antiquité mais avec une touche plus moderne et humaine.

Note : 17/20

Vous pouvez acheter le livre par ici. Toutes les chroniques sont par là.

Catégories : Chroniques

5 commentaires

Dream.bookeuse · 7 avril 2022 à 22 h 13 min

Très jolie chronique et qui reflète totalement mon avis, j’ai beaucoup aimer cette lecture

    La Geekosophe · 15 avril 2022 à 13 h 28 min

    C’est une très bonne lecture mythologique 😀

La Niréide de Fabien Clavel – Les Blablas de Tachan · 26 avril 2022 à 6 h 00 min

[…] N’hésitez pas à lire aussi les avis de : La Geekosophe, Vous […]

Challenge de l’Imaginaire 10 : le suivi – Ma Lecturothèque · 15 août 2022 à 19 h 39 min

[…] inhumain, Léa Silhol 12. Le temps fut, Ian McDonald 13. Only Ever Yours, Louise O’Neill 14. La Niréide, Fabien Clavel 15. Tè Mawon, Michael Roch * (écologie, renouveau, renaissance) 16. Saga Semiosos, […]

La Niréide – Fabien Clavel : le digne successeur des épopées antiques ? – Moonlight Symphony · 7 septembre 2022 à 7 h 48 min

[…] avis sur La Niréide : Au pays des cave trolls, Les Blablas de Tachan, La Geekosophe, Maude […]

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :