Le mois de novembre prend fin, avec lui le Pumpkin Autumn Challenge ! Ce mois aura été surtout consacré à la fantasy avec un peu de thriller et du contemporain, dont une lecture qui frôle le coup de coeur.

Sorcières associées d’Alex Evans

Sorcières Associées d'Alex Evans

Dans la cité millénaire de Jarta, la magie refait surface à tous les coins de rue. Les maisons closes sont tenues par des succubes, les cimetières grouillent de goules… Pour Tanit et Padmé, sorcières associées, le travail ne manque pas. Mais voilà qu’un vampire sollicite leur aide après avoir été envoûté par un inconnu, tandis que d’étranges incidents surviennent dans une usine dont les ouvriers sont des zombies… Tanit et Padmé pensaient mener des enquêtes de routine, mais leurs découvertes vont les entraîner bien au-delà de ce qu’elles imaginaient. À Jarta, les créatures de l’ombre ne sont pas les plus dangereuses…

Sorcières Associées est une bonne lecture qui tient ses promesses : offrir un bon moment de lecture sans être un chef-d’oeuvre. Grâce à un duo d’héroïnes badass et de vrais idées inventives, Alex Evans offre un roman qui tire son épingle du jeu. Dommage que le manque d’approfondissement de l’univers laisse un peu sur sa faim, plus de détails auraient rendu l’ensemble encore plus solide et convaincant.

Le cycle de Mithra de Rachel Tanner

Le Cycle de Mithra de Rachel Tanner

VIIIe siècle après Jésus-Christ : le culte de Mithra est devenu la religion officielle de l’Empire romain, et les autres cultes, dont celui de la petite secte chrétienne, sont férocement réprimés. Mais les mécontents s’agitent : peuples germaniques en révolte, Armoricains jaloux de leur autonomie, tribus helvètes bien décidées à interdire l’accès à leurs montagnes…

À Vindossa jardin d’Éden protégé du monde extérieur Ygrène, une puissante magicienne, s’efforce de rassembler les ennemis de Rome. Il ne manque qu’une étincelle pour mettre le feu aux poudres, et elle viendra de Judith de Braffort, fille d’un noble armoricain, envoyée à Vindossa par un dieu assez mystérieux. À Rome pourtant, alors que les légions se mettent en marche pour écraser toute résistance, la vie continue, entre jeux du cirque et chasse aux hérétiques, complots politiques et menaces diverses.

L’intégrale est en tout cas une excellente découverte de ces œuvres bien maîtrisées. Entre contexte fascinant, personnages variés et bien construits ainsi qu’une plume immersive et dynamique, le cycle de Mithra est une uchronie marquante ! La lecture bénéficie d’un contexte riche et de recherches approfondies qui apportent une vraie cohérence à l’ensemble et aboutissent à un travail exceptionnel. Il n’y a aucun doute que les amateurs de culture celtique et de récits antiques trouveront leur compte et même plus !

Les fureurs invisibles du coeur de John Boyne

Les fureurs invisibles du coeur de John Boyne

Cyril Avery n’est pas un vrai Avery et il ne le sera jamais – ou du moins, c’est ce que lui répètent ses parents adoptifs. Mais s’il n’est pas un vrai Avery, qui est-il ?

Né d’une fille-mère bannie de la communauté rurale irlandaise où elle a grandi, devenu fils adoptif d’un couple dublinois aisé et excentrique par l’entremise d’une nonne rédemptoriste bossue, Cyril dérive dans la vie, avec pour seul et précaire ancrage son indéfectible amitié pour le jeune Julian Woodbead, un garçon infiniment plus fascinant et dangereux.
Balloté par le destin et les coïncidences, Cyril passera toute sa vie à chercher qui il est et d’où il vient – et pendant près de trois quarts de siècle, il va se débattre dans la quête de son identité, de sa famille, de son pays et bien plus encore
.

John Boyne y déploie la finesse de son analyse psychologique et la fureur de ses luttes. Avec ses personnages iconiques et ses dialogues mémorables, l’auteur nous plonge immédiatement dans les mutations d’une fin de siècle trépidante à travers la vie de son personnage contemplatif et atypique, Cyril. Si le roman vous touche, il vous restera dans un coin de la tête bien longtemps après sa lecture.

Dans l’ombre de Paris de Morgan of Glencoe

Dans l'ombre de Paris de Morgan of Glencoe

Depuis des siècles, les humains traitent les fées, dont ils redoutent les pouvoirs, comme des animaux dangereux. Lorsque la princesse Yuri reçoit ,une lettre de son père lui enjoignant de quitter le Japon pour le rejoindre, elle s’empresse d’obéir. Mais à son arrivée, elle découvre avec stupeur qu’elle a été promise à l’héritier du trône de France ! Dès lors, sa vie semble toute tracée… jusqu’à ce qu’une femme lui propose un choix : rester et devenir ce que la société attend d’elle ou partir avec cette seule promesse : « on vous trouvera, et on vous aidera. » Et si ce « on » était la dernière personne que Yuri pouvait imaginer ?

