Meute de Karine Rennberg est le premier roman que je lis parmi les recommandations qui m’ont été faites cette année. Je l’avais vu parmi les sorties de l’année dernière. Le récit avait l’air d’avoir plu à de nombreuses personnes, bien le résumé m’avait semblé un peu mystérieux et intrigant. On est face à une histoire d’urban fantasy, de lycanthropie et de tranche de vie. Mais cela m’a-t-il convaincu ?

Synopsis de Meute

Meute suit les traces de Nathanaël, Val et Calame. Le premier est un loup-garou né de la violence et la solitude qui se débat au sein d’une meute qui ne lui convient pas. Le second est un humain à qui l’on a volé la voix. Quand le troisième entre dans leur vie bien malgré eux, des tensions s’installent et menacent de tout déchirer. Comment trouver son équilibre, dans un monde où les secondes chances n’existent pas ?

Un récit lycanthrope atypique

Des choix narratifs audacieux

Ce qui surprend dans un premier temps, c’est le choix de la narration. Le roman est écrit à la seconde personne, ce que j’avais très peu croisé jusqu’ici. Le seul récit ayant fait ce choix que j’avais lu était La cinquième saison de N.K Jemisin. C’est dépaysant au début mais je m’y suis faite. Le style est également très direct, voire oral par moments, ce qui le rend assez fluide. Meute alterne entre trois points de vue, ce qui permet de voir l’histoire en suivant trois personnages. On suit particulièrement l’évolution de Loupiot/Calame, un jeune lycanthrope traumatisé qui doit réapprendre à faire confiance. Mais aussi celle de Nath, qui évolue dans une meute qui ne lui convient pas et doit apprendre à s’entourer des personnes qu’il souhaite.

Le récit repose beaucoup sur les relations entre le trio principal. Nous suivons des personnages au passé complexe, pris dans une spirale de violence dans un monde qui se délite. Ce récit est celui du passage d’un monde sombre vers celui de la couleurs, et de la difficulté des épreuves qui y mènent. L’autrice a une bonne plume pour explorer la sensibilité derrière la dureté apparente de ses personnages. Elle leur construit en plus de cela des identités variées, entre asexuel, gay… Sans que cela ne semble forcé ou artificiel. L’histoire plaira donc plutôt aux lecteur et aux lectrices qui apprécient les récits basés sur l’humain et le développement des personnages et les familles trouvées avec des gens que l’on choisit.

Mais le manque de rythme

Je n’ai malheureusement pas autant accroché que d’autres personnes qui l’ont lu ! Je lui reconnais ses qualités. Cependant, j’ai trouvé que l’ensemble du récit était long comparativement aux événements racontés. En fait, il s’agit avant tout d’une tranche de vie, ce à quoi je n’accroche pas habituellement. Ici, j’ai trouvé que, malheureusement, les événements étaient assez répétitifs et évoluaient très lentement. C’est visible à travers des gimmicks d’écriture. Calame est par exemple capable de voir les auras des personnes qui l’entourent. Du coup, chaque fois que l’on passe de son point de vue, on passe beaucoup de temps à voir les émotions des autres. C’est intéressant au début mais j’ai vite trouvé cela lassant et accessoire. De la même façon, le style manque de distinction entre chaque personnages, ce qui rend l’usage de la deuxième personne gadget.

Ensuite, j’ai trouvé assez étrange le manque e détails de l’univers en lui-même. J’ai eu l’impression de rester étrangement en surface, comme si l’idée derrière le livre avait été rapidement épuisée. Pourquoi sommes-nous dans un futur où notre monde semble se détruire et s’être peuplé de communautés violentes ? Pourquoi y a-t-il des loup-garous et quel est leur rapport avec le reste de la population ? En somme, il a été très difficile pour moi de m’immerger totalement dans le récit, qui manquait de précision et se montrait au fil des pages trop répétitif et bavard pour m’accrocher pleinement.

Meute est un récit avec des qualité mais pas dans mon style

Meute est un récit qui ne manque pas d’originalité. Sur la forme, le récit à la deuxième personne crée une ambiance rêche qui se prête bien aux aspects viscéraux du récit. Avec un style qui mêle émotions et couleurs, elle parvient à construire un récit tranche de vie qui marque la transition d’un trio de l’ombre à la lumière. Cependant, le roman tend à abuser de ses tropes et gimmicks stylistiques, comme la synesthésie d’un des personnages. Une routine qui ne suffit pas à masquer le manque d’épaisseur du scénario ou de l’univers. C’est sûrement que ce type de roman s’éloigne un peu de mon genre habituel. Ne vous laissez pas refroidir par mon avis, Meute a plus que largement trouvé son public.

Note : 14/20

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Catégories : Chroniques

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