Il était temps que je lise ce classique de la littérature SF humoristique. Les références au Guide du voyageur galactique de Douglas Adams sont très nombreuses, alors c’est un passage initiatique remarquable pour tout lecteur de l’imaginaire. J’ai donc embarqué aux côtés d’Arthur Dent et de Ford Prefect pour une odyssée délirante dans les confins de l’espace.

Synopsis de Le guide du voyageur galactique

Comment garder tout son flegme quand on apprend dans la même journée: que sa maison va être abattue dans la minute pour laisser place à une déviation d’autoroute; que la Terre va être détruite d’ici deux minutes, se trouvant, coïncidence malheureuse, sur le tracé d’une future voie express intergalactique ; que son meilleur ami, certes délicieusement décalé, est en fait un astrostoppeur natif de Bételgeuse, et s’apprête à vous entraîner aux confins de la galaxie ? Pas de panique ! Car Arthur Dent, un Anglais extraordinairement moyen, pourra compter sur le fabuleux Guide du voyageur galactique pour l’accompagner dans ses extraordinaires dérapages spatiaux moyennement contrôlés.

Humour so british et quête spatiale

Les débuts de l’aventure d’Arthur Dent

Arthur Dent découvre que sa baraque va être détruite ! Mauvaise surprise, mais c’est aussi le cas de la Terre, cette planète d’arriérés même pas foutus de vérifier les infos. Il est sauvé par son meilleur ami, Ford, en réalité un extraterrestre coincé sur Terre depuis une dizaine d’années pour écrire une partie du fantasmabuleux Guide du voyageur galactique, qui permet aux courageux itinérants de s’en sortir dans les méandres du vaste monde. Surtout pour les terriens moyens comme Arthur Dent, dont le caractère profondément banal et terre-à-terre se heurte aux personnalités et traditions plus hautes en couleurs de créatures extraterrestres. Héros malgré lui, il est trainé d’un coin à l’autre de l’univers, de vaisseau en vaisseau, à la recherche d’une mystérieuse planète et d’une réponse à une question ultime…

Vous l’aurez comprise, l’humour absurde naît souvent de la rencontre inattendue entre le caractère sans relief de notre pas-héros et d’êtres aux mœurs bien différentes. Ainsi, il aura le plaisir de rencontrer des vogons, race belliqueuse dont les goûts poétiques plus que douteux forment à eux-seuls une épreuve, des souris qui parlent, des terraformateurs de planètes au sens des affaires aigu, des superordinateurs impertinents, un robot déprimé… Douglas Adams détourne l’attirail habituel de la science-fiction pour transformer le périple de Dent en une odyssée absurde qui se moque des grandes principes, préférant rappeler tous les trois pages, avec un ton grinçant, à quel point nous sommes juste des petites choses dans un univers sans beaucoup de sens.

Une référence de la drôlerie galactique

Ce qui fait la force du bouquin est aussi sa faiblesse ! Souvent comparé aux Monty Pythons et autres pontes de l’humour outre-manche, H2G2 déploie un sens de l’humour absurde et jusqu’au-boutiste qui déplaira aux âmes les plus terre-à-terre. La science-fiction permet de s’affranchir des limites pour proposer des situations abracadabrantesques. On poursuit l’aventure à un rythme déchaîné, mais avec parfois la sensation diffuse de lire une suite de gags ou de sketchs décousus, ayant pour seul fil rouge le pauvre Arthur Dent. Mais c’est en ce sens fidèle à la tradition britannique. Car chaque aventure dresse un portrait caustique d’une situation qui permet de mettre en place des répliques qui font mouche et des personnages délicieusement loufoques.

Douglas Adams fait appel à un arsenal humoristique remarquablement touffu. Sa préférée est sans doute la digression. Nous avons souvent le droit à des passages hallucinants du Guide du Voyageur Galactique, dont on se pose la question du sérieux de la création. L’auteur sait également ménager son suspense pour mettre en scène ces révélations bidons, notamment la cultissime réponse à la question universelle. Les personnages ne sont pas en reste, notamment Marvin, le robot nihiliste dont le cafard le rend aussi drôle que déprimant. En bref, le texte est travaillé et bien ciselé, mettant parfaitement en scène un voyage dantesque et absurde, mais qui parvient à amener une réflexion philosophique derrière ses drôleries.

Le Guide du voyageur galactique, classique impertinent de la SF humoristique

Grandiloquente, la SF est généralement peu humoristique, mais les quelques tentatives se révèlent marquantes. Le Guide du voyageur galactique est un court roman absurde, nous traînant la suite d’Arthur Dent dans une aventure mouvementée. Surprenante et extrême, cette épopée ne plaira pas à tout le monde, tant l’humour déjanté pousse les curseurs. L’histoire est composée de sketchs mettant en scène une galerie de personnages absurdes, entre robots nihilistes, souris intelligentes et voyageurs curieux… Le tout en se posant quelques questions sur le sens de l’univers et le coté absurde de sa propre existence dans un si grand espace. Douglas Adams propose avec son Guide du voyageur galactique une histoire qui ne parlera pas à tout le monde, mais les fans de l’humour décalé britannique y trouveront leur compte.

Note : 17/20

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Catégories : Chroniques

2 commentaires

Shaya · 8 mai 2023 à 12 h 37 min

Cool que tu aies aimé ! Effectivement je pense que c’est un humour très british qui ne marche pas avec tout le monde, mais ce premier tome m’a personnellement beaucoup fait rire à sa lecture.

    La Geekosophe · 14 mai 2023 à 19 h 56 min

    L’humour absurde c’est totalement mon credo ! Du coup, j’ai bien accroché

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