Ah ! On en lit des choses avec le Hold My SFFF challenge ! J’avais « La cité des permutants » de Greg Egan dans ma PAL depuis un bout de temps : je l’avais trouvé en seconde main en librairie. L’auteur est en effet un grand nom de la science-fiction moderne, spécialisé notamment dans la Hard SF, loin d’être mon sous-genre de prédilection par ailleurs.

Synopsis de la Cité des permutants

À être une copie de soi-même, est-ce continuer à être soi-même? C’est la question que se pose Paul Durham tandis qu’il multiplie ses doubles informatiques.

Et il fait une découverte bouleversante : c’est qu’un univers virtuel conçu d’une certaine façon n’a plus besoin d’un support matériel pour exister. L’univers réel peut disparaître, le virtuel poursuivra son expansion. Eternellement.

Paul Durham se demande avec quels êtres peupler sa Création.

Un roman dense mais qui ne m’a pas convaincu

Un univers d’une grande cohérence

Il n’y a pas à dire, Greg Egan s’y connaît en construction prospective scientifique. Le roman est remarquable sur ce point : l’auteur présente un monde qui dévoile une grande complexité. Il donne des détails sur son univers avec une grande précision. Nous sommes dans un futur lointain où il est possible de numériser sa personne pour échapper à la mort, comme une forme de cryogénisation mais en moins pénible et où notre double peut continuer à faire sa vie dans des mondes numériques, voire se re-dédoubler en toute tranquillité. Le principe est donc en lui-même très innovant, même si je en suis pas certaine de comprendre tous les tenants et les aboutissants, malgré des éléments très vertigineux. J’ai mis une bonne centaine de pages avant de rentrer un peu plus dedans.

Le récit aborde de manière très approfondie des éléments technologiques comme philosophiques. Est-qu’une énième duplication numérique de soi-même est toujours soi-même. Peut-on créer un monde qui évolue par lui-même sans intervention extérieure ? Le roman pose également beaucoup de questions sur l’humanité et son avenir, en particulier dans un monde où les ressources sont finies. Mais le roman met aussi l’homme face à sa propre finalité en proposant un monde où la mort disparait grâce aux copies. Le monde est donc pour beaucoup un univers virtuel qui obéit à ses propres règles, peuplées de consciences, ou d’imitations de conscience. L’aspect psychologique des copies est par ailleurs bien détaillée et assez fascinante.

Une narration très froide

Le principal problème de La cité des permutants est symptomatique de la littérature hard SF, une tendance à l’explication qui étouffe le côté romanesque. Les lecteurs traditionnels sont facilement décontenancés. Je ne suis pour ma part rentrée que très rarement dans l’histoire, l’ayant lu de manière très fragmentée et souvent dans un état de fatigue très avancé. Eh bien ne faites comme moi, ça ne marche pas. La narration très sèche n’aide pas à l’immersion et Greg Egan ne nous prend clairement pas la main. Beaucoup d’explications très scientifiques et métaphysiques sont particulièrement verbeuses, et on finit par y perdre le fil des histoires.

D’autant plus que l’auteur s’amuse à détailler plusieurs arcs narratifs en parallèle, mais de manière confuse. Tellement que je n’en ai parfois pas compris l’intérêt. L’ensemble n’aide pas à s’attacher aux personnages, que j’ai trouvés globalement assez froids et peu intéressants. A part peut-être Paul Durham, qui est un mélange intéressant entre idéalisme, ambition et rigueur scientifique.

Un roman dense mais qui manque de scénario

Entre vision scientifique et innovante ainsi que des questions métaphysiques profondes, La cité des permutants est un pari ambitieux. Malheureusement, ces partis pris ne sont pas contrebalancés par une histoire passionnante et bien menée. Le roman va donc probablement déstabiliser ceux qui n’ont pas l’habitude de ce type de lecture ou en quête de quelque chose de léger. J’ai personnellement pas vraiment accroché, sûrement car la période n’était pas propice à ce type de lecture.

Note : 11/20

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Catégories : Chroniques

2 commentaires

Yuyine · 21 février 2021 à 11 h 41 min

Je passe mon chemin, c’est tout ce qui me bloque en hard science… merci d’avoir affronté Greg Egan pour nous xD

    La Geekosophe · 22 février 2021 à 12 h 21 min

    Apparemment ses nouvelles sont bien meilleures !

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