La maison des soleils d’Alastair Reynolds est un roman qui m’a été conseillé par la communauté. Je n’ai jamais lu l’auteur britannique avant, même si j’ai un autre de ses romans dans la Pile à Lire. J’admets que le résumé est plus qu’attirant, même si je lis peu de hard SF spatial qui tend vers le Sense of wonder.

Il entre totalement dans le Summer Star Wars de Lhisbei.

Résumé de La maison des Soleils

Ils sont la Lignée Gentiane, la Maison des Fleurs.
Ils sont mille. Mille clones âgés de six millions d’années, tous issus d’Abigail Gentian et d’une époque où l’humanité n’était encore qu’à l’orée de l’ère stellaire. Depuis tout ce temps, ces fragments éparpillés parcourent la galaxie, spectateurs de l’aventure humaine à travers l’espace, là où empires et conquêtes fabuleuses se fracassent sur la noria du temps. Tous les deux cent mille ans, après un tour complet de la galaxie, les membres de la Lignée se réunissent pour échanger souvenirs et expériences. C’est la Millième Nuit, une fête sans pareille.
Or, pour cette trente-deuxième réunion, Campion et Purslane sont en retard. Un détail ? Pas vraiment. Car dudit retard pourrait bien dépendre le devenir de l’ensemble de la Voie lactée, et peut-être même bien au-delà.

Qu’est-ce qui peut mettre en danger des Immortels ?

Loin dans l’Espace et le Temps, un univers méconnu

Alastair Reynolds crée un futur immense qui donne le vertige. L’humanité a laissé place à la posthumanité, des êtes parfois loin de ressembler à des humanoïdes, qui se sont habitués à des conditions de vie impossibles. Parmi eux, les Lignées sont de vastes familles issues de puissants vestiges humains. Nous suivons la lignée des fleurs, une lignée de clones qui parcourt l’univers par curiosité et observer le plus de phénomènes possibles. Ils sont les doubles d’une seule personne, Abigail Gentian. Mais ils peuvent légèrement différer en termes d’apparence ou de genre, juste assez pour appartenir à la même Lignée tout étant des fragments séparés. L’auteur let en place plusieurs lignées dont nous avons un aperçu, mais également d’autres éléments fascinants comme le Peuple-Machine, des Robots extrêmement intelligents mais secrets, représenté par le fascinant Hespéros.

Le sens des mesures est différent, exponentiel. Pour des êtres qui évoluent en millénaires, une année n’est rien. Un vaisseau de la taille d’une baleine est ridiculement petit. Alastair Reynolds crée le vertige grâce à un ordre de grandeur hors de nos proportions, donnant au lecteur l’impression d’évoluer parmi des divinités lointaines. C’est ce qui donne à La maison des Soleils cette atmosphère de merveilleux science-fictionnel. On est presque proche d’une forme de magie tant que la technologie est évoluée, loin de nos préoccupations. J’ai apprécié cet aspect dépaysant qui donne au roman des aspects uniques qui marquent par leur démesure. Ce n’est pas pour autant une SF cryptique ou incompréhensible, car une grande partie du scénario s’apparente à un roman policier.

Traitrise spatiale et passé honteux

Le roman nous balade à travers une histoire tragique. Il y a de nombreux rebondissements, un lore bien construit, des personnages attachants. J’ai beaucoup apprécié Campion et Purslane. Campion, l’imprévisible de la Lignée. Retardataire, indépendant, toujours dans des affaires louches, il est souvent accompagné de Purslane. Patiente, mais profondément liée à Campion. J’ai trouvé la profondeur de leur relation bien explorée sans pour autant trop en étaler : nul besoin d’exagérer quand les choses semblent naturelles. Mais tous les 200 000 ans, ils doivent rejoindre leurs pairs et cacher la réalité de leur relation, modifier leur mémoire partagée. Mais cette fois-ci, un drame arrive lors de la fameuse millième nuit. Dès lors, le récit se teinte de roman policier fortement lié au passé de la lignée Gentiane, la maison des fleurs.

Certaines parties du roman remontent jusqu’à l’histoire d’Abigail Gentian. Une petite fille, enfant depuis 30 ans, solitaire dans une immense maison changeante. J’ai beaucoup aimé ces éléments du passé, qui amènent de la magie. J’ai cependant trouvé que le lien avec le présent était difficilement discernable et j’avais besoin de quelque chose de plus palpable. Peut-être que je n’ai pas perçu l’importance de ces interludes ? Leur lien avec ce qui se passait dans la Lignée ? En tout cas, le roman traite avant tout de l’importance de la mémoire, de la place de la vengeance et des croyances à travers l’espace et le temps. La dernière partie est fascinante, nous entraînant dans ce qu’il y a de plus impressionnant dans le sense of wonder.

La maison des soleils : un futur classique de la SF ?

Le roman a de nombreux aspects qui en font une excellente lecture : un univers profond, immense et déstabiliant. Il traduit très bien un ordre des grandeurs différents, inhumain, inaccessible. Mais à travers une histoire proche du polar et des personnages bien construits, l’histoire se laisse suivre aisément. Alastair Reynolds aborde des sujets variés : la mémoire, la violence de la méfiance envers la différence, le poids de secrets au sein même de ce qu’on considère comme la famille… C’est donc un récit marquant et une très bonne lecture, mais qui m’a parfois perdue.

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Catégories : Chroniques

1 commentaire

tampopo24 · 16 juillet 2025 à 22 h 27 min

Je suis ravie de lire que toi qui ne lis pas forcément ce type de texte, tu as été conquise aussi. Alastair Reynolds fut une grosse découverte pour moi à partir de ce texte. J’aime beaucoup le vertige de ses récits et tu en parles très bien ici.

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