J’avais demandé au P’tit Colli un roman qui se passe en Irlande. Voilà que je découvre cette couverture sombre arborant un nom hispanique. Heureuse surprise, je ne connaissais pas Mikel Santiago et je cherche constamment à diversifier mes auteurs. Mais qu’ai-je donc pensé de La dernière nuit à Tremore Beach ?
Synopsis de La dernière nuit à Tremore Beach
Clenhburran : cent cinquante âmes en hiver, ses routes sinueuses entre vallons verdoyants et récifs escarpés, ses tourbières et ses fleurs sauvages. C’est en Irlande, dans ce hameau du comté de Donegal, que le célèbre compositeur Peter Harper est venu trouver refuge dans une maison isolée sur la plage. Pour s’accommoder d’un divorce orageux et renouer avec la musique.
Au retour d’un dîner chez des amis par une nuit de tempête, il tente de dégager la branche d’un vieil orme qui lui barre le chemin, quand il est frappé par un éclair d’une rare violence. S’ensuit une migraine chronique qu’aucun traitement ne parvient à apaiser, suivie, quelques jours plus tard, par de récurrents cauchemars sanglants où peu à peu apparaissent ses voisins et ses propres enfants, qu’il attend pour les vacances. Ces rêves semblent l’avertir d’un danger imminent auquel personne n’est disposé à croire. Saisi d’une angoisse vertigineuse lorsqu’il constate que jour après jour des pans entiers de ses visions nocturnes s’incarnent dans la vie réelle, il doit lutter seul contre la menace qui désormais enserre les siens.
Au programme : visions paranormales et paysages sauvages
Un quasi huis-clos
Le roman est bien maîtrisé de bout en bout. Dans un premier temps, le contexte crée une ambiance étouffante. Nous sommes dans une Irlande paumée, où il y a deux maisons grand maximum, près de la mer. Le protagoniste est un musicien compositeur solitaire après un divorce difficile et une perte de souffle dans sa carrière. Il y a donc quelque chose d’asphyxiant qui s’installe rapidement.
L’écriture est simple et directe. Nous sommes dans la tête de Peter, ce qui nous permet de bien ressentir ses émotions, notamment lors de visions cauchemardesques. Dans ce cas-là, Mikel Santiago maîtrise très bien l’art de nous imposer des visions dérangeantes. Le roman ne devient d’ailleurs jamais exagéré, ce qui permet de garder cette sensation de réelle, même dans les moments où le fantastique prend de plus en plus de place.
Une galerie de personnages attachants
L’intrigue est d’ailleurs très bien menée. Le roman est un vrai page-turner, nous emmenant à la fois dans le mystère des voisins de Peter, les significations des sinistres visions qui l’accablent tout comme de savoir s’il est réellement fou ou tombé dans une très profonde dépression. A un point où il fait des rêves prémonitoires ou totalement étranges. J’ai simplement trouvé le début un peu lent à se mettre en place, l’élément perturbateur intervenant plus tardivement que ce que j’avais imaginé. Mais il fallait bien planter le décors.
De plus, l’auteur arrive à créer une galerie de personnages attachants. Résultat des courses, on lit aussi parce qu’on s’inquiète pour eux. Des voisins retraités, anciens baroudeurs posés Leo et Marie, la nouvelle petite amie de Peter ou même les deux adorables gamins de ce dernier, on espère qu’ils s’en tireront sans casse. Peter est également un personnage intéressant, avec son côté un peu nonchalant mais qui tente de dompter ses blessures et ses plaies mal refermées.
Le livre parle en effet beaucoup du passé qui nous poursuit, qu’il soit dans nos peurs ou qu’ils viennent nous chercher littéralement. C’est finalement une histoire de traumatisme à surmonter mais aussi de secrets bien gardés mais qui finissent par être déterrés. En un sens, Tremore Beach est un lieu où l’on cherche à s’isoler du monde pour mieux se construire, dans les landes vertes et humides d’une Irlande figée dans le temps. Mais c’est un livre qui montre aussi qu’il faut parfois faire face à ses peurs et ne pas rester enfermé dans ses frustrations du passé.
Une lecture immersive portée par une écriture efficace
En conclusion, sans être le roman le plus extraordinaire du monde, a le mérite de jouer la carte du thriller paranormal bien construit. L’intrigue est originale, les personnages attachants, il est vrai que l’on retrouve quelques éléments de Stephen King mais l’auteur parvient à se créer son propre style. Les retournements de situation sont bien choisis, une bonne lecture pour se vider la tête et juste apprécié un bon roman.
Note : 16/20
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3 commentaires
motivationdouce · 20 février 2020 à 17 h 47 min
Ils ont quand-même beaucoup de chouettes romans dans cette édition, je la découvre depuis quelques temps 🙂
La Geekosophe · 20 février 2020 à 20 h 28 min
Ahlalala, la couverture de la collection actes noirs, ils avaient publié la saga Millenium 😉
motivationdouce · 21 février 2020 à 7 h 28 min
Ah oui ça aussi, c’est juste 🙂 ils savent repérer les auteurs intéressants 🙂