J’ai reçu La rune et le code d’Arnaud Dollen via la masse critique de Babelio. Paru aux éditions Bragelonne, ce premier tome ouvre la porte d’un univers transmédias déjà existant en jeu vidéo. Ici, j’étais intéressée par la découverte d’un monde qui mêle Fantasy et science-fiction. Qu’ai-je pensé de cette première plongée dans cet univers ?

Synopsis de La rune et le code

Tous les ans, l’Appologium réunit les meilleurs guerriers et guerrières de tout le continent pour rejouer sans fin l’affrontement des deux colosses : Mantris, la cité ultratechnologique et Arkhante, le royaume des 7 magies. Mais dans le bruit qui fait rage, Solis, la jeune Malkah Arkhante, et l’Ordonnateur, le représentant des citacs mantri, entendront-ils le véritable péril qui secoue en secret Artellium ?

Un monde d’hybridations et d’oppositions

Deux univers entre différences et similitudes

Le roman met en scène deux peuples qui reposent sur des sources de pouvoir différentes, et un troisième, le Rift, dénué de pouvoir et donc vu comme sans intérêt. Arkhante est un monde magique dont le mode de vie repose sur des puissances élémentaires. Mantrix est une société ultra-technologique peuplée de transhumains, de robots et d’intelligences artificielles. Ces deux peuples sont bien sûr en conflit et le seul moyen d’éviter une guerre ouverte est un concours, une arène entre gladiateurs. Le gagnant peut choisir une faveur diplomatique à l’autre camp. Voilà qui résume bien la rune et le code, des plaisirs simples et des archétypes reconnaissables bien emballés. Après tout, c’est un roman adapté d’un jeu vidéo, ce qui lui permet de reposer sur des bases narratives au présupposé fort mais pas forcément très original. En tous cas les différents aspects, Fantasy et SF, cohabitent très bien, formant un univers cohérent et foisonnant.

Ceci dit, j’ai plutôt apprécié en savoir plus sur les modes de vie d’Archange et de Mantrix, qui ont plus en commun qu’on l’imagine. D’abord, les deux sociétés connaissent une disparition progressive de ce qui fait la source de leur puissance, mais qui maintient leur quotidien fonctionnel. Le Pranah, source de la magie se tarit, là où l’énergie de Mantrix, sous forme de piles, disparaît. Ceci dit, c’est l’occasion de présenter des façons ingénieuses d’utiliser la magie ou la technologie à des fins politiques, guerrières, festives, récréatives etc. Cependant, le roman use et abuse de néologismes ou de mots créés de toutes pièces, quel que soit le camp, qui rend parfois la lecture plus ardue qu’elle ne devrait être, sauf quand elles sont transparentes. Je pense que la taille du glossaire en fin de livre est assez révélatrice du phénomène.

Un scénario avec des hauts et des bas

La rune et le code nous emporte au plus près des décideurs, à savoir l’Ordonnateur et la nouvelle reine d’Arkhante, l’inexpérimentée Solis. Entre trahisons, enquêtes et jeux de pouvoir, l’histoire avait du potentiel. Le récit souffle toutefois de certaines inégalités dans son déroulé. L’arc scénaristique dédié à Mantrix et son ordinateur est moins passionnant que celui qui prend place à Arkhante. Cela donne l’impression d’un coup de mou dans la première partie du milieu du récit. Coup de mou d’autant plus perceptible que le début du roman attaque par le fameux combat en arène entre les deux territoires principaux. Je comprends que ce soit nécessaire pour poser les bases de l’univers, mais le récit est souvent alourdi par des fioritures qui n’apportent pas grand-chose, y compris en termes de style.

Dans un premier temps, les personnages sont vraiment très nombreux. Cross the ages se veut un jeu de cartes à collectionner, du coup on y place un maximum de monde, quitte à n’en faire qu’une référence. A cela s’ajoutent des dénominations de titres et de rôles absconses (je n’ai toujours pas compris la différence entre un archonte et un Primus etc.), ce qui rend parfois difficile de se souvenir de qui fait quoi exactement. Il y a également quelques schémas peu compréhensibles qui apparaissent au milieu de récit, ou d’autres éléments qui indiquent un manque de compréhension des codes utilisés. Par exemple, un personnage est désigné sous un pronom qui semble neutre, Ael, pour l’appeler « la jeune fille » le reste du récit. Ce genre d’incohérence trahit, pour moi, un manque de finition dans certaines recherches pour la création du roman.

La rune et le code présente un univers riche mais peu original

Nous sommes face à un récit dont j’ai apprécié les différents éléments. Si rien ne semble très original, les aspects Fantasy et science-fictionnels s’emboîtent très bien, formant un ensemble plus riche dans leurs hybridations que pris séparément. Même si la fin du récit gagne en rythme, les multiples néologismes et personnages qui alourdissent le rythme rendent la lecture plus laborieuse qu’elle ne devrait être. La partie dédiée à Arkhante est mieux menée que celle de Mantrix. C’est donc un roman qui me laisse curieuse de découvrir la suite malgré le manque de finitions dans certains passages.

Note : 14/20

Vous pouvez acheter le livre par ici. Toutes les chroniques sont par là.

Catégories : Chroniques

0 commentaire

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :