J’aime les animaux, lire des histoires avec des animaux. J’avais besoin d’une lecture courte et réconfortante après moult récits de SF aux univers complexes. Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler de Luis Sepúlveda attendait patiemment dans ma PAL ! En plus, il était tout indiqué pour l’une des thématiques du Pumpkin Autumn Challenge de cette année.
Synopsis d’Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler
Une mouette mazoutée atterrit sur un balcon et, avant de mourir, confie l’œuf qu’elle vient de pondre à Zorbas, le chat de la maison. Il lui fait la promesse solennelle de protéger Afortunada, le poussin orphelin, et de lui apprendre à voler… Plutôt embarrassé par cette mission insolite, le matou va s’en acquitter avec l’aide des autres chats du port.
Une fable au Royaume des chats du port
Une lecture qui réchauffe le cœur
Nous suivons Zorbas, le chat grand noir et gros (oui, c’est ainsi qu’il est décrit) qui voulait se la couler douce pendant les deux mois d’été. Le service par le voisin, la litière nettoyée régulièrement… La belle vie malgré le départ de son humain favori. Du moins jusqu’à l’arrivée surprise d’une mouette mourrante et mazoutée, lui laissant son unique œuf en héritage. Et Zorbas n’y connaît rien en petites mouettes, alors il appelle les chats du port à la rescousse. On suit un groupe hétéroclite de félins prêts à toutes les péripéties pour aider Zorbas à tenir sa promesse. C’est une belle histoire sur la solidarité et la force de l’amitié pour dépasser les obstacles. J’aime beaucoup comment l’auteur donne à chacun sa personnalité bien marquée et ses points forts. Les passages sont tendres et drôles.
C’est la première fois que je lis Luis Sepúlveda et j’aime beaucoup comment la traduction retranscrit un aspect musical. Il y a dans l’écriture une sorte de naïveté dans la répétition de certaines expressions, de certains caractères, de certaines phrases, qui marquent un aspect qui nous rapproche de l’enfance, joue du comique de répétition mais crée aussi un lien profond avec le groupe de matous. Le roman est capable de créer un grand nombre d’émotions en 120 pages à peine, et je salue le talent de l’auteur de savoir mettre en scène autant de péripéties, autant de personnages hauts en couleur et autant de sentiments en quelques phrases à peine.
Un univers vivant autour d’une chouette mouette
L’auteur construit un univers attachant dans lequel les personnages ont tous des particularités franches. Ainsi, Zorbas est un matou qui n’hésite pas à montrer ses griffes pour s’affirmer, mais qui a bon cœur. Ses amis sont des chats intellos, d’autres des vieux sages, un singe alcoolique… Tout ce beau monde a son rôle à jouer pour apprendre à la petite mouette Afortunada à voler. Les dialogues sont savoureux et marquent bien la personnalité affirmée de notre galerie de personnages. J’ai beaucoup apprécié le chat de mer, un chat qui a grandi sur un bateau, reconnaissable à sa démarche chaloupée, mais aussi la sagesse de Jesaistout. On sent vraiment l’ambiance portuaire, ses odeurs de poisson et les bruits des bateaux qui s’amarrent.
L’histoire est une fable, mais elle n’est pas moralisatrice pour autant. Elle se montre en tout subtile en abordant ses thématiques. Je l’ai cité plus tôt, mais Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler aborde les questions de la solidarité et de l’amitié, de la valeur des promesses et de l’importance de pouvoir se reposer sur une communauté pour atteindre ses objectifs. Ensuite, l’auteur glisse de nombreuses références à l’écologie, notamment la pollution environnementale. Dès le début, avec la mouette mazoutée, mais aussi le chat de mer embarqué sur un bateau qui nettoie les ports… Le récit ne se veut donc pas uniquement une histoire de chat qui parle mais propose quelque chose de plus profond qui lui permettra de s’adresser aux petits comme aux grands.
Histoire d’une mouette (…), un récit chaleureux et plein de sagesse
Court mais dense, Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler est une fable pétillante. Peuplée d’animaux aux caractères bien trempés, elle construit une histoire au thème sublime : la solidarité et l’amitié à l’encontre des différences. La plume de Luis Sepulveda est ludique : jouant des répétitions et des expressions, pour nous faire entrer dans un univers plein de tendresse malgré les dangers et l’adversité. Mais ce n’est pas juste une histoire de chats qui parlent dans le port de Hambourg : le récit aborde des questions comme la différence ou l’écologie avec subtilité, sans niaiseries ni lourdeurs. Un court roman pour tous les âges !
Note : 17/20
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