Les thrillers nordiques de Camilla Läckberg sont généralement de très bonne qualité. Des meurtres sanglants, une caractérisation des personnages réussies, multitude de fausses pistes et croisement d’histoires entre plusieurs époques sont au programme de cette première lecture du Cold Winter Challenge !
Synopsis de La Sorcière
La jeune Nea disparaît de la ferme de ses parents. Elle est retrouvée morte près d’un étang, au même endroit que le corps de Stella, fillette du même âge, avait été retrouvée. Les deux affaires sont-elles liées ? La question se pose alors que la belle Marie Wall, accusée avec son amie Helen du premier meurtre, est de retour au même moment pour la première fois depuis son exil aux Etats-Unis.
Un long épisode de qualité
Dans un premier temps, il s’agit d’un livre long. Sans doute l’un des plus longs de la série des Erica Falck. Cela s’explique notamment par la mise en scène de non plus deux mais trois histoires ayant à des époques différentes. De nos jours, avec la disparition d’une fillette de 4 ans, Nea, retrouvé morte dans un étang. Or 30 ans plus tôt, une fillette du même âge, Stella, disparaissait dans des circonstances similaires. Enfin, l’auteure nous amène en pleine chasse aux sorcières, au XVIIe siècle, pour explorer les abysses de la crainte et de l’absurdité humaines. On pourra donc reprocher à la lecture quelques longueurs. La multitude de points de vues ralentit l’action et donne parfois l’impression de piétiner. J’y oppose cependant le fait que cette lenteur est nécessaire pour poser la psychologie des personnages. L’écrivaine excelle particulièrement dans la création de personnages complexes et déchirés par leur passé.
On prend donc un plaisir immense à retrouver nos compagnons habituels. La combative Erica, Anna, sa soeur brisée, l’adorable Patrick, le ridicule mais attachant Mellberg… Avec toujours ce contraste frappant entre la violence des meurtres et le côté presque naïf et terre-à-terre de la vie de famille d’Erica. Le scénario en lui-même est bien ficelé et multiplie les pistes et les fausses pistes dans un contexte très contemporain. De la crise des réfugiés aux références à la Reine des neiges, Camilla Läckberg amène en quelques détails une vraie crédibilité à son histoire et crée une réelle proximité entre le roman et notre existence, ce qui lui permet de gagner en solidité narrative.
Conclusion : à lire !
La résolution peut alors sembler décevante, mais c’est parce que le livre a pris de l’ampleur dans les autres aspects de sa narration. Celle humaine, avec les secrets de famille qui finissent par dévorer les individus, la pression du groupe, la violence des actualités… Camilla Läckberg nous livre un récit dense en accord avec notre époque : complexe et jamais manichéen.
Note : 15/20
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