Je poursuis une fois de plus les tomes de l’une de mes sagas estivales ! Les sept sœurs de Lucinda Riley sont des péchés mignons qui sont parvenus à me séduire alors que la série n’est pas dans mes goûts habituels du tout. La sœur de l’ombre est donc le troisième tome avec Maia, que j’avais trouvé réussi, et La sœur de la tempête, qui restait très bon mais m’avait un peu moins plu. Avec cet opus, nous découvrons la timide et effacée Star (pour Astérope). La parution livre de poche compte plus de 750 pages, ce qui en fait un bon petit pavé.
Et également un nouveau client pour le pavé de l’été de Brize.
Synopsis de la Sœur de l’Ombre
Star d’Aplièse est à un carrefour de sa vie après le décès brutal de son père bien-aimé, le millionnaire excentrique surnommé Pa Salt par ses six filles, toutes adoptées aux quatre coins du monde. Il leur a laissé à chacune un indice sur leurs origines, mais Star, la plus énigmatique, hésite à sortir du cocon qu’elle s’est créé avec sa soeur CeCe.
Désespérée, elle décide de suivre le premier indice, qui l’entraîne dans une librairie de livres anciens à Londres… Un siècle auparavant, l’indépendante et entêtée Flora MacNichol jure qu’elle ne se mariera jamais. Elle est heureuse et en sécurité dans sa demeure du Lake District, vivant à proximité de son idole, Beatrix Potter, lorsque divers événements qu’elle ne maîtrise pas l’entraînent à Londres, dans la maison de l’une des hôtesses les plus réputées dans la haute société edwardienne : Alice Keppel.
Flora est tiraillée entre un amour passionnel et ses devoirs envers sa famille, mais arrive à trouver sa place sur l’échiquier – qui comporte des règles que seuls certains connaissent, jusqu’à ce qu’un mystérieux gentleman lui révèle ce qu’elle a cherché durant toute sa vie…
Un tome passionnant et bien dosé
La sœur de l’ombre propose une galerie de personnages colorés et attachants
Je vais commencer par un élément que je trouve particulièrement réussi dans ce tome : les personnages. C’est évidemment pour des raisons très personnelles. En effet, le personnage de Star parlera beaucoup aux personnalités timides et discrètes. Elle s’est construite un sanctuaire clos avec sa sœur Cece, mais leur relation est presque étouffante (par exemple, elles dorment dans la même chambre). On fait face à une jeune femme très introvertie, qui a du mal à créer du lien et à s’émanciper. Blessée par la mort de Pa Salt, elle se lance la quête de son identité sur la pointe des pieds. On s’en doute, cette révélation à elle-même lui permet de gagner en confiance au fil des pages. Mais Lucinda Riley ne tombe pas dans le travers de brusquement modifier le caractère de Star. Au contraire, c’est une évolution progressive et bien dosée, on ne perd pas ce qui fait l’essence du personnage qui restera tout de même assez craintive jusqu’à la fin.
Au cours de son enquête, elle fera la rencontre d’une famille anglaise excentrique. J’ai beaucoup aimé le personnage d’Orlando. Libraire fantasque et lunaire, son côté perché le rend cependant parfois très peu empathique. Non pas qu’il soit mal intentionné, mais juste tellement dans son délire qu’il est blessant sans s’en rendre compte. Et je trouve que cette finesse dans le caractère rend la saga des 7 sœurs profonde et agréable. Et le passé alors ? Là aussi , nous sommes servis ! Le monde de la Cour anglaise dans la première moitié du XXe siècle permet à Lucinda Riley de mettre en scène un grand nombre de personnages captivants. Flora MacNichol, tout d’abord, est une jeune femme au fort tempérament, et qui semble s’adapter à toutes les situations.
Des histoires captivantes qui s’entrecroisent
Par rapport au tome précédent, j’ai trouvé que l’histoire dans le présent était aussi intéressante que l’histoire dans le passé. Pourtant, on pourrait se dire que la Grande-Bretagne du début du siècle n’est pas forcément le contexte le plus dépaysant. Star fait ainsi la rencontre d’une famille d’aristocrates ruinés mais excentriques. On découvre au fil du temps leur histoire et leurs liens complexes. En effet, les secrets de famille ne sont pas présents que dans le passé, mais il est intéressant de voir à quel point le passé a un impact sur les connexions entre les personnes. Astérope parvient à s’épanouir petit à petit, parfois difficilement, alors qu’elle cherche sa place, une identité qui lui est propre.
Cette fois-ci, l’intrigue tourne moins autour d’une œuvre d’art précise. Oh, le monde des livres est bien présent, que ce soit à travers les références à Beatrix Potter, le fait qu’Orlando et Star travaillent ensemble dans une librairie, des références au niveau de l’intrigue, notamment une qui débute à la façon d’Orgueil et préjugés, et ainsi de suite. Le passé se concentre plutôt sur la vie des aristocrates anglais dans la première partie du XXe siècle. Il règne donc une impression de fin de race, notamment car de nombreuses familles sont désargentées, que deux guerres mondiales ravagent les lignées… L’intrigue tourne beaucoup autour de la vie mondaine, notamment à travers Alice Keppel, maîtresse du roi Edward VII. Flora dira elle-même avoir l’impression d’être un pion au sein d’un jeu dont elle ne connaît pas les règles.
Un tome tout en émotions
La sœur de l’Ombre est un opus qui joue sur de nombreux éléments qui créent du sentiment. Il est assez aisé d’avoir de l’empathie pour Star, qui est elle-même une jeune femme très sensible et qui est capable de se lier assez facilement sous son premier abord taciturne. Touchée par la mort de Pa Salt et déboussolée, elle n’est cependant pas la seule à avoir une histoire touchante. C’est notamment le cas pour Mouse par exemple. Si l’histoire du personnage est assez classique, il apparaît dans un premier temps comme malpoli, il finit par être assez sympathique, surtout quand on en apprend plus sur son parcours.
Pareil avec les histoires de la noblesse et du monde de Londres. A travers ces intrications complexes, on découvre parfois une cruauté qui brise les personnes. Flora aura été victime de sa naissance, le tout dans l’ignorance la plus complète de la vérité. Le récit est peuplé de trahisons et également de force de caractère, car les personnages ne se laissent que rarement abattre. Le roman évoque également beaucoup la filiation et les hasards de l’existence, donnant naissance à des scènes très touchantes au cours de l’histoire.
La sœur de l’ombre est un troisième tome sensible et bien maîtrisé
Il s’agit, je pense, de mon tome favori pour le moment. J’ai une bonne résonance avec les personnages, qui sont tous des grands lecteurs et des gens sensibles. J’ai trouvé qu’il y avait de nombreuses personnalités fortes, Flora, Orlando, Rory, Star… qui rendaient le récit vraiment marquant à ce niveau. Ce tome se centre sur des histoires de filiation complexes, notamment car le concept de la noblesse s’y prête, et montre ainsi que parfois les liens du sang peuvent être ténus comparativement aux liens du cœur.
Note : 17/20
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2 commentaires
Brize · 27 août 2021 à 13 h 59 min
Bon, il va quand même falloir que j’aille regarder cette série de plus près, ça a vraiment l’air d’une bonne lecture estivale !
La Geekosophe · 4 septembre 2021 à 22 h 18 min
C’est détente près de la piscine 😀