Comme tous les étés, j’avance dans la saga des sept sœurs de feu Lucinda Riley. C’est cette fois-ci au tour du cinquième tome, la sœur de la lune. J’avais hâte de découvrir Tiggy, qui est la plus spirituelle des sœurs, et de découvrir l’Écosse et l’Espagne à travers son regard. Une lecture légère parfaite pour l’été ceci dit, bien que très inhabituelle pour moi comme vous le savez.

La version poche compte 864 pages, ce qui en fait un candidat tout indiqué pour le challenge Les pavés de l’été.

pavé de l'été

Synopsis de La sœur de la lune

Tiggy D’Aplièse a toujours senti les choses, un instinct dans lequel son père adoptif décédé, l’excentrique milliardaire Pa Salt – surnommé ainsi par ses six filles, adoptées aux quatre coins du monde – lui disait d’avoir confiance. Suivant cet instinct, elle déménage en Ecosse, dans les vastes Highlands, pour travailler sur le domaine de l’énigmatique Laird Charlie Kinnaird, et prendre soin de la faune locale. Cette décision la met sur le chemin d’un ancien gitan qui la guide sur les traces de ses origines… jusqu’à la ville de Grenade et la communauté gitane du quartier de Sacromonte. Quels sont ses liens avec cette communauté qui a dû fuir pendant la guerre civile ? Et avec « La Candela », la plus grande danseuse de flamenco de sa génération ? Alors que Tiggy découvre son histoire et commence à appréhender l’étendue de son pouvoir, elle devra choisir: rester avec sa famille retrouvée ou retourner à Kinnaird, auprès de Charlie…

Espagne, New York, Écosse… Un tome qui nous fait voyager

Le feu de la passion

Une fois de plus, Lucinda Riley nous présente des femmes de fort caractère. J’ai beaucoup aimé la partie dans le passé, qui revient sur l’arrière grand-mère de Tiggy. La Candela est une femme en avance sur son temps : peu attirée par une vie posée, Lucia préfère la scène. Brillante danseuse de flamenco, elle traverse les océans grâce à son talent flamboyant, refusant de rester coincée à la maison et poursuivre sa carrière à l’international. Égoïste et déterminée, c’est un personnage très nuancé, avec des qualités fortes et des défauts tout aussi prononcés, ce qui la rend très humaine. J’ai également trouvé la relation avec sa mère très touchante. Maria est une femme bien différente, pondérée et aimante, mais qui traverse les multiples épreuves avec dignité. Et des épreuves, elle en subit beaucoup : guerre d’Espagne, discrimination des gitans, mari volage et alcoolique…

J’ai également beaucoup apprécié, comme toujours avec Lucinda Riley, la plongée dans l’univers du flamenco et des traditions gitanes. La sœur de la Lune nous permet d’en apprendre plus le duende, cette passion charismatique indescriptible qui s’empare des danseurs et des musiciens les plus talentueux. Le tome offre également une grande place à la croyance et à la divination. De nombreux ancêtres de Tiggy étaient des voyants reconnus par la communauté. J’ai ainsi beaucoup apprécié le caractère d’Angelina, bruja réputée que l’on trouve à la fois enfant et femme âgée. Le tome explore également les discriminations liées aux populations gitanes, ciblées par le régime franquiste, vivant sans cesse dans l’isolement et devant faire face à la loi des non-gitans. Une fois de plus, l’autrice nous offre un tome qui bénéficie d’une bonne recherche historique et culturelle.

Une partie moderne moins convaincante

J’avais apprécié le tome précédent pour son choix de proposer une histoire moins conventionnelle au personnage principal. Pourtant, j’ai adoré que ce tome se tome se passe en partie en Écosse, notamment au sein d’un parc pour animaux en voie de disparition. J’ai trouvé le personnage de Tiggy plus lisse. Sa sensibilité est touchante et son amour des animaux est perceptible, mais ce n’est pas très exploité, ou du moins pas très bien. Ses relations sont également plus classiques, que ce doit avec l’antagoniste ou son intérêt amoureux, qui donnent naissance à des dialogues qui manquent de crédibilité. L’autrice a également choisi d’ajouter une forme de réalisme magique à travers un cerf blanc. Mais j’ai trouvé cette idée assez niaise finalement, et donne un côté très « fille spéciale » à Tiggy (ou Princesse Disney).

Beaucoup d’autres éléments de l’histoire sont plutôt convenus, même si ça reste agréable à suivre. La relation avec Charlie se révèle assez classique et répétitive avec les autres tomes. Elle met également beaucoup de temps avant de se lancer à la recherche de son passé alors qu’elle a les indices les plus simples de la part de Pa Salt, ce qui retarde le lancement de l’intrigue. Enfin, il y a une partie où Tiggy développe une maladie cardiaque, ce qui tombe une fois de plus de manière artificielle. J’ai senti que c’était surtout pour trouver un moyen scénaristique de la faire se déplacer et de créer des obstacles sur certains points, d’autant plus que ce qui s’annonce comme une maladie grave n’a pas d’impact à long terme sur ces voyages ou le fait qu’elle prenne des risques.

La sœur de la lune : un tome agréable mais qui souffre de la similitude avec les tomes précédents

La sœur de la lune poursuit dans la continuité des précédents tomes avec la cinquième sœur. Tiggy est une jeune femme sensible, spirituelle et proche des animaux. Elle part, tardivement, découvrir le passé de sa famille en Espagne. Cela permet de découvrir la culture gitane et l’art flamboyant du flamenco. Lucinda Riley est solide sur ses appuis, présentant une histoire qui mêle traditions locales fortes et recherchées avec un sens du romanesque qui m’ont emporté sans souci. Elle y parvient notamment grâce à une galerie de personnages bien campés, comme Lucia qui brise les clichés en femme indépendante et ambitieuse quand elle aurait dû se ranger en mère de famille. J’ai cependant moins accroché à la partie contemporaine du roman. Tiggy avait pourtant tout pour être un personnage que j’aurais dû apprécié, mais son côté princesse Disney liés à des situations pas très crédibles ont rend certains éléments trop artificiels pour parvenir à me captiver de bout en bout. Cela reste tout de même une très bonne lecture.

Note : 16/20

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Catégories : Chroniques

2 commentaires

Sibylline · 24 août 2024 à 19 h 11 min

Bravo pour ce nouveau titre! Je ne suis pas du tout saga mais je ne déteste pas qu’on m’en parle 😉

    La Geekosophe · 29 août 2024 à 14 h 25 min

    Ce qui est appréciable c’est que le fil rouge entre chaque tome est plutôt léger 😉

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