Les refuges de Jérôme Loubry : j’avais beaucoup entendu parler ce roman. Thriller redoutable, les blogueurs et youtubeurs l’évoquaient comme une véritable claque, une aventure originale et mouvementée. Mais qu’en ai-je pensé ?

Synopsis de « Les refuges »

Installée en Normandie depuis peu, Sandrine est priée d’aller vider la maison de sa grand-mère, une originale qui vivait seule sur une île minuscule, pas très loin de la côte.
Lorsqu’elle débarque sur cette île grise et froide, Sandrine découvre une poignée d’habitants âgés organisés en quasi autarcie. Tous décrivent sa grand-mère comme une personne charmante, loin de l’image que Sandrine en a.

Pourtant, l’atmosphère est étrange ici. En quelques heures, Sandrine se rend compte que les habitants cachent un secret. Quelque chose ou quelqu’un les terrifie. Mais alors pourquoi aucun d’entre eux ne quitte-t-il jamais l’île ?
Qu’est-il arrivé aux enfants du camp de vacances précipitamment fermé en 1949 ?
Qui était vraiment sa grand-mère ?
Sandrine sera retrouvée quelques jours plus tard, errant sur une plage du continent, ses vêtements couverts d’un sang qui n’est pas le sien…

Une oeuvre menée de main de maître

Un rythme et une écriture haletants

Tortueux, mouvementé, inattendu… Beaucoup de qualificatifs peuvent correspondre à ce roman atypique. Il est compliqué de l’aborder sans spoiler, mais je tâcherais de ne pas trop révéler les multiples fils de ce thriller. « Les refuges » bénéficie avant tout d’une ambiance sombre, sèche et pesante. L’Île où Sandrine accoste est un lieu isolé noyé dans les souvenirs malsains de ses occupants, un Groupe de vieillards enchaînés au passé.

L’écriture sert parfaitement l’ambiance. Elle est directe et maîtrisée, ce qui permet de s’immerger dans les différentes strates de ce roman. Jérôme Loubry sait construire des atmosphères presque oniriques, voire cauchemardesques. Il apporte des éléments qui viennent déranger le lecteur au moment le plus parfait. Une partie de l’histoire sur l’île offre une descente en enfer très travaillée.

Une construction narrative précise et surprenante

En outre, il mène un travail d’horloger pour nous plonger dans une histoire à plusieurs tiroirs. J’y ai retrouvé un petit quelque chose de Shutter Island, car le thriller est avant tout psychologique et joue beaucoup sous les faux-semblants, surprenant sans cesse les lecteurs. On se laisse balader avec un mélange de jubilation et d’effarement tant il semble incroyable qu’un être humain ait pu construire une telle histoire.

Mais loin de reposer uniquement sur des mécaniques narratives bien huilées, l’auteur développe des thèmes plus profonds et glaçants qu’il ne laisse voir au premier coup d’œil. Il y a naturellement celle du deuil et du fait de surmonter la disparition d’un être cher. La question du passage à l’âge adulte et des monstres est également un pattern récurrent dans l’oeuvre.

Et ces symboles et thèmes récurrent sont en eux-mêmes des fils rouges très présents qui forment une tapisserie complexe. Chaque fil déroulé amène à une voie à suivre pour comprendre la construction du roman. Certains trouveraient que cela rend l’histoire un peu confuse et souvent difficile à suivre. Mais c’est aussi ce qui fait l’originalité du livre et le rend particulièrement mémorable.

« Les refuges » est un thriller psychologique de haute volée

C’est un très bon thriller, sombre, psychologique et surprenant. Il crée la surprise grâce à une construction emberlificotée mais addictive (je l’ai lu en deux jours). L’écriture efficace accompagne parfaitement cette lecture déconcertante dont l’atmosphère frôle souvent l’onirisme.

Note : 18/20

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Catégories : Chroniques

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