Le roman a attiré mon intérêt grâce un résumé alléchant. Le contexte de fantasy avait un peu plus original que de la fantasy médiévale, sans compter l’histoire audacieuse d’un bateau carnaval ! La couverture était en plus sublime. Alors je remercie les éditions « Les moutons électriques » pour leur envoi de Les canaux du Mitan d’Alex Nikolavitch.

Synopsis de « Les canaux du Mitan »

Le Mitan, vaste plaine couturée de canaux, creusés en des temps immémoriaux, et que les colons parcourent désormais sur de lentes péniches tirée par des chevaux. C’est sur l’une d’entre elles qu’embarque le jeune Gabriel, attiré par son côté exotique : peuplée de phénomènes de foire, elle lui permet d’échapper à un quotidien morose. Mais quels sont les esprits qui hantent les anciens tertres, tout au bout de la plaine ? Pourquoi, depuis des siècles, condottières et capitaine viennent-ils se perdre dans le Mitan ? Et surtout, à quoi bon maintenir les anciennes traditions des bateleurs-bateliers, quand la civilisation apporte de nouvelles règles ? Gazogènes, héliographes, canaux, chevaux et grandes plaines : un autre monde.

Un contexte original

Un univers inspiré du nouveau monde

Alex Nikolavitch construit un monde intrigant. L’histoire rappelle un peu la colonisation de l’Amérique du Nord. Des colons sont venus s’emparer des terres de natifs poussés au bord de l’extinction. L’auteur nous entraine pas plus de deux générations, les colons se sont implantés dans les villes, prenant possession des ruines des empires déchus, mais il reste certaines zones intactes où les indigènes libres se réfugient. Le contexte rappelle par certains côtés L’empire du Léopard d’Emmanuel Chastellière, mais plus ancré dans l’Amérique du Nord plutôt que l’Eldorado.

La Mitan est une terre traversée de canaux creusées par les anciens habitants. Les colons ne peuvent plus retournés sur la terre de leurs ancêtres malgré une technologie avancée : les armes à feu sont très présentes, de même que certains éléments uniques comme les héliographes, qui permettent de communiquer.

Une ambiance sombre et mystique

Cet univers permet de mettre en place des éléments qui captent rapidement l’attention. On découvre un bateau coloré qui voyage sur les eaux calmes des canaux, à son bord un cirque hétéroclite. Nain, clowns, femme tatouée… Notre jeune personnage principal découvre un tout autre monde qui le tire de son ennui et de sa petite ville natale. Mais il découvre rapidement que ses nouveaux compagnons cachent un secret bien plus important.

Nous en sommes en effet dans un monde habité par une magie ancienne et dangereuse. Si les colons ont leur propre magie mal vue par la religion en place, les landes des indigènes sont habitées d’esprits anciens et très dangereux. Il existe des endroits où dorment des êtres ancestraux dotés de pouvoirs terrifiants. C’est à cela que va se confronter un autre de nos personnages principaux : Suzanne, une enquêtrice tenace qui se penche sur des meurtres étranges. Certains passages sont ainsi très sombres et poisseux, évoquant une magie chamanique sanglante et incontrôlable.

Une narration intelligente et efficace

Si la première partie n’est pas forcément très immersive, la faute à une certaines lenteur et un manque d’explications autour de l’univers, le roman gagne en force par la suite. En effet, le récit alterne entre plusieurs points de vue pour construite une histoire dont on découvre les rouages au fil du temps. Le rythme finit ainsi par être mieux maîtrisé alors que les personnages révèlent les secrets et que la magie envoûtante du Mitan prend de plus en plus de place dans l’intrigue.

Les personnages profitent vraiment de ce choix narratif. Ils ont variés et approfondis, ce qui permet de nous entraîner à leur suite sans effort. Ils offrent de belles réflexions sur le temps qui passe mais aussi sur notre place dans le reste du monde et face à la notion de destin. Gabriel en est l’exemple le plus criant, jeune garçon banal qui se retrouve attaché à un bateau-carnaval, héritant d’un fardeau très lourd.

Pour les fans de fantasy qui ose

Cet univers de fantasy très original repose dans un premier temps sur un contexte rarement exploité : la discrimination envers les indigènes est palpable, les petites colonies doivent survivre dans un environnement hostile… Il y aussi quelques éléments de technologie comme les armes à feu qui tranchent avec la medieval fantasy, ça sent la poudre ! La narration est habilement construite et alterne entre plusieurs points de vue, ce qui permet à l’histoire de se révéler petit à petit. Sans spoiler, les éléments magiques ont quelque chose de captivant qui rend l’ensemble très dépaysant

Note : 16/20

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Catégories : Chroniques

4 commentaires

Les Canaux du Mitan, d’Alex Nikolavitch – Les Chroniques du Chroniqueur · 5 septembre 2020 à 14 h 41 min

[…] pouvez également consulter les chroniques de Laird Fumble, La Geekosophe, […]

[Chronique] Les canaux du Mitan, d’Alex Nikolavitch – Sometimes a book · 17 octobre 2020 à 7 h 01 min

[…] avis : La geekosophe – Les chroniques du chroniqueur – Laird Fumble – […]

J’ai été au fin fond du Mitan, j’ai vogué sur ses Canaux, et… – Lisibles Songes · 28 octobre 2020 à 8 h 39 min

[…] encore, comme toujours…), Coeur d’encre 595, Sometimes A Book, Le Syndrome Quickson, La Geekosophe, et aussi la super interview du Chroniqueur, que je cite plus haut […]

Alex Nikolavitch – Les canaux du Mitan – Zoé prend la plume · 2 décembre 2020 à 16 h 46 min

[…] Le blog de la geekosophe […]

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