Toujours pour mon défi Hold My SFFF, j’ai sorti ce roman qui m’intriguait depuis bien longtemps ! Les poisons de Katharz d’Audrey Alwett est un roman de light fantasy français qui rend hommage à l’œuvre de Terry Pratchett. Avec son résumé décapant, s’est-il montré à la hauteur ?

Synopsis de Les poisons de Katharz

Le Prince Alastor n’apprécie pas qu’on l’appelle « l’Indolent » (vraiment, les gens sont méchants). Pour régler la question, le Sénateur Mâton le persuade de détruire Katharz. Voilà une guerre qui sera vite gagnée !

À Katharz, la ville-prison où la Trisalliance déverse chaque année ses indésirables, la situation est intenable. Ténia Harsnik, la tyranne en place, est obsédée par un nombre, celui des habitants qui vivent entre ses murs. En aucun cas, il ne faut dépasser les cent mille, car alors CE qui dort sous la ville SE réveillerait. Si cela se produisait, rien ne pourrait L’arrêter, sauf peut-être Dame Carasse… Mais la sorcière la plus puissante de la Terre d’Airain, à ce qu’elle raconte, semble bien plus préoccupée par son bizarre apprenti que par le destin du monde. D’ailleurs, la ville ne compte que 99 500 habitants. Ce n’est pas comme si l’apocalypse était dans un mois… pas vrai ?

Détonnant comme un bonbon acidulé qui explose en bouche

Une écriture créative et avec du relief

Tout d’abord, je me dois de parler du talent d’écriture d’Audrey Alwett ! « Les poisons de Katharz » dispose d’un style aux petits oignons qui démontre la grande de l’autrice en matière de langue française. expressions bigarrées, comparaisons saugrenues… La plume crée un univers linguistique humoristique de première qualité qui m’a séduite dès les premières pages par son originalité et sa fraîcheur. Et on sait que je peux être difficile dans ce domaine ! En tout cas, le récit a beaucoup de personnalité, ce qui permet de s’immerger dans l’histoire rapidement.

Cette écriture avec du relief permet d’apporter du corps à l’univers. Les noms par exemple illustrent totalement la personnalité des personnages et les caractéristiques des lieux : Purpurine est une ville qui s’affirme comme un lieu de grande pureté morale (en apparence), Katharz fait clairement référence à Alcatraz, Dame Carasse est une sorte de Carabosse… C’est un très bon procédé pour faire comprendre l’atmosphère d’un lieu ou un personnage sans se perdre dans des descriptions de six pieds de long. Et puis c’est ingénieux et très drôle, donc on aime.

Un univers décapant

En parlant d’univers, celui de « Les poisons de Katharz » est vraiment convaincant. J’ai beaucoup apprécié comment l’autrice jouait avec les attentes des lecteurs, notamment au niveau des clichés de la fantasy habilement détournés. Nous avons ainsi quelques figures classiques comme les anges et les démons, un monde divisé en plusieurs royaumes qui ont chacun leurs caractéristiques. Katharz est d’ailleurs une ville unique en son genre, où le meurtre est récompensé et où toute la racaille des autres royaumes est déversée. Autant vous dire que l’humour noir est très présent et très réjouissant.

Mais rien ne ressemble à ce qu’on pense. Ainsi, lorsque Purpurine tente de trouver une épouse à son futur souverain, il s’agit toujours d’une jeune fille blonde et virginale, enfermée dans une tour ou une cave pour être éloignée de toute tentation et qui s’appelle systématiquement Grâce. Mais cette fois-ci, l’heureuse élue est loin d’être innocente, s’appelle paradoxalement Virginie et est dotée d’une intelligence politique machiavélique. Les chevaliers sont fans de chiffons. Les sorcières sont des figures bienveillantes… Bref, j’ai beaucoup apprécié l’univers très varié et coloré.

Une galerie de personnages mémorables

Mais ce sont les personnages qui m’ont le plus plu. Ils sont complètement déjantés. Tenia par exemple, froide comme une vipère, qui tente de protéger le monde grâce à sa cruauté mécanique. Mâton l’Ancien, vieillard obsédé par le pouvoir et maître manipulateur sans aucune once de morale. Azariel, le rouquin dont l’innocence bienveillante bouleverse les habitudes de Katharz…

Ma préférence va toutefois à Dame Carasse, Sorcière puissance dont l’ego surdimensionné lui permet de rabattre le caquet à n’importe quel freluquet inconscient. Quel plaisir de voir une figure de femme âgée qui joue un rôle prédominant ! Ces personnages ne sont pas justes décalés, ils sont aussi emprunts de nuances de dignité qui les rend remarquablement attachants. C’est qu’on adore suivre tout ce petit monde occupé à fomenter des rebellions, préparer des guerres ou juste lutter pour leur survie !

Un roman drôle qui remonte le moral

Un roman mémorable ! Audrey Alwett se targue d’une maîtrise de la langue française qui ferait pâlir bien d’autres écrivains. Elle enchaîne les jeux de mot, les références et les quiproquos avec une aisance tout à fait remarquable. L’œuvre est fluide et l’univers très imaginatif. Les personnages sont quant à eux dotés de personnalités à la fois décalées mais étrangement dignes, ce qui les rend très attachants.

Note : 16/20

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Catégories : Chroniques

4 commentaires

Zina · 26 avril 2020 à 9 h 59 min

Je m’étais régalée avec ce livre 🙂

    La Geekosophe · 2 mai 2020 à 11 h 04 min

    Il est trop cool

Parlons fiction · 3 mai 2020 à 18 h 28 min

J’avais déjà noté ce livre dans ma whishlist quand je l’ai vu passer sur ton compte Instagram, mais je dois dire que ta chronique me donne encore plus envie de me plonger dedans ! Je pense que c’est typiquement le genre de lecture qui pourrait me plaire 🙂

    La Geekosophe · 5 mai 2020 à 23 h 05 min

    Un vrai rayon de Soleil en cette période ! Je recommande 😉

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