Je me suis acheté ce roman il y a quelques en anglais. Je ne pensais pas que la suite de la saga allait paraître de si tôt en notre belle contrée. Je voulais cependant découvrir La promesse du sang de Brian McClellan pour en savoir plus sur la flintlock. Sous-genre de la fantasy plutôt récent, que donne cette série de romans qui s’éloigne des poncifs de la fantasy médiévale ? La version anglaise compte 608 pages, ce qui en fait le premier candidat pour le pavé de l’été 2024 de La petite Liste.
Synopsis de La promesse du sang
« L’Age des Rois est mort… et c’est moi qui l’ai tué ».
Il n’est pas facile de renverser un roi. Pourtant, le coup d’état fomenté par le maréchal Tamas a envoyé les nobles à la guillotine et sauvé le peuple d’Adro de la famine. Mais le plus dur est à venir, il le sait. Sa prise de pouvoir a ravivé les conflits entre les Neuf Nations, en particulier avec ses puissants voisins, les Kezs, privés de juteux accords commerciaux et qui sont sur le point d’envahir Adro.
Assiégé de l’extérieur, menacé par des royalistes fanatiques, obligé de composer avec l’Eglise, une armée de mercenaires et le puissant syndicat des travailleurs d’Adro, traqué par de puissants mages et trahi par de proches alliés, Tamas est cerné par les complots. Il ne peut compter que sur son instinct, quelques fidèles, les derniers poudremages de sa cabale dont Taniel – un tireur d’élite qui est également son fils – et Adamat, un enquêteur hors pair mais lui-même la cible de mystérieux ennemis.
Lorsque des prophéties immémoriales de mort et de destruction, de dieux s’éveillant pour marcher parmi les hommes menacent à leur tour de devenir réalité, comment ne pas craindre le pire ?
La fin de la monarchie de droit divin
Quand le début commence à la fin
Tamas a réussi son coup d’état avec l’aide de ses poudremages. L’ancien monde disparait sous les coups bruyants de la modernité. La monarchie a chuté, avec elle sa cabale de magiciens traditionnels. Le fusil tue le mage. Mais mourra-t-elle sans aucun soubresaut final ? Il semblerait que mettre fin à un régime centenaire ne soit pas de tout repos. Aristocrates et croyants tentent de remettre la royauté. Mais ce n’est pas tout, puisque les conflits avec les terres frontalières s’embrasent, des pays rivaux sentant qu’Adro est en état de vulnérabilité. L’auteur met en scène de nombreuses épreuves pour les personnages, tissant un scénario complexe à travers plusieurs personnages qui suivent différentes voies.
Le récit est très rythmé. Brian McClellan nous propose un concentré d’action dans un univers qu’il enrichit petit à petit. Cela peut être déstabilisant, d’autant que nous commençons in medias res, juste après le coup d’état. Mais l’auteur alterne bien les passages de worldbuilding avec des moments de combats. D’autant plus qu’il propose des styles de magie originales, notamment liées aux poudremages. Il ajoute également une touche d’ésotérisme et de divinité, mais aussi de conflits entre différents clans et groupuscules. Une idée qui ajoute encore plus à cette sensation de paranoïa, cette sensation que le danger peut venir de partout, même de ses alliés.
Des personnages variés pour un univers qui manque de noirceur
J’ai apprécié le grand nombre de personnages proposé, plutôt varié. Du vieux général à son fils surdoué, jusqu’à l’enquêteur expérimenté, on suit plusieurs actes. Chacun d’eux ont des objectifs et des caractères différents, ce qui est très bien retranscrit dans leurs choix. Leurs interactions mettent en scène des moments qui poussent à la réflexion, comme la relation père-fils ou la foi en un pouvoir supérieur, en particulier quand de vieilles légendes refont surface. J’ai trouvé cependant dommage que malgré la présence de femmes très puissantes, elles n’étaient pas forcément parmi nos narrateurs ce qui rend leurs actes plus anecdotiques.
Même s’il y a certains passages qui se veulent assez sombres, j’ai trouvé que le roman était un peu léger. C’est comme s’il n’osait faire des choix scénaristiques réellement pesants dans un contexte pourtant difficile. Ainsi, on assiste à une suite de scènes d’action, certaines révélations sont bien trouvées, mais il manque un poil d’intensité pour que je me sois vraiment prise au jeu. De plus, la fin de ce premier tome est un peu rapide et manque également de piquant. Ceci dit, c’est au global efficace dans sa mise en scène et compense bien grâce à son worldbuilding creusé.
La promesse du sang donne à la flintlock des lettres de noblesse
Brian McClellan parvient à composer un roman à la fois nerveux et à l’univers soigné. En croisant de nombreuses influences, allant de la Révolution Française à la fantasy plus classique, il donne vie à une aventure au souffle épique et au rythme trépidant. Les personnages sont charismatiques, suivant des arcs narratifs variés mais cohérents, permettant de faire de multiples découvertes. Cependant, le manque de choix scénaristiques clivants font que la lecture manque par moments de portée émotionnelle et de réelle profondeur malgré la qualité des thématiques abordées.
Note : 16/20
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4 commentaires
Sibylline · 23 juin 2024 à 10 h 07 min
Un nouveau genre dont j’ignorais même l’existence! Merci aux blogs littéraires de nous faire connaitre les choses qui ne sont pas forcément dans notre périmètre habituel!
La Geekosophe · 24 juin 2024 à 21 h 43 min
Il est tout récent ce petit nouveau de la fantasy 😀
Zina · 17 juillet 2024 à 6 h 53 min
Une chouette trilogie que j’ai pris plaisir à lire.
La Geekosophe · 18 août 2024 à 12 h 54 min
Je ne pense pas lire la suite tout de suite mais je n’y renonce pas !