Winterwood est un roman au résumé pour le moins intrigant. Shea Ernshaw présente une histoire qui lie des personnages dans un village isolé suite à une tempête. J’ai lu ce livre dans le contexte du Challenge SFFF. Alors qu’en ai-je pensé ?

Synopsis de Winterwood

Certains disent que les bois de Wicker Woods sont magiques. Hantés, mêmes.
Nora Walker, héritière d’une longue lignée de sorcière, sait à quoi s’en tenir : toutes les femmes de sa famille partagent un lien particulier avec la forêt. Et c’est ce lien qui met Oliver Huntsman sur sa route. Lorsque l’adolescente le retrouve, gelé, au milieu de ces arbres inquiétants, elle n’en croit pas ses yeux. Oliver, c’est le garçon du Camp de Redressement pour jeunes en difficulté qui a disparu en pleine tempête de neige voilà plusieurs semaines. Il devrait être mort. Et pourtant, il est là, vivant.
Nora le recueille chez elle et tombe amoureuse de lui. Mais elle ne peut s’empêcher de remarquer qu’en présence du jeune homme les bois réagissent étrangement et de se demander comment il a pu survivre à cette nuit de tempête qui aurait dû le tuer. Elle comprend que son nouvel ami cache un secret. Oliver, de son côté, est prêt à tout pour garder ses secrets enfouis. Car il n’est pas le seul à avoir disparu cette nuit-là.

Sorcellerie, forêt et disparition

Un univers intrigant

Le livre est globalement agréable à lire. J’ai trouvé le début de la lecture rébarbative mais la plume de l’autrice gagne en efficacité au fil du temps. L’histoire tombe plutôt du côté de l’intime, ce qui assez original pour ce type de roman. Le twist final est bien pensé et offre une touche d’originalité à un roman qui aurait été bien trop fade autrement. Ceci dit, certains éléments sont assez bien pensés pour créer l’intérêt. C’est notamment le cas de l’univers, qui propose un monde isolé, dans le froid et une nature peu amène. La plume peut se montrer efficace, avec des passages envoûtant et une vraie volonté de créer une atmosphère spécifique.

J’ai beaucoup aimé les éléments autours de la lignée des Walkers. Le roman est entrecoupé d’extraits d’un livre qui contient des recettes et des courtes biographies des ancêtres de Nora. Ces pages sont poétiques et décrivent des capacités étranges qui ont eu des impacts sur chacune d’entre elles. Cet aspect est renforcé par l’importance donnée à la forêt. L’autrice parvient à créer une atmosphère mystique et mystérieuse autour de ce lieu très spécial. L’objet livre est également très beau.

Abimée par des défauts de forme

Le roman a les défauts habituels que je retrouve dans les parutions Young Adult États-uniennes. Ce qui m’a fait rapidement tiqué est une tendance très forte à la répétition. Par exemple, Nora Walker est traitée comme une étrangeté par les habitants du village local de par la réputation de sorcière qu’ont les femmes de sa famille. Cette information sera répétée toutes les trois pages, à chaque fois qu’elle rencontrera quelqu’un : « Ohlalala ils doivent penser que je fais bouillir des crapauds » « Je sais qu’ils savent que ma famille fait des trucs magiques ». Cela devient un peu lassant, l’autrice pense-t-elle que nous avons des problèmes de mémoires.

L’histoire se laisse suivre mais manque d’ampleur et d’ambition. Les clichés sont assez présents, chez les personnages en particulier. La jeune femme sorcière ostracisée, mais qui ne semble pas avoir de pouvoir particulier. Un jeune homme fort mystérieux avec beaucoup de secrets. C’est même parfois un poil incohérent. Nora nous répète à foison qu’elle n’a pas d’amis et que les villageois sont méfiants. Pourtant, une autre adolescente cherche rapidement à sympathiser avec elle.

Winterwood éveille l’intérêt mais a trop de défauts

Winterwood propose un univers intrigant, autour d’une forêt mystique et dangereuse. La sorcellerie, présente de manière discrète et étrange, est bien mise en valeur à travers la lignée des Walker, des femmes aux capacités étranges et handicapantes. L’histoire est globalement sympathique, ancrée dans l’intime. Mais comme souvent avec ce type de lecture, je lui trouve un côté superficiel et inabouti. Les personnages sont peu creusés et le début de l’histoire comporte beaucoup de répétition. En somme, c’est agréable mais peu mémorable.

Note : 13/20

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Catégories : Chroniques

2 commentaires

Shaya · 26 juin 2022 à 17 h 48 min

Bon, du young adult pour lequel je passe mon tour, donc!

Challenge de l’Imaginaire 10 : le suivi – Ma Lecturothèque · 19 août 2022 à 15 h 40 min

[…] 24. Lovecraft Country, Matt Ruff * (diversité) 25. Rouge toxique, Morgane Caussarieu 26. Winterwood, Shea Ernshaw 27. Symphonie Atomique, Etienne Cunge 28. Saga Andrea Cort, tome 3 : La guerre des […]

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