Intéressée par cette auteure irlandaise, j’ai regardé ces publications pour voir ce qui était susceptible de me plaire. Habituellement spécialisée dans la chick-lit ou la romance contemporaine, Cecelia Ahern a publié le premier tome d’une dystopie jeune adulte, Destiny avec Imparfaite. Bien que rarement convaincue par la littérature Young Adult, j’ai tout de même sauté le pas. Qu’en est-il ?

 

Synopsis du tome 1 de Destiny

 

Dans le monde de Celestine North, chaque citoyen doit être Parfait. Quiconque commet la moindre erreur se voit marqué du sceau de l’Imperfection. Celestine mène une vie parfaite au sein d’une famille parfaite et au bras du petit ami parfait. Elle pense incarner l’idéal de la société. Et si Celestine s’était trompée ? Si c’était le système lui-même qui était Imparfait ?

Une dystopie rafraîchissante moins superficielle qu’au premier abord

 

Cette lecture fut une très bonne surprise. Même si l’écriture reste simple et fluide, l’auteure parvient à développer des thèmes intéressants. Elle traite aussi bien l’éthique, le respect des règles que le conformisme. La société décrite est née peu après les scandales financiers (de 2008 je suppose). Basée sur un principe de moralité stricte, elle punit les individus ayant commis des erreurs (mensonges, trahison, manque de loyauté…) qui ne sont pas à proprement parler des crimes. Les coupables se voient marqués au fer rouge à vie. Ils doivent ensuite obéir à des règles qui les mettent au ban de la communauté. Les Imparfaits n’ont pas le droit d’être seuls entre eux. Ils ont un régime alimentaire spécifique. Dans le bus, ils ont des places qui leur sont réservés.

Dans un premier temps, j’ai trouvé ce système un peu excessif et pas très crédible. Les afutes commises semblaient sans commune mesure avec la peine subie. Mais lorsqu’on sait que d’autres sociétés pratiquaient des punitions similaires (prenons la lapidation) jusqu’à il y a une dizaine d’années et toujours aujourd’hui, ça ne semble pas si fantaisiste. D’autant plus que les abus exposés qui ont abouti à ce système extrême est contemporain. Personne n’est assez naïf pour s’imaginer que les organismes financiers ont cessé toute pratique frauduleuse. Je m’égare ? Non, car je trouve que Cecelia Ahern a eu l’idée habile de créer un système défendable au niveau éthique. Un individu qui blesse volontairement un autre mérite-il de vivre encore en société ? Là où le système de Destiny devient pervers est que même lorsqu’on parle d’erreur et non de faute morale, la punition est la même. Nous sommes privés de deuxième chance de manière définitive.

L’autre point fort du livre est de développer des personnages cohérents. Celestine, notre héroïne, appartient clairement à la classe dominante de la société. Elle soutient donc un système qu’elle estime juste car elle n’a jamais eu à passer de l’autre côté de la barrière. Un système où elle est privilégiée depuis sa naissance. Ensuite, elle est d’autant plus acquise à la cause du gouvernement qu’elle tend à avoir une vision très manichéenne de la société. Il y a le bien, le mal, la perfection, l’imperfection. Celestine est par nature très cartésienne. Ce n’est pas une rêveuse, c’est une pragmatique. Elle estime donc que le monde dans lequel évolue punie les gens qui ont commis une faute (ou une erreur) et que c’est mérité. Ce n’est pas une personne qui a tendance à la rébellion ou qui va à l’encontre des règles. Contrairement à de nombreuses autres dystopie, le héros n’est pas un élément perturbateur.

Mais elle fait preuve de logique et de bon sens, et elle tentera de s’opposer à la première injustice à laquelle elle sera confrontée. Une erreur qui mettra en lumière les failles du système qu’elle défendait. La société est injuste et corrompue. Les gens qui la soutiennent se targuent d’être parfaits, traitent les autres en bouc émissaire pour ne pas avoir à se remettre en question. Destiny dénonce une société qui manque d’empathie, les personnes qui préfèrent se cacher derrière le système plutôt que de réfléchir et de voir les défauts de la société dans laquelle ils évoluent.

 

Conclusion : une dystopie Young Adult pour les amateurs du genre qui sont en manque

 

Ce roman allie la fluidité d’une lecture Young Adult, avec ces personnages jeunes et rebelles, à une critique plus profonde qu’il n’y paraît sur certaines tendances de la sociétés et du comportement humain. Une bonne lecture si vous étiez en manque de dystopies Young Adult de bonne facture.

Note : 16/20

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