Durant mes aventures, je me suis aperçu que je lisais peu d’auteurs africains ! le bon côté de faire des challenges sur le net, c’est non seulement de partager ses lectures mais aussi de se lancer dans des romans que l’on aurait pas forcément lu ! Voici donc mon choix, Americanah !

 

Synospis d’Americanah

« En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire. » 

Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l’Amérique qui compte bien la rejoindre. 
Mais comment rester soi lorsqu’on change de continent, lorsque soudainement la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés? 
Pendant quinze ans, Ifemelu tentera de trouver sa place aux États-Unis, un pays profondément marqué par le racisme et la discrimination. De défaites en réussites, elle trace son chemin, pour finir par revenir sur ses pas, jusque chez elle, au Nigeria. 

 

Un roman qui offre de nombreux axes d’analyse

Le livre offre dans un premier temps un point de vue qui n’est que rarement exploré : les africains qui émigrent aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, notamment à travers le blog d’Ifemelu. La jeune nigériane croque avec un humour désabusé les travers de la société américaine, en particulier le rapport ambigu et paradoxal face à la « race ». Elle souligne également les différences entre afro-américains et africains américains. Ifem nous met face à aux joies et aux douleurs de l’expatriation dans un pays différent, très différent culturellement. L’auteure utilise souvent les cheveux comme exemple concret de ce déracinement et de cette volonté de nier sa nature pour entrer dans le moule.

Pour trouver un travail, Ifem n’hésitera à défriser ses cheveux avec des produits chimiques qui finiront par lui abîmer le cuir chevelu. Elle aura une période où elle aura honte de ses cheveux naturels, à la même période où elle tentera le plus possible d’être américaine. Mais elle finira par affronter une crise d’identité qui la plongera dans un état profondément dépressif. L’auteure manie à merveille la finesse des ressors psychologiques qui animent ses personnages, les rendant attachant malgré leurs ailles et ses moments où ils sont délicatement incompréhensibles. 

Il y a aussi Obinze, le grand amour d’Ifemelu, séparés par un océan, et les années. L’histoire d’amour échappe au romantisme niais grâce à l’esprit corrosif et l’humour subtil et intelligent de l’autrice. Obinze met plutôt en avant la vie difficile des immigrés illégaux qui tentent de s’accrocher à leurs rêves. Car nos deux héros ont avant tout tenté de quitter un pays où l’avenir était dévoré par l’instabilité politique et la corruption.

Enfin, Americanah est un récit de femmes et de féminisme, d’intersectionalité plus précisément aux Etats-Unis. Mais aussi à des questions plus vastes : les critères de beauté, la dépendance à un homme, notamment à travers le personnage d’Uju, pourtant avec un diplôme de médecine… 

 

Une lecture qui ouvre de nouveaux horizons

Pour moi, Americanah est un livre qui parvient à réunir des sujets très contemporains avec cynisme et humour. Avec un style fluide, direct mais parfois poétique, l’autrice construit des personnages attachants et très vivants. L’empathie se construit facilement avec eux. de même, les sujets sociaux sont traités avec brio, lucidité et finesse, apportant un nouvel éclairage au dépaysement à la perte des repères sociaux et identitaires. 

Note : 16/20

Vous pouvez acheter le livre par ici. Vous pouvez trouver toutes les chroniques par là.

Ce livre est un petit pavé pour le challenge du pavé de l’été :

 


1 commentaire

Brize · 31 août 2018 à 9 h 56 min

Décidément, il faudra que je le (re)tente (j’y avais fait une vague incursion, mais ce n’était pas le bon moment pour lui) !

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