Éminemment sympathique et original, Dans l’ombre de Paris nous emmène dans une Ville Lumière uchronique hantée par l’intolérance et de l’inégalité. Aux côté de la déterminée Yuri, nous découvrons un monde peuplé de fées et de magie mais aussi de violence. La plume de Morgan of Glencoe est déjà bien marquée, de même qu’elle n’hésite pas à faire des choix difficiles en termes de scénario, ce qui est rafraîchissant dans une production Young Adult souvent timide en la matière.

The surface breaks de Louise O’Neill

The surface Breaks by Louise O'Neill

Deep beneath the sea, off the cold Irish coast, Gaia is a young mermaid who dreams of freedom from her controlling father. On her first swim to the surface, she is drawn towards a human boy. She longs to join his carefree world, but how much will she have to sacrifice? What will it take for the little mermaid to find her voice?

Cette réécriture de conte porte bien la patte de Louise O’Neill, qui nous entraîne à la suite d’une héroïne aussi belle que bien conditionnée par la patriarcat de son monde d’origine. L’évolution de la jeune sirène est cependant une réussite, avec notamment une fin grandiose qui valait ses réflexions parfois problématiques (volontaire de la part de Louise O’Neill, mais l’actrice m’y a accoutumé). Il y a aussi des personnages très marquants, comme Ceto, la sorcière des mers, qui sont brillamment écrits. Ma conclusion sera donc la même que pour le reste de la production littéraire de Louise O’Neill : un féminisme âpre et vibrant, mais pas forcément appréciable pour tout le monde.

Les doigts rouges de Keigo Higashino

Les doigts rouges de Keigo Higashino

Maehara Akio est un homme ordinaire qui mène une existence ordinaire d’employé de bureau. Il vit avec sa femme, son fils et sa mère vieillissante. Un jour, il reçoit un appel de son épouse au travail. La chose est inhabituelle. La demande qu’elle lui fait l’est encore davantage : revenir immédiatement à la maison. Elle refuse de lui en dire plus mais la panique qu’il entend dans sa voix le convainc de partir aussitôt. À son arrivée, sa femme lui apprend que leur fils, âgé de quatorze ans, a tué une fillette et que le cadavre gît dans le jardin…

En voilà un thriller qui sort des sentiers battus ! Le tueur est révélé rapidement, toute la tension n’est pas dans la découverte du meurtrier mais dans le bras de fer que mène une famille japonaise dysfonctionnelle avec des policiers perspicaces. L’écriture épurée de l’auteur fait des merveilles dans ce thriller psychologique court mais efficace. Le roman est finalement révélateur d’une mentalité japonaise très caractéristique et montre ce certaines personnes sont capables de faire pour ne pas « perdre la face ». Certains passages sont très émouvants.

Les noces de le renarde de Floriane Soulas

Les noces de la renarde de Floriane Soulas

1461, Japon.
Hikari, une mystérieuse jeune femme, vit avec ses sœurs dans une forêt peuplée de petits Dieux de la province d’Izumi. Fascinée depuis toujours par les humains, elle s’intéresse de près aux villageois installés au pied de la montagne, et plus particulièrement à Jun, l’un des bûcherons. Mais le contact avec les hommes est formellement interdit par son clan…

2016, Tokyo.
Depuis toujours, Mina a le pouvoir de voir et de côtoyer les yokaï, esprits et monstres du folklore japonais. Solitaire à cause de ce don qu’elle doit cacher à tous, la jeune fille ne se sent pas à sa place dans la société.
Jusqu’au jour où un esprit tente de s’introduire dans ses rêves et que Natsume, une fille de sa classe, l’entraîne dans une chasse au démon à travers la capitale…

Une lecture pour le moins sympathique ! J’ai beaucoup aimé les références au folklore japonais, que je connaissais assez peu. L’histoire est mystique et globalement bien menée, malgré un début un peu lent (notamment car le choix de deux histoires parallèles ralentit le rythme). L’histoire contemporaine est pour moi celle que j’ai préférée : les personnages sont attachants et la deuxième partie du roman est vraiment prenante. J’apprécie beaucoup la façon dont la mythologie japonaise a été incluse dans un univers moderne. J’ai été moins convaincue par la partie du récit dans le passé, que j’ai trouvé très lente au début.

Et vous, un coup de cœur pour le mois de Novembre ? Vous avez beaucoup lu ?

Catégories : Points lectures

3 commentaires

pepparshoes · 2 décembre 2019 à 14 h 01 min

C’est un beau bilan ! Je te souhaite un excellent mois de décembre 🙂

    La Geekosophe · 5 décembre 2019 à 12 h 23 min

    Merci beaucoup ! A toi de même 😉

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