Je continue ma quête des romans conseillés par la communauté cette année ! J’avais lu La société protectrice des kaijus de John Scalzi il y a deux ans, La controverse de Zara XXIII du même auteur semble assez différent. Nous sommes cette fois dans un planet opera dans lequel la question l’intelligence non-humaine va voir un rôle central.

C’est une nouvelle lecture pour le challenge Summer Star Wars de Lhisbei.

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Synopsis de La controverse de Zara XXIII

Prospecteur indépendant sur une des planètes minières de la toute-puissante compagnie Zarathoustra, Jack Holloway découvre un filon d’innombrables pierres précieuses dont une seule suffira à le mettre quelque temps à l’abri du besoin… si les avocats de son client ne trouvent pas le moyen de l’en déposséder. Le même jour l’alarme de son domicile se déclenche. On s’est introduit chez lui. S’agit-il d’un cambrioleur ? Non ! L’intrus se révèle être une adorable boule de poils d’une espièglerie confondante. Mais sans doute ne vit-elle pas seule sur cette planète… Bientôt, les cadres de la compagnie s’avisent du problème : si le petit peuple à fourrure de Zara XXIII est doué de raison, c’en sera fini de l’exploitation de son sous-sol par une entreprise étrangère. A leurs yeux, la solution est simple : tout faire pour que ne soit pas reconnue cette intelligence. Ainsi débute La controverse de Zara XXIII.

Formes de vie contre capitalisme

On ne se refait pas

L’humanité est partie dans les astres, emportant avec elle les joies de l’appât du gain. De grandes entreprises explorent des planètes pour s’en attribuer les richesses. Zarathoustra est l’une de ces grandes compagnies. Jack Holloway prospecte pour eux sur la planète Zara XXIII, vaste jungle peuplée uniquement de grands sauriens semblables à des dinosaures avides de chaire fraîche. Viré du barreau suite à une sombre histoire qu’il peine à évoquer, Holloway vit dans une cabane protégée au milieu de nulle part, avec un contrat d’indépendant pas bien joyeux. On le comprend rapidement, nous sommes dans un Far West au niveau interstellaire, et l’Ouest à découvrir se compose en myriades de planètes dont le biosme est près à être écartelé au nom de l’enrichissement de quelques uns.

Holloway n’est lui-même pas un saint. Cynique, désabusé, on ne sait jamais vraiment s’il oeuvre pour son propre intérêt ou pour le bien commun. Mais il n’est pas le seul personnage d’intérêt. John Scalzi met un point d’honneur à mettre en scène des membres caricaturaux mais truculents du corporatisme. Nous avons donc le futur directeur de la Zarathoustra, Aubrey, autoritaire et prêt à tout pour s’enrichir. Il est bien sûr le fils de l’actuel Directeur et n’a pas de titre officiel autre qu’être là pour préparer sa prise de pouvoir. Nous sommes dans une parodie façon Severance, avec des entreprises qui tiennent plus de monarchies que de mérotocraties idylliques. Le récit construit habilement une histoire qui consiste à savoir qui piègéra les autres et tous les coups sont permis quand des millions sont à la clé : tentative d’assassinat, emprisonnement, chantage… L’espace n’efface pas des siècles de bonnes habitudes.

A travers les toudous, des questions d’éthique

Mais je n’ai pas encore évoqué ce qui crée autant de bouleversements dans la vie de notre protagoniste ! Sa cabane finit occupée par une famille de créatures semblables à des Ewoks d’après les descriptions. Des petites choses mignonnes mais qui semblent capables de faire preuve d’une certaine intelligence. Assez pour être considérée comme intelligente ? Le roman pose ainsi des questions anthropologiques, biologiques et linguistiques sur qu’est-ce qu’une espèce sentiente. En effet, de nombreux humains sont victimes d’un profond anthropocentrisme. Or, dans le roman, il y a toute une étude menée pour savoir sur quels critères déterminer si une espèce est douée d’une intelligence supérieure à l’animal ou non. La controverse de Zara XXIII rejoint ainsi d’autres romans comme la saga d’Andrea Cort d’Adam-Troy Castro, qui pose la question de l’altérité face à l’humanité.

Outre la question scientifique des espèces non-humaines, le roman aborde également les aspects juridiques de cette implication. John Scalzi traite avec intelligence et cynisme de cette partie. En effet, la colonie Zara XXIII est sous le contrôle d’une entreprise, mais cette base est censée répondre à une autorité interplanétaire plus importante. Cependant, entre chantage, corruption et avidité, difficile de faire régner un semblant d’ordre. La controverse de Zara XXIII décrit les abus qui arrivent quand une entreprise se substitue à un état : génocide et loi du plus fort. Il démontre l’importance de mettre en place des garde-fous capables de maintenir une justice équitable, même sur des planètes lointaines. Les séances au tribunal sont bien écrites, j’en ai beaucoup apprécié les nombreux rebondissements.

La controverse de Zara XXIII, subtil et bien mené

J’a apprécié ce roman cynique et plein d’humour noir ! John Scalzi nous entraîne dans un univers où les humains se sont étendus, des corporations tentent de s’arroger les ressources. Mais Zara XXIII abrite des toudous, des créatures mignonnes qui bouleversent les plans de tous nos protagonistes. Questions éthiques du droit à la vie face aux superpofits, le récit développe habilement ses questionnements autour de l’intelligence et de l’intelligence. Les scènes de tribunal sont bien menées, notamment grâce à des retournements de situation maîtrisés. J’ai apprécié le caractère du protagoniste, moralement gris égoïste mais à la langue bien pendue. Si vous aimez les histoires qui enrichissent les réflexions autour de l’altérité et de la colonisation spatiale.

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Catégories : Chroniques

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