Me voilà bien plongée dans mes lectures de saison. Je me suis lancée dans le premier tome de la fameuse saga des sorcières de Mayfair d’Anne Rice, le lien maléfique. Croyez-le ou non, c’est mon premier roman de cette autrice iconique de la littérature gothique et horrifique. Alors qu’en ai-je pensé ?
Synopsis de Le lien maléfique
Sous le porche dune vieille demeure à l’abandon de La Nouvelle-Orléans, une femme frêle et muette se balance dans un rocking-chair : Deirdre Mayfair est devenue folle depuis qu’on lui a retiré, à la naissance, sa fille Rowan pour l’envoyer vivre à San Francisco. Et derrière la grille du jardin, un homme, Aaron Lighter, surveille inlassablement Deirdre, comme d’autres avant lui, pendant des siècles, ont secrètement surveillé la famille Mayfair. Car ils savent que, de génération en génération, les femmes du clan se transmettent leurs maléfiques pouvoirs et que la terrifiante et fabuleuse histoire de cette lignée de sorcières ne fait que commencer…
Sorcellerie et secrets familiaux à la Nouvelle-Orléans
Sorcières pas toujours bien aimées
Vous vous en doutez, le roman est centré sur la famille Mayfair. Grande lignée très connue à la Nouvelle-Orléans, elle est réputée pour donner naissance à des femmes puissantes capables de déchaîner les forces obscures et de faire apparaître un mystérieux jeune homme qui ne semble pas réel. Ce premier tome invoque des principes qui évoquent la sorcellerie : une vieille bâtisse au charme ancien, des légendes lointaines et dangereuses, des bijoux ensorcelés… Anne Rice reprend avec talent ces éléments classiques pour créer une atmosphère qui oscille entre gothique élément et moments plus poisseux. Loin des gentilles sorcières, les Mayfair cachent des secrets sombres qui savent mettre à l’aise le lecteur non averti : meurtres, disparitions, viols, incestes et rituels obscurs rythment les différentes générations des Mayfair. En jouant sur des on-dits, des entrées de journaux et des témoignages, l’autrice construit habilement la légende des Mayfair, et difficile de savoir la réalité derrière tous ces voiles et mystères et de secrets.
Cependant, une organisation occulte, le talamasca, observe depuis des générations la famille. Ce savoir permet de plonger dans le passé fascinant de la lignée. J’ai beaucoup apprécié lire ces histoires. C’est une plongée dans la chasse aux sorcières, le voyage jusque de l’autre côté de l’océan, mais aussi l’évolution du talamasca et la découverte d’événements soigneusement cachés par les Mayfair. Le plus gros tabou de la famille est l’existence d’un esprit puissant qui accompagne les élues de la Famille. Richesse, succès… Qu’est-ce qui peut accompagner autant de bénédictions quand on flirte avec le surhumain ? C’est l’une des énigmes à laquelle doit répondre Rowan Mayfair, adoptée dès son premier jour de vie pour lui éviter de connaître sa famille et son immense héritage. Jeune femme qui semble posséder des pouvoirs prodigieux, elle a ramené d’entre les morts Michael Curry, capable de lire le passé des objets. A travers les yeux de ces deux personnages extérieurs, le lecteur entre dans la famille Mayfair.
Personnages plus ou moins convaincants pour un rythme étrange
Les personnages ont des personnalités complexes mais qui manquent parfois de nuances. J’ai bien aimé ce que l’on voit des anciennes sorcières Mayfair, qui sont des personnalités fortes et en avance sur leur temps. C’est presque exemple de matriarcat matrilinéaire. Seules des femmes ont hérité de la fortune considérable et ce sont souvent elles les cheffes de famille. Les Mayfair obéissent à des règles de succession strictes établies par l’une de leurs ancêtres. Rowan semble avoir hérité de nombreux traits de personnalité : indépendants, elle est une neurochirurgienne de talent. J’ai cependant eu un peu de mal avec elle, notamment un coté très niais et fleur bleue qui ne lui convient pas. J’ai plus apprécié Michael et ses failles, ainsi que son côté rationnel et curieux. Les personnages secondaires comme Aaron Lighter ou Mademoiselle Carlotta Mayfair sont très bien campés et très convaincants. En revanche, beaucoup de relations ont lieu avec un écart d’âge certain
Le roman est un sacré pavé qui prend en effet le temps de bien détailler les éléments, les personnages et bien planter le décors de cette Nouvelle-Orléans à l’histoire ancienne, encore hantée de fantômes du passé. Si la plume d’Anne Rice n’en est que plus immersive, elle est parfois trop prolixe dans la volonté de partager trop détails. Cela peut donner naissances à des passages un peu longuets. Cependant, l’autrice a un excellent sens de la révélation. Outre des passages vraiment dérangeants, elle distille des révélations fracassantes au fil du scénario. Certaines d’entre elles apportent une nouvelle lumière à la famille Mayfair, à un personnage, apportant une grande nuance à certains événements. Finalement, Anne Rice est parvenue à créer une solide mythologie autour de son univers de sorcellerie, de possession et d’esprits aux attentions nébuleuses.
Le lien maléfique, première pierre d’un univers bien fourni
Sorcellerie, esprits et vieilles maisons ! Le lien maléfique est une lecture plus qu’adaptée pour l’automne. La lignée des sorcières Mayfair a une histoire fascinante que le roman nous permet de découvrir de manière approfondie. Entre mystères, secrets familiaux, disparitions et rituels cachés, Anne Rice est capable de mettre en scène des passages dérangeants, jouant avec subtilité sur l’ambiance envoûtante de la Nouvelle-Orléans et une écriture qui n’hésite pas à se faire très détaillée. Trop parfois, car elle semble vouloir parfois être d’une précision chirurgicale, mais cela alourdit certaines parties du roman qui auraient bénéficier de plus de rapidité. J’ai bien accroché aux personnages secondaires, variés et bien campés, mais moins à Rowan, dont le coté fleur bleue crée une étrange dissonance avec le reste du roman. Anne Rice plante ici les graines pour un univers ample et bien construit malgré quelques lenteurs.
Note : 16/20
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