Je continue de lire les lectures proposées par ma communauté. J’ai fini le premier tome de Confluence, Ce qui naît des abysses, de Sylvie Poulain. Cette duologie publiée par Bragelonne nous entraine sous les mers, aux côtés d’une humanité éparpillée qui tente de survivre en communautés éloignées.

Avec près de 604 pages, cette lecture entre dans le challenge des pavés de l’été.

pavé de l'été

Synopsis de Ce qui naît des abysses

XXIVe siècle. Après l’emballement climatique et l’effondrement de la civilisation terrestre, les rescapés tentent de se réinventer sous l’eau au sein de cités sous-marines interdépendantes. Hélas, les vieilles tares de l’humanité ont plongé avec elle…
En Atlantique Nord, la belliqueuse Atlantis flirte avec les limites de son mandat de protection, poussée par l’IA qui la dirige, tandis que les cargos sous-marins de la Hanse participent à de dangereux jeux d’influence. Les tensions se cristallisent autour de Providence, une mystérieuse colonie abyssale refusant de se soumettre.
Alors qu’une invasion tourne au désastre et que les secrets de Providence échappent aux Atlantes, un sous-officier, Wolf Douglas, découvre une jeune survivante nommée Jihane, qui ne ressemble à rien de ce qu’il connaît. Malgré tout ce qui les sépare, Wolf et Jihane sont forcés de coopérer pour survivre aux abysses, pendant qu’un sous-marin hanséatique s’efforce de récupérer les miettes du conflit.
Pris dans un jeu de pouvoir qui les dépasse, le militaire et l’adolescente doivent bientôt faire des choix lourds de conséquences…

Poursuite de par les mers et océans

Un post-apo marin avec beaucoup de géopolitique

Ce qui séduit assez vite dans le roman, c’est l’univers sous-marin qui est proposé. Nous sommes dans un monde qui a connu de multiples catastrophes, poussant l’humanité à se réfugier sous les eaux. Dès les premiers chapitres, on sent que l’autrice a travaillé dans le monde maritime. De nombreux détails sur le fonctionnement des abysses ou le vocabulaire lié à la navigation permettent de bien nous immerger (sans mauvais jeu de mot) dans ce monde où la survie se joue face aux éléments. Comme le roman commence in medias res, on a vite fait de lire des termes très techniques. Cela peut vite déboussoler, mais j’ai apprécié le fait d’avoir affaire à une autrice qui sait de quoi elle parle et semble passionnée par le sujet. Nous sommes également propulsés dans un conflit entre des forces dont ne nous ne savons rien. Cette idée donner naissance à un scénario bourré d’action.

Ce premier tome de Confluence met l’accent sur différentes contrées qui cohabitent des les océans. Chacune d’elles à ses caractéristiques. Atlantis est une puissance militaire dirigée par une IA qui a pour but de maintenir l’équilibre. La hanse est une communauté qui pratique le commerce et les échanges autour du globe. Quant aux Açores, c’est un ensemble d’îles pauvres dirigé demain de fer par un gang violent. Tout ce beau monde entretient des relations complexes, relations qui se retrouvent d’autant plus bouleversées lorsqu’une survivante d’une communauté inconnue évoluant dans les abysses. Cette dernière, Jihane, détient un savoir convoité capable de modifier la fonction même d’une société, mais je ne vous en révélerai pas plus. Les dynamiques entre les grandes puissances sont vraiment bien décrites, on entre dans une société entre dystopie militaire et postapo, qui parvient à construire la sensation d’un nouvel ordre mondial avec son propre agenda.

Un roman qui met l’accent sur la notion de communauté

A travers ses différents modèles de société ainsi que le choix de mettre en scène un équipage, tout le sujet de confluence semble être autour de la communauté pour survivre. Dans un équipage, les individus se reposent beaucoup sur les autres, le fonctionnement d’un navire et d’un sous-marin repose sur la confiance et l’obéissance. Cela se ressent beaucoup dans les aventures de Wolf et de Jihane, mais aussi dans la façon dont fonctionnent les différentes communautés, en communautés presque isolées mais interdépendantes. Chaque fonctionnement dévoile un idéal, une utopie, surtout Atlantis et son idée de devoir tout contrôler. Si une IA est présente pour prendre les décisions les plus importantes à l’échelle de la société, les humains sont également aidés par une puce mesurant en temps réel les probabilités, donnant les stratégies les plus adaptées, le tout sous la houlette d’un citiscore qui permet de vérifier que vous êtes de bons citoyens. Selon bien sûr des critères bien mystérieux.

Sylvie Poulain met également en scène des personnages convaincants. Elle a choisi de donner des caractères très marqués, parfois trop, mais qui parviennent à être attachants. J’ai notamment beaucoup aimé Wolf, dont la personnalité évolue avec le temps. De même à bord du sous-marin que l’on suit la majorité du temps, les personnalités variées montrent la difficulté d’évoluer avec des personnes différentes. Surtout pour un capitaine, qui doit parvenir à composer avec toutes ces personnalités pour arriver à destination. Cependant, j’ai trouvé que certains d’entre eux avaient des traits de caractère qui auraient mérité plus d’approfondissement, sûrement par manque de place dans le roman.

Ce qui naît des abysses, une lecture haletante et immersive

Ce qui naît des abysses est une lecture originale dans la production de SF actuelle. Dans son univers sous-marin, l’écriture de l’autrice nous entraîne dans les complexités de la navigation. Avec une plume de connaisseuse, elle décrit les difficultés des navires et sous-marins : entre manque d’oxygène, manque de visibilité et créatures des fonds marins. Sylvie Poulain a également construit un monde avec sa propre géopolitique, dans lequel les relations entre communautés sont plus stratégiques qu’il le semble. Enfin, une grande partie de l’histoire se concentre sur les liens entre les personnages et les communautés, s’interrogeant sur la meilleure manière de vivre ensemble quand la fin du monde a eu lieu. L’un des points est pour moi la personnalité de certains personnages, qui donnent naissance à des dialogues qui sonnent artificiels.

Note : 16/20

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Catégories : Chroniques

2 commentaires

tampopo24 · 11 septembre 2024 à 21 h 24 min

J’ai beaucoup aimé le cadre, original, par rapport à mes lectures habituelles, mais je me suis parfois un peu perdue et ennuyée dans ce que j’ai perçu comme des longueurs inutiles ^^!

Sibylline · 12 septembre 2024 à 19 h 19 min

Toute une littérature que je ne connais pas du tout, mais tu me permets de me tenir un peu au courant. Merci

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