Germinal mérite son statut de classique incontournable de la littérature française. J’avais lu d’autres livres d’Emile Zola comme le ventre de Paris ou Au bonheur des dames. S’il faut reconnaître que ce n’est pas un auteur facile d’accès, la justesse de ces descriptions et la puissance dramatique de ses personnages en font un écrivain d’une grande résonance sociale.

 

Synopsis de Germinal

Un livre de nuit, de violence et de sang, mais qui débouche sur l’espoir d’un monde nouveau lorsque le héros, Étienne Lantier, quittant la mine « en soldat raisonneur de la révolution, » sent naître autour de lui une « armée noire, vengeresse… dont la germination allait bientôt faire éclater la terre ». Germinal marque l’éveil du monde du travail à la conscience de ses droits et c’est au cri sans cesse repris de « Germinal ! Germinal ! » que la délégation des mineurs de Denain accompagna le convoi funèbre de Zola à travers les rues de Paris.

 

Chronique sociale dans les profondeurs des mines

Zola nous emmène dans les mines du nord, où des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants s’enfoncent dans la terre éventrée, creusée de sillons ardents, pour une paie de misère. L’auteur manie à merveille les descriptions réalistes de la pauvreté et de la faim des ouvriers décharnés te de leurs femmes. Il y a quelque chose d’horrible et de saisissant dans cette écriture crue que l’écrivain utilise, ce qui crée des scènes marquantes, comme lorsque Jeanlin est retiré de l’éboulement.

Le livre décrit avec sensibilité le désespoir puissant qui règne dans le cœur de ces gens dont même le travail ne parvient pas à nourrir les familles. A peine la progéniture en a-t’elle l’âge qu’elle est envoyée dans les mines pour rapporter quelques sous, comme la jeune Catherine, 15 ans, dans les mines depuis qu’elle en a 10. La violence est très présente dans les familles ouvrières. Zola créée en sus un parallèle contrasté avec les familles bourgeoises qui possèdent la mine, qui vivent dans une relative insouciance.

Il est difficile d’entrer dans le livre, qui commence par des descriptions de la vie minière, avec une gradation dans la misère. C’est lorsqu’un coup de trop, un changement dans les méthodes de paiement, qu’éclate la grève. Alors, le livre plonge dans la violence primale, une violence bestiale digne des animaux qui meurent de faim, accouchant de scènes sanglantes et brutales. 

Les personnages de Germinal manquent parfois un peu de contraste à mon goût. Chaval, par exemple, cumule tous les défauts possibles : lâche, violent, moqueur, traître… D’autres personnages comme La Maheude, qui perdra beaucoup eu fil du roman, sont très touchants. Quant à Etienne Lantier, le héros du roman, c’est un personnage nuancé et intéressant, notamment par son côté idéaliste mais aussi son incapacité à faire des concessions pour le bien commun.

 

Conclusion : Un grand livre, bien documenté et poignant

Pour conclure, Germinal est le roman puissant du changement de siècle, de l’entrée dans une nouvelle ère qui broie les hommes dans son engrenage. C’est un roman social d’un grand réalisme et nous fait comprendre comment les droits acquis sont issus de souffrances indicibles. 

Note : 17/20

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