Il y avait un petit bout de temps que j’avais l’anti-magicien de Sébastien de Castell ! J’étais assez curieuse de lire ce roman de fantasy jeunesse, premier d’une saga en 6 tomes’ que je voyais beaucoup passer sur les réseaux sociaux. Ce fut finalement une bonne lecture malgré quelques défauts.
Synopsis de L’anti-magicien
Kelen, 16 ans, est l’héritier d’une des grandes familles qui se disputent le trône de la cité. Il prépare son premier duel pour devenir mage. Mais ses pouvoirs ont disparu. Il doit ruser… ou tricher, quitte à risquer l’exil, voire pire. Ses seuls soutiens, deux acolytes explosifs: Furia, la vagabonde imprévisible et Rakis, un chacureuil féroce et acerbe.
Une lecture jeunesse originale et bien dosée
L’anti-magicien présente un univers qui semble intéressant mais peu approfondi
L’auteur s’inspire un peu de l’Egypte ancienne, et nous présente des magiciens qui pratiquent leur art grâce à des tatouages sur leurs bras et ont besoin d’être près d’une oasis pour être au sommet de leur puissance. Les Jan’Tep forment une société très hiérarchisée où les domination de pouvoir sont légions. Sans concession, les personnes qui n’ont pas de magie en eux deviennent des serviteurs, des esclaves, même, qui ne sont plus considérés comme des membres de leur famille. C’est le sort que risque de subir Kelen, notre héros, qui tente tant bien que mal de convaincre tout le monde qu’il a un peu de magie en lui.
Il y a beaucoup d’éléments intéressants dans cette univers, mais la contextualisation est parfois peu précise. Cet aspect donne un côté superficiel à certains passages, qui auraient mériter des explications plus solides, notamment par rapport au passé du peuple de Kelen, de la géographie du monde, des différents peuples et même à propos des personnes sans pouvoir. Il y a assez souvent où il n’y a qu’une ou deux phrases de description et roulez jeunesse ! J’ai parfois trouvé que cette légèreté apportait du manque de clarté. Mais les autres tomes peuvent disposer de plus de détails.
L’anti-magicien propose des personnages avec beaucoup de caractère
L’un des points forts du récit est sûrement sa capacité à créer des personnages solides. La caractérisation du trio de tête, Kelen, la mystérieuse Furia et de Rakis le chacureuil, est très réussie. Ils sont portés par des dialogues efficaces qui permettent de cerner rapidement leur comportement. Kelen est futé, il s’appuie beaucoup sur son bagout et sa ruse pour trouver des solutions (ou se fourrer dans les ennuis). Furia est cynique mais fiable et est souvent énigmatique. Rakis est un rongeur agressif qui ne pense qu’à la baston.
Si les autres personnages ne bénéficient pas du même soin mais, à quelques exceptions près, ils sont réussis et convaincants. Les méchants manquent peut-être un peu de nuance, mais les explications liées au contexte politique sont assez bien définies. J’ai ainsi beaucoup aimé la plupart des dynamiques entre les différents personnages : Kelen et Shalla, ou avec son oncle Abydos, Rakis et la femelle chacureuil, la famille de Kelen… Il est par ailleurs très intéressant d’avoir fait de Kelen un personnage mal considéré par son propre peuple, ce qui change des héros traditionnels.
Une histoire pleine de rebondissements
Sebastien de Castell construit un scénario efficace. Sans être totalement imprévisible, je trouve que les rebondissements sont bien trouvés, mêlant quête de soi, vengeances et complots politiques. Il y a cependant quelques séquences d’action un poil longuettes en fin de récit, même si ça reste sympathique. Kelen suit par ailleurs un chemin de vie intéressant, malgré quelques résolutions un poil trop pratiques pour le récit. Les facilités ne prennent cependant pas trop de place dans l’histoire, mais certaines éléments auraient gagner à être plus subtils.
L’histoire est d’autant plus intéressante qu’elle traite également des mythes de la construction des peuples, mais aussi de la difficulté de trouver sa place dans une société où l’on n’est pas le bienvenu. J’ai trouvé que ces thèmes étaient assez peu traités en littérature jeunesse. Kelen doit notamment faire face à la réalité de l’histoire de son peuple, mais aussi de savoir s’il souhaite continuer à vivre dans la société Jan’Tep.
L’anti-magicien est bien équilibré
C’est un roman jeunesse de bonne facture, avec beaucoup d’action, une dose d’humour et un peu de drames. Les personnages sont très bien caractérisés, avec un trio de héros détonnants et mal assortis, mais c’est qui les rend si efficaces. Kelen a d’intéressant qu’il n’est pas un héros parfait promis à un brillant avenir, mais est au contraire destiné à devenir un paria parmi son propre peuple. Cet élément permet d’examiner des questions assez profondes : jusqu’à quand la loyauté envers les siens doit-elle être maintenue ? Mais aussi des questions sur les naissances des peuples et du bien-fondé des traditions. C’est un peu dommage que la contextualisation du monde soit parfois un peu légère, ce qui empêche de prendre conscience de l’ampleur de certaines décisions.
Note : 15/20
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7 commentaires
Yuyine · 27 janvier 2021 à 15 h 58 min
J’entends décidément beaucoup de bien de cette série, même si tu soulèves des faiblesses dans cette chronique. Je la tenterai bien un jour!
La Geekosophe · 30 janvier 2021 à 11 h 09 min
C’est vrai que je l’ai énormément vu passer pendant une période 🙂
Lutin82 · 27 janvier 2021 à 19 h 29 min
Et bien, il me tente beaucoup!! Je me le note.
La Geekosophe · 30 janvier 2021 à 11 h 07 min
Une lecture sympathique globalement !
Zina · 31 janvier 2021 à 8 h 55 min
Une série qu’il faudra que je me décide à lire !
Shaya · 1 février 2021 à 18 h 34 min
Je note ! Tu conseillerais à partir de quel âge ?
La Geekosophe · 3 février 2021 à 8 h 50 min
Je pense qu’à partir d’onze à douze ans c’est bien 🙂