De retour dans cette série de novellas dans un univers de silk fantasy (de fantasy orientale) ! J’avais beaucoup aimé la première lecture que j’avais effectuée, The Black Tides of heaven, et j’attendais d’être dans la bonne disposition pour lire The red threads of fortune ! Je conseille d’ailleurs de commencer avec The black tides of heaven, qui pose les premiers éléments de l’univers et commence à construire la psychologie des héros. Et me voilà avec un nouvel avis.
Cette lecture entre dans le défi Cortex de Lune !
Synopsis de The red threads of fortune
Fallen prophet, master of the elements, and daughter of the supreme Protector, Sanao Mokoya has abandoned the life that once bound her. Once her visions shaped the lives of citizens across the land, but no matter what tragedy Mokoya foresaw, she could never reshape the future. Broken by the loss of her young daughter, she now hunts deadly, sky-obscuring naga in the harsh outer reaches of the kingdom with packs of dinosaurs at her side, far from everything she used to love.
On the trail of a massive naga that threatens the rebellious mining city of Bataanar, Mokoya meets the mysterious and alluring Rider. But all is not as it seems: the beast they both hunt harbors a secret that could ignite war throughout the Protectorate. As she is drawn into a conspiracy of magic and betrayal, Mokoya must come to terms with her extraordinary and dangerous gifts, or risk losing the little she has left to hold dear.
Une vraie réussite, une fois de plus
Une écriture évocatrice
La première chose qui frappe en lisant ce court roman, c’est la capacité de l’auteur à faire d’une grande poésie dans son écriture. Cette dernière est très organique. Iel déploie en effet un vocabulaire très riche en matières de sensations et de perceptions, notamment au niveau des couleurs. Ce qui est très surprenant, puisque le récit est assez court. Mais JY Yang sait faire preuve d’efficacité et apporter une vraie dynamique lors des moments qui impliquent des combats. Les dialogues sont également bien écrits et très immersifs. L’ensemble s’équilibre assez bien avec des moments d’introspections de Mokoya, ce qui est un certain risque pour une novella, mais le pari est réussi.
Comme pour le précédent roman, il faut cependant s’habituer à l’usage du pronom « They » pour désigner certains personnages qui n’ont pas ou pas encore de genre attitré. En effet, pour rappel, les personnes de cet univers choisissent à certain âge, quand iels sont prêts.es, s’iels sont homme ou femme. Bon, c’est évidemment un peu moins confusant dans The black tides of heaven où Mokoya et son frère Akeha étaient tous deux désignés par du « They« .
Un univers toujours fascinant
The red threads of fortune pose avec talent les pions de son histoire. On voit apparaître moult créatures impressionnantes : un raptor nommé Phoenix, des nagas (des sortes de reptiles ailés)… Avec un concept sous-jacent qui ne manque pas de piquant : Certaines de ses créatures son en effet des sortes d’incarnation ou de réincarnations de personnes décédées, en faisant des êtres auxquels les vivants peuvent être très attachés. Mokoya chasse d’ailleurs les nagas. On découvre également de nouveaux éléments autour de la magie, j’ai une fois de plus apprécié la façon dont son usage était mis en avant, très évocatrice une fois de plus et très originale.
L’auteur dévoile un peu plus son univers, qui continue à mêler des éléments fantasy à de la technologie axée steampunk. Il existe ainsi des communicateurs avec lesquels les protagonistes échangent à distance. Bataanar est d’ailleurs un refuge pour les machinistes, un groupuscule qui utilise beaucoup cette technologie, au grand dam du Tensorate. JY Yang maîtrise très bien l’association d’éléments a priori disparates, iel finit par créer un univers cohérent et harmonieux qui n’en finit pas de s’approfondir.
Une bonne dynamique entre les personnages
J’ai beaucoup apprécié les relations qui liaient les différents personnages. Les dynamiques familiales forment une partie importante du récit et lui donnent un vrai relief afin d’aborder ses problématiques avec lucidité. Le deuil et la perte des êtres proches est un thème important du roman, montrant comment le chagrin affecte les personnes qui ont perdu quelqu’un. C’est traité à travers, bien sûr, le personnage de Mokoya et le décès de sa fille. Mais un autre personnage a également perdu sa mère et est en conflit larvé face à son père.
Mais Mokoya n’est pas seule. Son frère Akeha est toujours présent, bien qu’un peu plus distant. De même, elle peut avoir le soutien indéfectible de son ancien mari. Mais c’est surtout sa rencontre avec Rider qui va lui lui permettre de se reconstruire. En ce sens, son don de prophétie fait écho, se fait miroir, de son état mental, permettant de mieux saisir les états d’âme d’une femme amère. D’une femme qui a préféré se transformer en un âme errante pour tenter d’endiguer la douleur et ne plus avoir à souffrir.
The red threads of fortune confirme ses qualités
C’est donc une histoire forte. The red threads of fortune démontre que JY Yang est un conteur de talent. Attentif aux détails, avec un vrai don pour associer des éléments qui semblent mas assortis, son roman est une plongée réjouissante dans un univers dépaysant. Ses personnages, touchants et bien construits, sont animés par des motivations et les dynamiques qui les lient sont crédibles et apportent une touche d’humanité bienvenue.
Note : 17/20
Vous pouvez acheter le livre par ici. Toutes les chroniques sont par là.
2 commentaires
Apophis · 29 août 2020 à 14 h 55 min
Tout à fait d’accord, une excellente novella, à mon avis un poil en-dessous de Black Tides. Pour info, le 3e court roman du cycle est (à mon sens) le moins bon de la saga Tensorate, mais le 4e est excellent. Merci pour cette excellente critique ! On espère que Jy Yang va nous proposer d’autres textes dans cet univers, et surtout que l’édition française va enfin finir par s’y intéresser, parce que le fait que ça ne soit pas traduit relève de la pure aberration !
La Geekosophe · 29 août 2020 à 23 h 30 min
Je suis également très surprise de voir que la saga n’a toujours pas de projet de traduction (je serais bien intéressée de voir traduit le genre neutre ceci dit ). Alors que j’ai lu Black Tides il y a déjà deux ans ! Je vais continuer la saga, peut-être pas forcément dans l’immédiat, pour son caractère très singulier dans le paysage de l’imaginaire mondial.