Katie de Michael McDowell faisait partie de ces romans que jedevais lire dans l’année. C’est un auteur qui a été proche de Stephen King, je me l’étais donc réservé pour l’automne et le Pumpkin Autumn Challenge. Qu’ai-je pensé de cette lecture ?

Synopsis de Katie

Lorsque Philomela Drax reçoit une lettre de son riche grand-père, qui craint pour sa vie désormais aux mains d’une famille de crapules sans pitié, les Slape, elle se précipite à la rescousse. Mais le temps presse, car Katie Slape, douée d’un don de voyance et d’un bon coup de marteau, est sur le point d’arriver à ses fins. Démarre alors une traque endiablée à travers l’âge d’or américain. Mais qui poursuit qui ? Car personne n’échappe à Katie la furie !

Voyage sanglant dans l’âge d’or des Etats-Unis

Ingénue débrouillarde versus tueuse née

Le début du récit nous plonge dans l’ambiance : violence sur animaux sur les trois premières pages ! Les premiers pas de Katie la furie dans son monde sanglant. On est tout de suite happé par l’écriture précise de l’auteur qui nous le dit à la fin : c’est son roman le plus cruel. Nous passons Philo Drax, jeune femme très pauvre mais débrouillarde. J’avais peur d’avoir affaire à un personnage mièvre et sans faveur, mais Michael McDowell parvient à lui donner nuance et force de caractère, ce qui nous offre une jeune femme raisonnable et bien attentionnée. Mais elle va croiser le chemine des Slape-Jepson, famille rusée et sans limites, attirée par l’argent facile. Parvenant à s’immiscer dans la vie du riche grand-père éloignée de Philo, la petite famille n’hésite pas à profiter de la faiblesse du vieillard pour tenter de lui soutirer son héritage. Philomena décide immédiatement de l’aider, n’écoutant que son bon coeur. Mais s’ensuit alors un virage sanglant dans son existence qui sera toujours hantée par brutalité des Slape, en particulier de Katie.

L’auteur narre très bien cette histoire qui traverse plusieurs mois. De la campagne Etats-Unienne en passant par New York, les Slape considèrent Philo comme un danger et Philo est en quête de vengeance. Son histoire nous fera voyager dans les rues des petites villes sans avenir, dans le New York des gens du commun plein d’espoir (et d’illusions) et dans les stations balnéaires où s’ébattent les riches New-Yorkais et Bostoniens. Toujours Philo trouvera sur son chemin les Slape, comme si le destin avait noué les deux jeunes femme, parfois avec beaucoup d’ironie. C’est cependant Katie qui donne son nom au roman. Jeune femme brutale, un peu stupide, mais bien motivée par le meurtre, elle laisse derrière elle une trainée de sang. L’auteur indique avoir pris plaisir à écrire ce roman, et c’est palpable car il nous propose à travers ses personnages une galerie de meurtres imagés, et pas seulement à coups de marteaux.

Un récit bien mené

J’ai trouvé le roman très bien équilibré. Les coïncidences étranges arrivent de manière plutôt cohérente : l’auteur alterne plusieurs points de vue qui permettent de découvrir comment les personnages arrivent à un certain point. Ce qui est intelligent, c’est que la poursuite entre les Slape et Philo a lieu dans les deux sens, car la demoiselle Drax eut représenter un danger aussi important que les Slape pour elle. J’ai également beaucoup apprécié les retournements de situation dans ce qui arrive à Philo, qui alterne entre chance et malchance. Ces parties montrent les aspects peu sympathiques de la deuxième partie du XIXe siècle : pauvreté, prostitution cachée, familles qui s’entassent dans des appartements peu chauffés, criminalité très présente… Michael McDowell construit un récit nuancé de la société américaine de l’époque.

Il n’épargne pas la haute société, notamment les riches familles industrielles à travers le personnage de Jewel. J’ai trouvé ce personnage plutôt amusant et attachant : elle est superficielle et sournoise, mais la voir se faire retoquer par son élégante tante New Yorkaise ou ne pas réussir à atteindre Philo a quelque chose de drôle et de charmant en même temps. Le rythme de l’histoire alliée à des personnages bien croqués font de Katie un roman qu’il est difficile de lâcher, d’autant plus que beaucoup d’aspects du scénario sont imprévisibles et qu’on a vraiment envie de savoir comment Philomela va arriver à s’en sortir après tout ce qu’elle subit. McDowell n’hésite pas à éliminer de nombreux personnages sans aucune pitié, comme vous l’aurez compris.

Katie, un roman prenant, qui nous immerge dans des Etats-Unis sans pitié

J’ai beaucoup aimé cette lecture que je n’ai pas lâché. L’auteur maîtrise parfaitement le rythme de son récit, qui nous emmène dans plusieurs zones des Etats-Unis à une période faste et pleine de contrastes. Il alterne les points de vue entre plusieurs personnages, permettant de bien construire les multiples retournements de situation. On suit ainsi plusieurs couches de la société, des villages ruraux à la haute société new yorkaise, tandis qu’un jeu du chat et de la souris s’installe. L’écriture des personnages est très bonne, nuancée, et tous sont attachants à leur manière. Un autre point positif est la qualité de la plume, qui nous immerge avec intensité et travaille avec précision des scènes de meurtres parfois bien brutales.

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Catégories : Chroniques

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