J’ai rencontré Christian Léourier par hasard à Saint-Maur en poche. Le cycle de Lanmeur m’a attiré parce qu’il avait des similitudes avec celui de l’Ekumen d’Ursula le Guin (La main gauche de la nuit est tellement bien). J’ai donc lu ce premier tome de l’intégrale, qui contient les trois premiers tomes du cycle et s’intitule « Les contacteurs.
Comme beaucoup d’intégrales, c’est un gentil pavé de plus de 600 pages. Il entre donc donc l’un de mes défis préférés de l’été, « Le pavé de l’été » :
Synopsis du tome 1 du cycle de Lanmeur, les contacteurs
Quand les hommes de la planète Lanmeur accèdent au voyage spatial, ils ont la surprise de découvrir que d’autres humanités s’épanouissent dans l’univers. Un hasard ? Peut-être pas. Lanmeur lance alors l’idée du Rassemblement et envoie des contacteurs sur ces mondes plus ou moins avancés, avec pour mission de les intégrer à sa propre civilisation. Mais quel projet se cache derrière ces sociétés si différentes ? Qui sont les Rêveurs de l’Irgendwo, auxquels Lanmeur devra tôt ou tard se confronter ?
Du trois en un !
Chaque livre raconte une histoire détachée du reste qui prend place sur une planète différente. L’intérêt réside bien sûr dans la découverte de sociétés différentes qui ne connaissent pas encore le voyage interstellaire.
Livre 1 : Ti Harnog
La première se place sur une planète qui fonctionne avec un système politique particulier. Ti Harnog a quelques similitudes avec le fameux romans de le Guin : un étranger d’une autre planète, obéissant à un dessein supérieur, détonne aux milieux des autochtones par ses spécificités qui diffèrent de ce qui normal. Dans le roman de Christian Léourier, les habitants naissent tous filles et deviennent des hommes vers le milieu de leur vie. C’est un concept intéressant qui marque une construction sociale et structurelle différente d’une société où la dichotomie des deux sexes est la norme.
J’ai bien apprécié le contexte de ce premier livre. Malgré quelques longueurs qui faisaient traîner le récit à quelques moments, le rythme soutenu permet d’accrocher l’attention jusqu’au bout. Les personnages sont charismatiques et bien croqués, en particulier le Conteur. L’auteur a fait un gros travail de recherche dans sa construction de monde, ce qui permet à ce premier roman du cycle de poser des bases solides et donner envie de lire la suite.
Livre 2 : L’homme qui tua l’hiver
Le second, l’homme qui tua l’hiver, est celui dans lequel j’ai eu le plus de mal à me projeter. Mais il a fini par me convaincre. Cette fois, une terre où les saisons durent des années est déjà colonisée par Lanmeur et est incluse dans le grand Rassemblement. Nous suivons une archéologue qui souhaite découvrir et étudier une cité sacrée pour les autochtone.
Là aussi, l’auteur installe un contexte intéressant en construisant tout d’abord une relation complexe entre colons et colonisés. Mépris, violence et conflits rythment la vie difficile de cette planète engoncée dans un hiver d’une grande rudesse qui dure depuis des années et durera bien des années encore. Les autochtones ont donc un caractère tout aussi abrupts. Ils ont un grand nombre de légendes et de mythes, ce qui permet une fois de donner du corps à cette histoire qui gagné en qualité au fil des pages pour nous laisser sur des dernières pages brillantes.
Livre 3 : Mille fois mille fleuves
Mille fois mille fleuves prend un angle différent. Si les deux romans précédents nous laissaient voir les choses du point de vue des contacteurs, cette fois-ci, c’est celui d’une habitante que nous avons. Ynis appartient au peuple des fleuves. Amoureuse d’un homme avec lequel elle a grandi, elle est cependant choisie pour devenir l’épouse du fleuve de son village et doit donc rejoindre un temple sacré où elle fera la rencontre des hommes oiseaux, qui viennent de mondes lointains.
L’histoire est une fois plus merveilleusement racontée et suit l’évolution d’Ynis, le texte prenant en effet la forme d’un journal. Le style est d’abord souple et fluide comme l’eau. La jeune femme un peu naïve s’endurcit au fil des épreuves pour devenir plus rugueuse. Les phrases se raccourcissent pour devenir plus âpres et directes, se détachant de la poésie première pour se parer d’une simplicité désarmante.
Une fois de plus, je salue la créativité de l’auteur, qui parvient à créer des sociétés uniques. Ici, le peuple des Fleuves est inspiré de l’Asie, mais possède également ses propres rites et croyances. Et une fois de plus, les contacteurs bouleversent parfois le fragile équilibre des mondes.
Une belle et dépaysante découverte
Une belle lecture pour ma part, malgré quelques lenteurs par moment et un roman un peu en-dessous des deux autres. le cycle nous sert des aventures à la rencontre de peuples différents. Il est proprement fascinant de découvrir des coutumes et des façons de pensée radicalement différents des nôtres. le travail de recherche et de construction est vraiment admirable. du planet opera comme je l’aime !
Note : 15/20
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10 commentaires
Brize · 10 juillet 2019 à 10 h 10 min
Ton billet me confirme que je m’étais effectivement intéressée à ce cycle (je reconnais les titres des livres). Un peu peur des longueurs, qui ont vite raison de moi quand il s’agit d’un pavé, mais je vais quand même le rajouter dans ma liste de pavés potentiels.
La Geekosophe · 10 juillet 2019 à 21 h 59 min
Y a quand même trois livres différents, donc c’est du pavé stratifié ! Et une certains patience est indispensable pour ce genre de roman qui s’attache à construire des ambiances !
Babitty Lapina · 10 juillet 2019 à 11 h 28 min
WordPress veut pas me laisser mettre un j’aime sur ton article grr. Plus sérieusement, au début j’ai lu l’article uniquement parce que j’adore ton blog, mais je n’avais pas vraiment d’intérêt pour ce roman. Et puis BAM, je me rend compte qu’il me tente vachement et que j’ai vraiment envie de lui laisser sa chance. Moi qui ne suis pas très SF, j’ai vraiment envie de me laisser tenter.
La Geekosophe · 10 juillet 2019 à 22 h 00 min
Le planet opéra est différent de la SF très scientifique ! C’est en général plus anthropologique et social ! Et « Les contacteurs » a souvent une ambiance très fantasy car les peuples en question en connaissent pas le voyage spatial.
Babitty Lapina · 10 juillet 2019 à 22 h 12 min
Le panet opera me correspondrait plus je pense. C’est le côté scientifique de la SF qui me bloque (ce qui est bien dommage vu que c’est la base de ce genre xD)
La Geekosophe · 11 juillet 2019 à 22 h 56 min
ça se tente, j’avais du mal avec la SF aussi et en lisant du Ursula Le Guin ou Orson Scott Card c’est mieux passé 😀
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