Merci aux éditions Pocket pour l’envoi de ce premier tome, qui fait partie d’un diptyque. L’épée, la famine et la peste d’Aurélie Wellenstein est de la dark fantasy, un genre cher à l’autrice. J’aime beaucoup ses autres œuvres, qui sont souvent sombres et plutôt torturées, ce qui en fait une plume unique dans l’imaginaire francophone.
Synopsis de l’épée, la famine et la peste
Depuis un demi-siècle, le royaume de Comhghall s’enfonce dans un âge sombre : les monstres pullulent, des villages entiers disparaissent dans les toiles d’araignées, et les tarentas tissent dans l’esprit des hommes, les condamnant à s’étioler dans la mélancolie et les idées noires.
Trois êtres brisés deviennent la cible d’une population aux abois.
Un garçon possédé par l’esprit d’un loup.
Une jeune fille soupçonnée d’avoir les pouvoirs d’une araignée.
Un ancien soldat qui a tout perdu, persuadé que son fils vit dans l’œil d’un cerf…
Pourchassés par le chef de l’inquisition et son archère, ils vont devoir s’allier pour survivre. Mais sont-ils des boucs émissaires ou, au contraire, trois redoutables fléaux qui porteront le coup de grâce à ce monde agonisant ?
Trois errants d’un monde au bord du gouffre
Un univers médiéval très sombre
Aurélie Wellenstein nous propose un monde inspiré du Moyen-Âge européen. C’est certes classique, mais j’ai beaucoup aimé l’aspect presque apocalyptique de l’univers. Le Royaume est envahi depuis des décennies par des araignées capables de donner des pouvoirs aux humains qu’elles mordent. Elles sont jugées comme des créatures invasives et dangereuses. Les femmes qu’elles mordent, appelées tarentas, sont traitées en sorcières et en traitresses, soumises à la torture. La vie est devenue de plus en plus difficile. D’autant plus que des croisades menées dans une terre lointaine de croyants de la déesse araignée semble être à l’origine de tous les sombres événements.
L’autrice n’hésite pas à construire un monde très sombre en mêlant magie et périodes plus sombres du Moyen-Age (croisades, maladies, chasse aux sorcières…). Par exemple à travers les effets de la morsure d’une araignée. Les femmes tarentas se transforment petit à petit en créatures entre l’humain et l’arachnide, ce qui ajoute à la crainte qui existe autour d’elles. Ainsi, lorsque la jeune Erin est accusée d’être une tarenta, sa sentence est particulièrement horrible. Quant à Cillian, c’est un jeune garçon qui semble avoir été abandonné. Il se retrouve victime attitré des adolescents de son village. Enfin, Sulyvhan est un vétéran traumatisé par la guerre et la perte de sa famille. Chaque personnage permet d’explorer à quel point ce monde se délite, surtout face à la violence de l’inquisition. Ceci rend le roman particulièrement immersif face à son univers crépusculaire.
Rythmé et haletant malgré quelques éléments déjà vus
Comme toujours, la plume d’Aurélie Wellenstein nous emporte sans problème dans l’aventure. Crue et directe, elle nous entraîne dans une course-poursuite entre les trois personnages principaux et ceux qui les considèrent comme des erreurs. Il y a bon équilibre entre les moments d’action et les moments plus reposés, qui servent à poser l’intrigue et l’univers, mais aussi à construire du lien entre les personnages. J’ai trouvé intéressante la dynamique dans un trio aux origines si différentes. Le fait qu’ils aient chacun leur histoire rend certes le début un peu long, mais c’est aussi un bon moyen de créer du rythme par leurs échanges plus tard.
Enfin, les habitués des romans d’Aurélie Wellenstein ne seront pas dépaysés. On y retrouve tous les ingrédients des œuvres de l’autrice en plus du côté glauque de l’univers. Dans un premier temps, elle construit ses histoires en approfondissant les liens entre humains et animaux. C’est ici notamment le cas avec Cillian, l’enfant possédé par le loup. L’autrice aime également traiter de métamorphoses et d’hybridations, ce qui est également très présents dans ses romans précédents. Si vous êtes néophyte c’est un bon premier pas dans l’univers de l’autrice en somme.
L’épée, la famine et la peste, une histoire prometteuse et bien menée
Le point fort de l’épée, la famine et la peste est sans doute l’univers sombre, presque onirique, qui lui donne un goût de conte désenchanté. L’autrice prend les moments les plus violents du Moyen-Âge pour y mêler magie et métamorphoses. L’épopée des trois personnages principaux est bien menés, leurs histoires et interaction permettent de bien saisir la nature de ce Royaume crépusculaire et apocalyptique. On y retrouve tous les marqueurs de l’œuvre d’Aurélie Wellenstein, ce qui le rend parfait pour les néophytes, mais parfois prévisible pour les lecteurs chevronnés de cette autrice.
Note : 16/20
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3 commentaires
Zina · 15 avril 2024 à 7 h 28 min
J’ai beaucoup aimé ce que j’ai lu de l’autrice jusqu’à présent. Il faut que je continue ma découverte.
La Geekosophe · 26 avril 2024 à 10 h 47 min
J’aime beaucoup ses univers très sombres
L’Épée, la Famine et la Peste d’Aurélie Wellenstein – Les Blablas de Tachan · 29 mai 2024 à 7 h 01 min
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