Classique parmi les classiques, les neuf princes d’Ambre de Roger Zelazny fait partie des piliers de la fantasy des années 70. Famille royale, quête et vengeance… Le résumé a tout pour séduire ! C’est d’autant plus appréciable qu’il est, contrairement à beaucoup d’autres œuvres du même acabit et de la même époque, remarquablement court.

Synopsis de Les neuf Princes d’Ambre

Un amnésique s’échappe d’un hôpital psychiatrique après avoir découvert le nom de la personne qui l’a fait interner : Flora, sa propre sœur.
Celle-ci lui révèle qu’il se nomme Corwin, et qu’il est l’un des neufs frères qui se disputent le pouvoir au royaume d’Ambre, le seul monde réel dont tous les autres sont des reflets, des ombres; que les princes d’Ambre ont la faculté de parcourir ces univers parallèles par la puissance de leur seule volonté.
Recouvrant peu à peu la mémoire, Corwin entame un périlleux voyage en direction d’Ambre, glissant d’ombre en ombre dans le but de disputer au prestigieux Éric, le plus brillant des princes, le trône du royaume.

De la fantasy bien classique mais prenante

La quête familiale et politique d’un amnésique

Le récit repose sur des mécaniques somme toutes bien connues mais fort efficaces ! Nous commençons de manière très mystérieuse l’histoire. Un amnésique tente de s’échapper de l’hôpital où il est enfermé. Il y parvient et le seul indice de sa vie passée est la personne qui l’a mis sous les verrous : sa sœur. Nous suivons donc Corwin, dont le parcours sera ponctué par le retour de sa mémoire. On découvre qu’il a ni plus ni moins laissé une quête en cours, et pas n’importe laquelle. La quête de son identité se mue petit à petit aussi bien en quête de pouvoir qu’en quête de vengeance. En effet, Corwin appartient à une auguste famille qui règne sur le Royaume d’Ambre. Composée de beaucoup de membres, notamment les 9 princes qui donnent le titre du roman.

On découvre ainsi la formidable énergie qui anime notre personnage principal. De SDF, il passe à chef de guerre. Son objectif : affronter son frère, Eric, qui tente de s’accaparer la couronne de la Cité d’Ambre, le seul monde stable face à des milliers de copies appelées Ombres. On apprécie la grande détermination de Corwin, qui parvient à convaincre quelques membres de sa vaste et colorée fratrie de l’aider dans sa quête (mal entamée). C’est un héros désabusé et qui fomente beaucoup auquel nous avons affaire. Mais il est aussi profondément cynique et désabusé, avec un zeste de compassion. En bref, un personnage remarquablement bien construit et nuancé qui éloigne ce roman des grands classiques du genre pour lui donner un goût particulier.

Un début de saga qui donne envie de lire la suite

Ce premier tome réussit l’incroyable exploit de révéler beaucoup de choses et en même temps très peu. Que sont les Princes d’Ambre ? Pourquoi sont-ils dotés de capacités extraordinaires ? Pourquoi diable se lancent-ils en quête du trône car le pouvoir ne semble pas être la motivation première ? A vrai dire, on a juste quelques indices qui trainent de ça de là mais rien de bien définitif. Du coup, on a bien envie de savoir la suite. Ceci dit, l’auteur pose très bien les bases de son univers et lui construit une diégèse captivante. Il y a pas mal d’ésotérisme et de la magie au fonctionnement unique en son genre. Par exemple, chaque membre de la fratrie possède un jeu de tarot à l’effigie des membres de leur famille, ce qui leur donne un aspect cérémonieux et leur accorde des capacités spéciales. Le passage entre les différents mondes est très travaillé. C’est qu’on fait dans le multivers, ma bonne dame. Il y a beaucoup de détails, étrangement vagues, qui donnent à cet univers littéraire un goût particulier.

Le tout est bien ficelé dans un roman court au rythme haletant. Roger Zelazny fait dans la générosité, pas forcément dans la subtilité. On a finalement des épreuves assez classiques du roman de fantasy des années 70 : un héros amnésique, des batailles, des querelles politiques et familiales, de la magie fort mystérieuse, des couteaux dans le dos… Mais des éléments accrocheurs et menés tambour battant ! C’est simple, le roman est prenant et ne nous laisse pas une seconde de répit. L’écriture est globalement directe, mais peut se faire plus poétique dans des moments de contemplation ou d’émotions. Car oui, Corwin le cynique passe de mauvaises périodes. Notamment lors d’un choix scénaristique audacieux qui ne manque pas de piquer la curiosité. Mon regret dans ce rythme haletant : le peu de place accordé aux personnages secondaires, qui même s’ils sont bien définis, auraient besoin de quelques pages en plus pour gagner du corps.

Les neuf princes d’ambre est une entrée en matière intrigante, rythmée et originale

Malgré une narration particulière, Les neuf princes d’ambre nous plonge dans une histoire envoûtante. Ésotérique et imprécise, la saga ne plaira pas aux amateurs de systèmes de magie calculés au millimètre ! Au contraire, Roger Zelazny propose un monde qui suit des règles qui lui sont vraiment propres et semblent opaques. Le rythme est tambour battant, porté par une première personne qui permet d’être aussi direct qu’immersif. C’est un récit à la fois vieux, avec des points d’intrigue conventionnels (amnésie, quête de pouvoir, magie…) et des idées plus originales (magie étrange et poétique, personnages à la moralité grise…).

Note : 16/20

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Catégories : Chroniques

2 commentaires

Shaya · 23 décembre 2022 à 21 h 45 min

C’est la première fois que tu lis les neufs princes d’Ambre ? C’est une superbe saga, belle lecture à toi !

    La Geekosophe · 30 décembre 2022 à 0 h 12 min

    Oui, la saga fait partie des classiques que j’avais envie de découvrir !

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