Voilà la saga Les maîtres enlumineurs terminée ! J’avais lu les deux premiers tomes, les maîtres enlumineurs et le retour du hiérophante, il y a quelques années. J’avais beaucoup apprécié cette fantasy audacieuse au système de magie fascinant. Je me suis donc plongée dans les Terres closes, point final à la série de Robert Jackson Bennett.
Ce troisième tome compte 680 pages, ce qui en fait une lecture pour le challenge des pavés de l’été.
Résumé du premier tome
Toute l’économie de l’opulente cité de Tevanne repose sur une puissante magie : l’enluminure. À l’aide de sceaux complexes, les maîtres enlumineurs donnent aux objets des pouvoirs insoupçonnés et contournent les lois de la physique. Sancia Grado est une jeune voleuse qui a le don de revivre le passé des objets et d’écouter chuchoter leurs enluminures. Engagée par une des grandes familles de la cité pour dérober une étrange clé dans un entrepôt sous très haute surveillance, elle ignore que cet artefact a le pouvoir de changer l’enluminure à jamais : quiconque entrera en sa possession pourra mettre Tevanne à genoux. Poursuivie par un adversaire implacable, Sancia n’aura d’autre choix que de se trouver des alliés.
Une clôture explosive dans tous les sens du terme
Au bord du gouffre
Le troisième tome commence une fois de plus dans l’action, 8 ans après le retour du hiérophante. La situation s’est beaucoup aggravée et c’est un roman sombre que nous propose l’auteur. Sancia, Berenice et les autres personnages affrontent des ennemis suprahumains dans un monde qui semble plus fragile que jamais. Une créature impitoyable, dotée d’une maitrise indicible de l’enluminure, est capable d’ensorceler les foules et de déplacer des montagnes. En ce sens, chaque action semble incroyablement complexe à mettre en place, ce qui donne une sensation de désespoir constante, mais les dialogues ont tendance à appuyer beaucoup trop ce fait pour que ce soit très subtil. C’est un peu dommage car cela m’a parfois sorti de l’action.
Le monde a bien changé en quelques années, très peu d’humains sont libres (ou mêle vivants). La maîtrise de l’enluminure de certaines créatures permet de modifier la réalité en profondeur. Un sujet qui permet d’explorer des questions existentielles. A travers ce texte apocalyptique, la thématique de la quête de pouvoir pour faire ce que l’on pense être bien est bien sûr largement discutée. Mais d’autres éléments plus subtils, notamment à travers certains personnages, viennent enrichir le sous-texte. Est-ce que l’on peut vraiment refaire et défaire le monde lorsqu’on a le pouvoir d’un Dieu ? Est-ce suffisant pour être heureux ? J’ai apprécié les passages liés au passé de clef, qui permettent d’approfondir le personnage
Comme un blockbuster romanesque
Robert Jackson Bennett ne fait pas vraiment dans la dentelle et conclut la saga dans un feu d’artifice. Chaque bataille prend des proportions olympiennes. Des îles sont balancées à l’adversaire, des machines sont capables d’avaler des parties entières de la réalité… Comme dit plus haut, les capacités de l’enluminure sont poussées à l’extrême. Même dans le camp des protagonistes, nous assistons à une version de l’enluminure qui permet de créer une société presque utopique, basée sur une réalisation concrète de l’empathie totale entre des humains ayant les mêmes intérêts. Nous n’en avons que quelques coups d’œil, mais c’est une création innovante qui vient apporter un peu de chaleur à ce récit moribond.
Comme beaucoup de blockbusters, il y a très peu de pauses et l’action est bien menée, ce qui fait la marque de fabrique de Robert Jackson Bennett. C’est une lecture que j’ai dévorée quasiment d’une traite. J’ai trouvé en revanche que c’était dommage de perdre la finesse des précédents tomes dans la pratique de l’enluminure. L’enluminure s’apparentait beaucoup à un mélange de SF et de magie. Sa réussite impliquait une connaissance poussée des phénomènes de la physique. Dans Les terres closes, le sujet s’apparente plus à de la magie surpuissante, ce qui pourra déplaire aux lecteurs qui appréciaient les aspects scientifiques de l’enluminure.
Les terres closes offre une conclusion marquante mais dont il manque quelque chose
Les terres close conclut avec rythme et puissance la saga des maîtres enlumineurs. On sent dès les premières pages que le monde est plongé dans le désespoir. Les personnages font face à des situations impossibles. L’enluminure devient une arme de destruction massive, ce qui donne naissance à des scènes d’action aux proportions titanesques. Les passés de certains personnages sont révélés, ce qui permet d’apporter de l’émotion, mais aussi des questionnements liés au deuil, à la quête de pouvoir, avec une certaine profondeur. Cependant, il y a de la surenchère dans les dialogues et dans certaines scènes de combat, ce qui peut faire un peu trop. De plus, l’enluminure perd de son côté scientifique et précis, ce qui est dommage car ce système apportait beaucoup d’originalité.
Note : 16/20
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2 commentaires
Sibylline · 16 août 2024 à 20 h 28 min
Ah d’accord. Apparemment, c’est moins historique que je ne l’avais pensé d’après le titre… 🙂
La Geekosophe · 20 août 2024 à 13 h 05 min
Non, même si c’est inspiré par l’histoire italienne 😉