Xenome traînait dans ma PAL depuis un bout de temps. Je l’avais acheté lors d’un festival et l’histoire avait attiré mon attention. Vous le savez sûrement, j’aime beaucoup les dystopies et un monde horrible basé sur la science, c’est mon dada ! La lecture fut globalement une bonne surprise malgré quelques éléments perfectibles.
Synopsis de Xenome
Un homme s’éveille au sein d’une Humanité 2.0. Étranger dans une société dans laquelle il n’a aucune place, en marge d’un système qu’il ne comprend pas, il part en quête de son identité et de sa raison d’être, dans cet univers où quatre espèces humaines ont chacune leur rôle et leur mission pour le bien commun. Il va être confronté à un Paris futuriste, et ce qu’il va découvrir de ses origines fera trembler la société qui l’entoure sur ses bases…
Une dystopie biologique pointue
Un récit bien mené
Une bonne maîtrise des éléments traditionnels d’une bonne dystopie m’a tout de suite tapé dans l’oeil. Nous sommes dans un Paris futuriste où les homos sapiens ont disparu. A la place, différentes espèces humaines coexistent, chacune avec un rôle et des limitations inhérentes au sein de la société. Les operaris sont par exemples des humains avec de grosses carences intellectuelles mais très puissants. Ils effectuent donc des tâches physiques. Les aureus, très rares, sont aussi l’espèce la plus puissante et ses membres sont à la tête des plus importantes entreprises.
Mais Yann, un homo sapiens, aux origines troubles, s’éveille et tente de survivre dans un monde qui refuse son existence. Car cette dernière suffit à menacer tout un pan de la hiérarchie mise en place. Il va donc se retrouver à frayer avec des rebelles le tout en enquêtant sur ses origines. C’est en effet une trame classique mais l’ensemble est assez maîtrisé pour être agréable à suivre.
Un univers bien construit et surprenant
Xenome regorge de bonnes idées. Dans un premier temps, l’écrivain est lui-même biologiste, ce qui donne un son histoire une vraie cohérence au niveau scientifique, de la crédibilité quant au futur pas très rose qu’il nous décrit. Ce sont d’ailleurs des passages passionnants qui permettent d’en apprendre plus sur le fonctionnement de la génétique. L’auteur invente même une discipline, le lifeart, qui consiste en l’utilisation de la génétique pour créer des œuvres d’arts vivantes, comme un lion de chlorophylle qui se nourrit grâce à la lumière. Cette dimension nous pousse à nous poser la question de ce qui fait de quelque chose un être vivant.
En outre, le contexte est plutôt riche. Nous avons ainsi un Paris qui existe sur plusieurs niveaux de routes. Les arrondissements sont réservés à certaines espèces, formant des ghettos soigneusement entretenus. Dans ce monde, les gènes se monnayent et il existe des rebelles qui refusent de se plier aux limites de leur ADN. On les appelle les débridés et sont bien sûr poursuivies par les autorités. En outre, internet s’est développé pour devenir le websoc, une sorte d’espace virtuelle, un cyberespace, auquel les races les plus avancées ont automatiquement et qui relient les individus les uns aux autres.
Mais quelques imperfections
Cette dystopie aurait pu être une très bonne lecture s’il n’y avait pas quelques défauts. Dans un premier temps, son respect des codes du genre la rend parfois assez prévisible son déroulement. Rebelles, fuites, trahisons… Pourtant le scénario essaie réellement de nous donner un rythme soutenu et des rebondissements. S’il y a quelques éléments qui fonctionnent, certains dénouements pâtissent d’une écriture qui manque d’énergie et se fait trop descriptive, notamment des sentiments de Yann ou d’autres personnages.
D’autant plus qu’aucun personnage n’a vraiment trouvé grâce à mes yeux. Ils ne sont pas antipathiques, ont un développement et des personnalités pas inintéressants mais j’ai eu du mal à m’intéresser à leur sort. La faute à une certaine sécheresse dans l’écriture, une raideur dans leur personnalité qui les rend un peu monolithiques. Yann, par exemple, n’évolue finalement qu’assez peu au court du récit et a du mal à être autre chose qu’un peu transparent.
Une histoire qui mérite le coup d’œil
Je pense acheter plus de publications des éditions de l’homme sans nom car elles semblent être originales ! Xenome m’a surprise de manière positive avec son univers froid et sa précision dans les descriptions d’un monde divisé en castes basées sur l’ADN. J’ai trouvé de nombreuses idées originales comme la disparition des homo sapiens à profit d’autres espèces aux rôles bien déterminés. L’histoire est un peu prévisible mais parvient à créer quelques surprises grâce à ses aspects technothrillers et politiques. Dommage que l’écriture manque parfois de dynamisme, ce qui donne quelques longueurs, et plombe le développement des personnages.
Note 15/20
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2 commentaires
Yuyine · 8 juin 2020 à 10 h 36 min
J’ai le même ressenti que toi sur ce titre. Je te conseille vivement l’autre roman de l’auteur, Nos altermondes qui corrige, pour moi, les défauts de ce premier titre. L’aspect scientifique y est toujours passionnant mais l’aspect humain aussi.
La Geekosophe · 10 juin 2020 à 14 h 47 min
Volontiers ! J’ai regardé un peu plus en avant les parutions de l’Homme sans Nom et j’ai trouvé beaucoup d’œuvres qui ont attiré mon attention 🙂