Le plus curieux avec ce roman, c’est que je n’avais pas prévu de l’acheter ou de le lire. Même si le résumé semblait sympathique, je n’étais pas plus convaincue. En fait, je l’ai emprunté en version numérique à la bibliothèque quand je l’y ai vu par hasard. Et grand bien bien m’a pris car ce roman est tombé au bon moment.

Synopsis de La Méssagère du ciel

Mériane est une trappeuse, une paria, une femme. Autant de bonnes raisons d’en vouloir aux Dieux qui ont puni le peuple de la Rhovelle pour les fautes de ses aïeux. Car depuis la chute du glorieux Empire d’Asrethia, le monde est parcouru de zones instables qui provoquent des mutations terrifiantes, les gens ont faim, et une religion austère qui prêche la haine des femmes soutient un système féodal.

Pourtant, quand les Dieux décident de vider leur querelle par l’intermédiaire des humains, un rôle crucial échoit à Mériane. Pour elle débute une quête qui la verra devenir chef de guerre et incarner l’espoir de tout un peuple.

Captivant, addictif et efficace

Un wordbuilding classique mais réussi

Pourtant, l’univers en soi est assez classique : nous sommes dans un monde médiéval gouverné par des instances politiques qui se déchirent autour d’un roi malade et par un clergé tout-puissant. Ce clergé est très proche de ce que fut l’Eglise au Moyen-âge, un ordre qui tente d’asseoir sa puissance autour d’un Dieu Unique, convertissant les âmes et abusant vaguement de leur pouvoir. Ils ont aussi un ordre guerrier qui concrètement ne se sent plus péter. Autre caractéristique, cet univers est fortement misogyne pour des raisons historiques, peut-être même de manière plus radicale que dans notre Moyen-âge. 

Une galerie de personnages attachants

Du coup, le fait qu’une femme ait été choisie par Wer, le grand Dieu local, pour incarner la voix des hommes en temps de troubles apparaît comme délicieusement ironique. Si cette idée aurait pu passer pour téléphonée, Lionel Davoust parvient à bien doser son propos. Mériane est notamment très sympathique, elle a un caractère de cochon. Entêtée, insolente, indépendante et anticonformiste, elle est aussi vaillante, déterminée et d’une droiture à toute épreuve. J’aime beaucoup le duo qu’elle forme avec Léopol, le Moine de Wer, tout aussi insupportable mais de manière différente. le soldat religieux est plus arrogant, sûr de lui et a tendance à avoir des opinions très arrêtées sur les femmes.

Un autre personnage m’a beaucoup plu, c’est Chunsène. Décidément, on a beaucoup de personnages féminins forts. Elle non plus n’a pas été dotée du caractère le plus doux de la création. Mais elle a bien besoin d’un tempérament fort, vu son passé sous la domination des démons d’Aska, dans une famille pauvre. le personnage d’Erwel cache aussi un bon potentiel. Il est assez cocasse de le voir tomber dans tous les pièges qui lui sont tendus alors qu’il est bien parti pour devenir un personnage central. Et puis son côté jouvenceau naïf est attachant.

Une histoire entraînante portée par une écriture accrocheuse

Outre ces personnages, j’ai beaucoup apprécié le rythme du récit. Alternant entre plusieurs points de vue, on accède facilement à la complexité de la situation qui se joue. On sent le récit construit avec précision. Il est d’ailleurs, notamment au début, difficile de retenir le nom de toutes les provinces, leur importance, leurs dirigeants, qui est allié avec qui… Mais la sensation d’être perdue s’est réduite au fil de l’histoire, les éléments se mettent en place et il devient plus aisé de comprendre les enjeux. 

De plus, l’écriture prenante donne envie de tourner les pages et d’en savoir plus sur la suite. L’univers est profond et très vaste. le roman donne vraiment envie de découvrir les autres livres de l’auteur qui se passent dans le même univers, car ils pourraient amener des éléments additionnels non négligeables sur des détails de l’intrigue.

Quelques bémols

Autrement, je ne mets pas la notre maximale pour deux raisons. La première est que l’histoire semble prendre une tournure assez manichéenne. Sans être très dérangeante, je me serais attendue à quelque chose de plus approfondi qu’une lutte entre le bien et le mal. Ensuite, j’ai trouvé certaines parties politiques moins prenantes, sûrement car elles étaient moins intenses que celles déjà plongées dans le combat et que le contraste était trop vif.

De la très bonne fantasy made in France

La messagère du ciel est donc un grand oui ! Premier tome captivant et écriture simple mais accrocheuse, les personnages sont le grand point fort de ce roman. L’univers est bien fouillé, les ambiances crasses sont retranscrites à merveille. Je n’ai qu’une hâte, c’est de lire le prochain livre pour découvrir comment Mériane va s’emparer de ses responsabilités. 

Note : 19/20

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Catégories : Chroniques

6 commentaires

Babitty Lapina · 6 février 2019 à 21 h 03 min

Jamais je n’aurais lu ce roman si j’étais tombée dessus par hasard, mais ta chronique m’a comme d’habitude convaincu ! Je bénis le jour où j’ai découvert ton blog haha.

    La Geekosophe · 6 février 2019 à 22 h 24 min

    Hahaha ! J’imagine que le portefeuille est moins d’accord 😉

Les Dieux Sauvages T1 : La messagère du ciel, Lionel Davoust | L'Imaginaerum de Symphonie · 30 juin 2019 à 15 h 36 min

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La Messagère du ciel, de Lionel Davoust – Les Chroniques du Chroniqueur · 5 septembre 2019 à 11 h 21 min

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