J’entendais énormément parler de la saga Les archives de Roshar de Brandon Sanderson. Comme chacun sait, j’ai beaucoup le travail de cet auteur, qui est l’une des plumes les plus productives et immersives de la fantasy moderne. Comme toujours, le premier tome, la voie des rois, est un pavé bien épais dans une saga qui compte déjà pas mal de tomes. Alors qu’ai-je pensé de ce premier pas dans ce nouvel univers ?
Synopsis de La voie des rois
Sur les traces des grands maîtres. Roshar, monde de pierres et d’orages. D’étranges tempêtes de pouvoirs balaient les terres accidentées tellement souvent, qu’elles ont influencé l’écologie et la civilisation. Les animaux se cachent dans des coquillages, les arbres rentrent leurs branches et l’herbe se rétracte dans le sol. Les cités sont construites uniquement où la topographie offre une protection. Des siècles ont passé depuis la chute des dix ordres consacrés connus sous le nom de Chevaliers Radieux, mais leurs avatars, des épées et des armures mystiques qui transforment des hommes ordinaires en guerriers quasi invincibles, sont toujours là. Des royaumes sont échangés contre ces objets, des guerres sont menées en leur nom et gagnées grâce à eux. Une de ces guerres se déroule sur le paysage dévasté qu’on appelle les Plaines Brisées.
Là, Kaladin, qui a abandonné ses études de médecine contre une arme pour protéger son petit frère, a été réduit en esclavage. Dans une guerre insensée, où dix armées combattent séparément contre un unique ennemi, il lutte pour sauver ses hommes et pour apaiser les chefs qui les considèrent comme quantité négligeable. Le Clarissime Dalinar Kholin commande une de ces armées et, comme son frère feu le roi, il est fasciné par un texte ancien appelé La Voie des Rois. Hanté par des visions des temps anciens et par les Chevaliers Radieux, il commence à douter de sa santé mentale. De l’autre côté de l’océan, une jeune femme appelée Shallan cherche à devenir apprentie de l’éminente et hérétique Jasnah Kholin, la nièce de Dalinar. Bien qu’elle aime apprendre, ses motivations ne sont pas pures, et alors qu’elle planifie un vol audacieux, elle commence à découvrir certains secrets des Chevaliers Radieux, et des informations sur la vraie raison de la guerre.
Intrigant et bien détaillé
Un univers riche et bien décrit
Ce qui surprend très vite dans la lecture de ce premier tome, c’est la grande richesse de l’univers. Brandon Sanderson a l’habitude des worldbuilding très détaillés. Ici, il s’est surpassé. Nous sommes dans un monde où le souvenir de grands guerriers passés hantent encore différents peuples variés. Les Chevaliers Radieux ont laissé des reliques puissantes dont des nobles cherchent sans cesse à s’emparer. En conséquence, il y a constamment des conflits armés au sein duquel des soldats normaux sont engagés. De plus, d’autres pierres confèrent des pouvoirs à leurs possesseurs, créant des convoitises. Enfin, une période étrange et oubliée, dangereuse, semble revenir à la surface. Ce sont beaucoup d’éléments épars qui apparaissent petit à petit sans qu’on ait accès à la vérité. Comme si on regardait un rideau opaque. On sent une histoire construite avec attention.
Pour bien développer, l’auteur a choisi de mettre en scène plusieurs personnages qui ne semblent avoir aucune connexion à première vue. Le noble Dalinar, frère d’un roi assassiné. Shallan, élève d’une hérétique aux desseins cachés. Kaladin, l’ancien soldat devenu esclave contraint à une tache particulièrement éprouvante. Szeth, un assassin mystérieux… Ils apparaissent plus ou moins, mais chacun a son propre arc narratif. Cela permet de voir plusieurs aspects de l’univers : la place de l’érudition et des femmes dans certaines cultures, la brutalité de la guerre et son manque de sens, le passé complexe de ces terres qui semblent annoncer des temps sombres, les pouvoirs mystérieux qui animent certaines personnes. Le roman présente également une mosaïque de peuples différents, parfois similaires aux humaines, avec des rites et des croyances qui leur sont propres.
Très introductif malgré des personnages bien construits
J’ai beaucoup suivre la plupart des personnages, qui ont tous des personnalités et des développements passionnants et bien maîtrisés. Sanderson confirme sa capacité à mettre en scène des personnages variés, profonds et avec des motivations variées. Je suis très intriguée par le personnage de Szeth, bien qu’il ne soit pas le plus mis en avant. L’assassin en blanc a un passé très obscur, on se demande tout du long comment il en est arrivé là malgré sa grande puissance. Kaladin suit également une voie bien étrange alors qu’il est âgé d’à peine 19 ans. Sa détresse est bien mise en avant, et son histoire est la plus détaillée à travers de multiples flashback qui apportent également beaucoup de questions. Quant à Shallan, j’ai apprécié sa détermination même si pour moi elle est assez statique dans son évolution.
J’ai cependant failli décroché parfois, justement car l’histoire progresse lentement. En effet, le tome est assez bavard et descriptif. Je pense qu’il faut le prendre comme une introduction vers des événements d’une plus vaste ampleur, ce qui se voit puisque le premier tome a été découpé en deux livres vu la taille de la bête finale. malgré l’écriture toujours fluide de Brandon Sanderson, La voie des rois a parfois manqué d’action à mon goût. L’alternance des points de vue ajoute à ce côté lent,c e qui est souvent le cas dans les récits qui utilisent ce procédé narratif. Il faut donc comprendre que c’est le genre de roman que l’on referme avec plus de questions que de réponses, mais assez intrigué pour avoir envie de lire la suite.
la voie des rois, un premier tome introductif mais riche et aux personnages bien campés
En conclusion, La voie des rois, premier tome de la saga Les archives de Roshar de Brandon Sanderson, est un ouvrage qui séduit par son univers riche et complexe, ainsi que par ses personnages variés et bien construits. L’auteur met en scène plusieurs protagonistes ayant chacun leur propre arc narratif, offrant ainsi une mosaïque de peuples différents avec des croyances et des rites spécifiques. Cependant, le roman progresse lentement et peut sembler bavard et descriptif par moments, ce qui peut décourager certains lecteurs en quête d’action. Néanmoins, Sanderson a construit un monde fascinant et offre un début de saga prometteur, incitant le lecteur à vouloir découvrir la suite des événements.
Note : 16/20
Vous pouvez acheter le roman par ici. Toutes les chroniques par là.
0 commentaire