Merci aux Editions Mnémos pour leur envoi ! Évidemment, quand j’ai vu que l’histoire concernait d’adorables félins dans un monde qui semblait très détaillé, j’ai dit oui pour recevoir La légende du noble chat Piste-Fouet de Tad Williams. Comme toujours avec la maison d’édition, le travail est très soigné pour un bel objet. La couverture est, de plus, sublime. Mais qu’ai-je pensé du contenu ?

Synopsis de La légende du noble chat Piste-Fouet

Le jeune chat Piste-fouet vient tout juste de se voir conférer un nom par l’Assemblée des Anciens et alors qu’il trouve l’âme-sœur en la personne de la jolie Patte-feutrée, elle disparaît dans des circonstances mystérieuses. Dans un monde où l’Homo, descendant perverti du chat, n’est là que pour lui obéir, des créatures autrement dangereuses hantent la Terre et ses entrailles. Parti en quête de sa belle avec pour seul compagnon l’espiègle chaton Bond-vif, le jeune aventurier ne tarde pas à entendre parler d’ombres qui rôdent dans la nuit. Des ombres ? Non. Des créatures bien réelles, au contraire, qui peuplent l’immense terrier tentaculaire où règne le Seigneur de la Nuit, personnification du Mal. C’est lui que Piste-fouet affrontera, dans l’angoisse et dans l’horreur…

De la fantasy classique mais féline

Un récit aux dessous riches

Le roman est souvent décrit comme un « seigneur des anneaux » avec des chats, et je me méfie de ce type de comparaison. Ici je comprends l’analogie. Ce qui frappe d’abord, c’est que nous faisons face à un récit qui a dû bénéficier d’un grand soin. Tad Williams a créé tout un vocabulaire et une cosmogonie autour de ses félins. En effet, le récit est traversé de chansons qui racontent d’anciennes légendes sur des chats aux allures divines. Des origines aux aventures, elles expliquent par exemple pourquoi les chats n’aiment pas l’eau ou l’inimité entre chiens et chats. L’auteur reprend habilement les habitudes des félins pour parvenir à créer une impression d’étrangeté, d’une culture et d’un mode de vie totalement étrangers au nôtre.

L’homme n’est ainsi que très peu mentionné et fait de la figuration, surtout là pour nourrir et abriter les félins. Les chats, au contraire, sont variés. L’auteur nous gratifie d’une quantité de portraits variés. Chats amusants, obséquieux , rieurs ou grincheux, les charmantes petites bêtes décrites rappelleront les propriétaires de félins : des créatures libres et irrévérencieuses. C’est aussi le cas des autres animaux qui apparaissent. Il est amusant de voir les écureuils ou les chiens du point de vue des chats, avec également leur propre personnalité, vocabulaire et connotation. On voit alors que la langue des chats suit une sonorité approximative des cris des différents animaux qui habitent la forêt.

Mais au déroulement prévisible

Le principal défaut de La légende du noble chat Piste-Fouet est commune à beaucoup de romans qui ont du mal à se détacher de l’héritage tolkienien. L’inspiration de J.R.R. Tolkien n’est pas une mauvaise chose en soi, de très grandes sagas lui rendent clairement hommage. Mais le problème est que j’ai eu l’impression que Tad Williams n’atteignait jamais le souffle épique nécessaire pour passer outre les aspects manichéens de son récit. L’écriture est sympathique et fluide, mais manque de poésie. Les scènes de bataille sont nombreuses, mais reposent sur les mêmes mécaniques à chaque occurrence, ce qui les rend assez répétitives.

Il n’y a guère que le conflit final qui parvient à créer une ambiance dantesque. Là, la plume se fait plus âpre et le récit plus mature, on passe donc outre l’aspect « Grand Méchant car il est Méchant », ainsi que les chats difformes façon orc, pour avoir de dramatisation. Mais cela vient un peu tard. C’est d’autant plus frustrant que l’on n’a pas l’impression que les enjeux soient si importants. Piste-Fouet n’a jamais vraiment semblé en danger de quoi que ce soit. Du coup, l’implication du lecteur a tendance à se déliter au fil du temps.

Un récit à lire qui manque de souffle épique

Je ressors de la lecture convaincue par la cosmogonie créée, qui permet de déployer un univers aussi vaste que sympathique. L’auteur dessine une culture particulière pour son univers de félins, à travers contes, légendes et chansons truculentes. Les personnages de chats sont variés, et j’ai beaucoup aimé les différents animaux présentés, qui avaient chacun des particularités. L’auteur est capable de vraiment donner l’impression qu’il se met à la place des félins. Mais le bât blesse surtout au niveau de l’histoire, qui se révèle très classique dans son déroulé et donc assez prévisible, malgré un climax maîtrisé.

Note : 14/20

Vous pouvez acheter le livre par ici. Toutes les chroniques sont par là. N’hésitez pas à venir soutenir le blog sur Tipeee !

Catégories : Chroniques

6 commentaires

Tybalt · 22 juillet 2021 à 21 h 19 min

Merci pour ton avis ! J’avais été intrigué par le titre et le quatrième de couverture en librairie, je me demandais ce qu’il valait. Dommage que l’intrigue ne se détache pas davantage des poncifs du genre. J’y jetterai peut-être un oeil à l’occasion tout de même, mais je n’en ferai pas ma priorité.

    La Geekosophe · 24 juillet 2021 à 19 h 09 min

    La lecture reste sympathique, surtout si on aime les matous 😉

Yuyine · 23 juillet 2021 à 10 h 19 min

Je n’étais pas attirée de base (la fantasy animalière, très peu pour moi) et je trouve dans ta chronique ce que je reproche souvent au genre, à savoir l’aspect très classique de l’intrigue. Je passe

    La Geekosophe · 24 juillet 2021 à 19 h 08 min

    Oui, c’est un peu dommage :/

Shaya · 31 juillet 2021 à 13 h 14 min

J’avoue que si j’aime beaucoup l’auteur, ce roman là ne m’attire pas du tout, alors que j’aime bien les chats ^^ Je vais passer mon tour ^^

    La Geekosophe · 31 juillet 2021 à 22 h 21 min

    Je pense que ce n’est pas le plus abouti :/

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :