La dystopie est un type de littérature profondément lié à l’anticipation à la science-fiction. Elle se passe toujours dans un futur proche et est toujours basée sur des constructions scénaristiques similaires d’une oeuvre à l’autre : un monde qui nous est présenté comme parfait et qui se révèle au fil du temps plus proche du cauchemar que du rêve éveillé. La dystopie connaît un succès particulièrement franc dans les périodes de trouble, tout comme le post-apocalyptique. Ainsi, des classiques imparables tels que 1984 ont été écrits post-seconde guerre mondiale dans un contexte d’intense instabilité politique, alors que la Guerre Froide battait son plein.
La Dystopie, une définition qui démontre que l’enfer est pavé de bonnes intentions
La dystopie est par définition le contraire d’une Utopie. Étymologiquement, Utopie est formée du préfixe grec EU– qui veut dire vrai ou bien heureux et de Topos, lieu. L’Utopie est donc le lieu parfait et est notamment créé par Thomas More dans son Utopia. Au contraire, Dys est un préfixe grec qui évoque quelque chose de déformé, comme le terme dysfonctionnel, car en effet la dystopie n’est rien d’autre qu’une utopie ratée, dysfonctionnelle.
En ce sens, il est possible d’établir une typologie des dimensions sur lesquelles se base une dystopie :
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La dystopie politique
La politique est une dimension très présente dans ce type de littérature, les classes dirigeantes vous veulent rarement du bien. Dans une dystopie, vous aurez de fortes chances de vous retrouver avec un gouvernement à tendances dictatoriales assez importantes. 1984 avec son Big Brother à moustache, Uni l’intelligence artificielle toute-puissante dans un bonheur insoutenable, ou plus récemment le gouvernement de Panem dans Hunger Games ou la ville de Rapture dans Bioshock, la série de jeux vidéo culte.
Toutes les dystopies ont pour point commun d’opérer un tri remarquablement strict entre les individus qui la composent. La hiérarchie est implacable : l’humain est incapable de choisir sa place, le gouvernement ou sa naissance déterminent ce qui doit en être. La catégorisation est un élément essentiel d’un bon régime dystopique. L’individu ne doit pas être perdu et développé des velléités d’indépendance d’esprit. Cela fait désordre. Le genre s’inspire toujours des grande dictatures qui ont terni le XXe siècle. L’individu est une ressource conditionnée par la pensée unique à travers la propagande.
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La dystopie scientifique
Souvent couplé avec la politique, le scientifique est un instrument de domination des foules et de catégorisation. C’est un élément qui permet de faire un lien très fort avec la science fiction et la littérature d’anticipation. La dystopie décrit beaucoup de sociétés qui ont succombé à la tentation de l’eugénisme comme le classique Le meilleur des mondes ou le mémorable Bienvenue à Gattaca. La génétique est une raison de classer les gens et de leur assigner des rôles.
Dans ces dystopies futuristes, la reproduction est bien sûr quelque chose de très encadré. Il est interdit d’avoir des enfants naturels sous peine de voir ces derniers traités en parias. Dans Bienvenue à Gattaca, certaines professions d’élite sont réservées à des individus dotés d’un patrimoine génétique parfait. Les enfants naturels sont considérés comme des rebuts de la société.
La drogue est chose courante et institutionnalisée. Il s’agit de faire en sorte que le peuple soit heureux de manière constante et qu’il ne se pose pas trop de questions. Dans le Meilleur des mondes, la drogue porte le nom de Soma et permet d’être dans un état de béatitude en continu. Dans un bonheur insoutenable, les individus doivent se soumettre à des injections régulières pour éviter de connaître des sentiments trop exaltés. En somme, la religion n’est pas l’opium du peuple. En fait, l’opium du peuple, c’est l’opium du turfu.
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La dystopie intellectuelle
La dimension intellectuelle est indispensable lorsqu’il s’agit de réduire une population à l’état de vaste troupeau décérébré. Les exemples de moyens mis en avant (en sus de la drogue) sont multiples et aussi variés que créatifs:
- Le plus connu est sans doute le cas de la Novlangue dans 1984. C’est très simple, un département entier du ministère est réservé à la simplification excessive du langage. L’objectif est de faire en sorte que les individus n’aient pas les moyens de verbaliser autre chose que ce que le régime politique en place désire.
- Dans Farenheit 451, les livres sont tout simplement interdits et brûlés. le parallèle avec les autodafés des livres écrits interdits sous le IIIe Reich est bien sûr évident. L’enseignement se limite également à la partie fonctionnelle et mécanique des choses, sans s’aventurer dans le « pourquoi » ?
- Dans le meilleur des mondes, l’enseignement de l’histoire est supprimé. En effet, pourquoi compliquer les choses quand on peut juste les planquer sous le tapis ?
La dystopie prive l’individu de capacités de réflexion et de critique grâce à un conditionnement intellectuel soutenu.
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La dystopie religieuse
Petite rareté, la dystopie religieuse est cependant représentée par la servante écarlate, qui avec la série à venir sera le sujet central d’une autre chronique. La servante écarlate prend place dans un futur proche alors que la fertilité des femmes a sévérement chuté à cause de la pollution. Un gouvernement basé sur une lecture particulièrement dur de la bible s’est installé, réduisant notamment les femmes au rang de potentielle mère avec une catégorisation religieuses. Les Marthas sont par exemple les servantes destinées à la reprodution. Cette vision extrême de la société est un cauchemar féminin. La détermination biologique, la réduction à un état de matrice reproductive et la négation de l’individu au profit d’une forme de réification utilitaire fait partie des peurs sociales qui surgissent régulièrement, notamment à travers les discours pro-vie extrêmes.
Le personnage principal de la dystopie : Candide au pays des faux-semblants
Outre la nature des régimes totalitaires évoqués précédemment, la dystopie observe des similarités troublantes entre les protagonistes qu’elle nous présente.
Comme un chou au milieu des carottes
Le protagoniste est toujours différent, marginal, unique. Sa singularité peut sauter aux yeux immédiatement, comme dans le meilleur des mondes. Le personnage principal est censé appartenir à la caste la plus importante de la société mais est cependant moins parfait physiquement que ces semblables. Mais en général, la différence est surtout mentale, psychologique. L’anticonformiste se doit d’être indétactable pour échapper aux persécutions qui pourraient s’abattre sur lui.
C’est le cas de manière très littérale dans divergente. Tris n’appartient par essence à aucune des catégories dans lesquelles les jeunes doivent se classer pour maintenir la paix sociale. Elle est inclassable. La protagoniste ne peut pas être contrôlée par le pouvoir en place, ce qui fait d’elle un être impossible à contrôler et donc dangereux et apte à la rebellion.
Le personnage principal de la dystopie n’est pas tant un danger par ses actes que par son essence, les qualités propres à son être. Il est une menace avant même sa prise de conscience anti-système. Parfois, cet anti-conformisme prend une forme très simple : l’individu se pose des questions. Le pouvoir, la liberté et la capacité à critiquer est sont soi une arme dans la dystopie.
La prise de conscience
Dans beaucoup d’œuvres, il s’agit d’un processus lent. C’est normal, il s’agit de s’arracher à des années de lavage de cerveau à grands renforts de formatage intellectuel et social. Le protagoniste aura parfois un comportement un peu excentrique qui créera de l’incompréhension dans l’entourage et lui vaudra un rappel à l’ordre pour le replacer dans les rangs. Cependant le vrai renversement aura souvent lieu grâce à une rencontre qui fera basculer les certitudes et révélera les profonds vices de la société dystopique.
Dans Fahrenheit 451, c’est le personnage de Clarisse qui joue ce rôle auprès de Montag, notre héros. Jeune fille qui étudie, elle est considérée comme étrange et asociale. Elle est curieuse et aime se poser des questions. Montag est intrigué par elle car elle est différente, elle détonne au milieu des humains formatés et bas-de-plafond. Elle finira par disparaître mystérieusement, supprimée par le régime totalitaire en place. Elle est cependant la raison qui aura poussé Montag à dérober et garder l’objet le plus proscrit : un livre.
L’acte de rebellion
Cette rencontre charnière amènera le personnage à rejoindre un groupe de rebelles. Car oui, Joe l’unique ne l’était pas tant que cela. D’autres avaient trouvé que, quand même, ils vivaient dans un régime un peu abusé. Les rebelles peuvent parfois être de vrais terroristes se battant corps et âme, comme dans la servante écarlate. Ou bien ce sont des rebelles se battant avec d’autres armes, puisque leur anti-conformisme est en soi un acte de résistante, comme une forme de désobéissance civile.
Dans un Bonheur Insoutenable, le groupe que rejoint le protagoniste ne se rebelle pas ouvertement. Ils se contentent de vivre leurs émotions à la marge sans pour autant tenter de renverser les injustices. Comme si l’individu était au fond trop faible pour faire une différence face à l’écrasante supériorité du système. Ou par couardise. Rien n’est jamais sûr.
Dans Fahrenheit 451, Montag finit par rejoindre une communauté isolée qui résiste d’une manière unique à la dictature intellectuelle. Les Hommes livres apprennent par coeur les livres pour qu’ils demeurent vivants même s’ils finissent brûlés. En somme, il s’agit d’un retour à une forme de tradition orale qui avait existé des siècles bien avant. Le retour des conteurs pour assurer la survie de la littérature.
Dans un dernier cas, l’acte de rébellion est vain. Dans 1984, c’est un échec pour Winston. Car en effet, l’humain n’est rien face au système.
Sur cette note plutôt moche, je conclus. Si chaque dystopie observe des tropes communs, chacune offre une vision de l’avenir aussi glaçante que possible. Plus que de la simple littérature, il s’agit d’une invitation à être, à se développer, à cultiver sa différence pour se battre pour une société humaniste et qui garantit la liberté à ses individus. Le pessimisme a un rôle pédagogique majeur qui permet une prise de conscience. La dystopie, c’est la résistance face au totalitarisme et l’émancipation des masses.
Récapitulatif des oeuvres citées :
1984, George Orwell
Bienvenue à Gattaca (film), Andrew Niccol
Bioshock (jeu vidéo)
Candide, Voltaire
Divergente, Veronica Roth
Fahrenheit 451, Ray Bradbury
Hunger games, Suzanne Collins
La servante écarlate, Margaret Atwood
Le meilleur des mondes, Aldous Huxley
Un bonheur insoutenable, Ira Levin
Utopia, Thomas More
Dans le cadre du défi de la semaine du café des blogueuses, je vais vous présenter 3 blogs à découvrir. Vous me connaissez , je fais dans l’éclectique tant que la qualité est présente :
- Tips and trends de Julie : Un blog délicat et bourré de bonnes idées ! Cadeaux, tendances et bon goût font partie des maîtres mots de ce petit bijou, alors n’hésitez pas !
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11 commentaires
Rachel · 19 avril 2017 à 17 h 41 min
J’allais laisser un commentaire quand j’ai vu que tu m’avais citée en fin d’article, merciii c’est trop gentil ;; Faut absolument que je trouve un meilleur design et une navigation moins brouillon parce que c’est vraiment le bordel *hurle dans un coussin*
« Plus que de la simple littérature, il s’agit d’une invitation à être, à se développer, à cultiver sa différence pour se battre pour une société humaniste et qui garantit la liberté à ses individus. » Alors même si je ne suis pas friande de dystopie, c’est au moins un point qu’il faut reconnaître : on y valorise l’individu face au système. Et ça c’est cool. C’est sûr que c’est flagrant dans le cas de Tris par exemple (et encore on peut se demander : est-ce qu’on est en train de dire que ce n’est pas grave d’être différent, ou que c’est mieux d’être spécial ? Parce qu’il y a une différence) mais même dans 1984, la fin est clairement un Bad Ending qu’on ne voulait PAS voir arriver. On voulait que l’individu triomphe mais avec le Character Arc négatif de Winston (si je ne me trompe pas), ça a quand même plus d’impact. On te dit « voilà, c’est ce que ça fait quand tu te laisses écraser par le système » et bon sang, c’est une sacré claque dans la tronche. Après pour les YA comme Hunger Games et Divergent, comme c’est pas le même public, vaut mieux en général montrer une fin plus ou moins positive pour te dire « t’inquiète, tu peux changer les choses car tu es spécial(e) et que tu en vaux le coup » (ce qui est un bon message quand tu es encore en train de construire ton identité).
Après ce que je pourrais reprocher à certaines dystopies actuelles, c’est de vouloir surfer sur la tendance (je fais vraiment hipster anti-capitaliste pour le coup mais j’aime bien parfois). On retrouve plus ou moins le même message, c’est sûr, mais au niveau de l’intrigue c’est un peu la même chose aussi : t’as un monde bien merdique pour X raison (l’amour est interdit, on t’empêche d’avoir les enfants que tu veux, etc. En général c’est juste un truc qui change), le protagoniste est un rebelle parce que voilà, et il se passe un truc pour changer le système. Mais parfois il n’y a pas de vraie réflexion derrière le monde qui a été créé, la raison pour laquelle le protagoniste se bat… C’est juste un prétexte pour l’intrigue, et c’est dommage parce que dans certains cas ça aurait pu être TELLEMENT mieux exploité.
Bref : si le monde et le personnage sont intéressants, ça me plaît ; mais si en plus ça te fait te poser des questions, alors là j’adhère complètement. C’est ça, la dystopie dans laquelle je suis prête à claquer tout mon argent ! (même si je suis pauvre)
Mais bref, en tout cas c’était un article très intéressant à lire 😀 La série a l’air pas mal aussi, l’idée de dystopie religieuse est franchement intéressante.
elebore · 20 avril 2017 à 11 h 54 min
Tin article est intéressant, en distopie religieuse il y a 2084, certes une espèce de réecriture de 1984 avec une dictature religieuse, très interessant, il y a aussi les autres romans de Magaret Atwood, le dernier homme ou quelque s chose comme ça ou la religion tient encore une fois un rôle prépondérant.
Camille Barbry · 20 avril 2017 à 13 h 50 min
Je ne connaissais pas 2084, ça a l’air intéressant.
Je n’ai pas (encore) lu le dernier homme de Margaret Atwood mais le concept a l’air aussi barré que fascinant. Merci pour ces découvertes 😉
Camille Barbry · 20 avril 2017 à 13 h 48 min
Merci Rachel ! C’est génial parce que j’avais hésité à développer dans l’article le fait que les dystopies plus récentes avaient tendance à choisir l’happy ending (mais ayant un trou de mémoire concernant les autres fins hormis 1984, j’avais pensé m’avancer un peu trop).
Il est vrai que les dystopies modernes (que j’avais hésité à classer dans le thème) ont tendance à rester plus en surface, notamment divergente. J’ai tendance à être plus miséricordieuse envers Hunger Games qui m’avait vraiment surprise par la tournure vraiment sombre prise dans le dernier tome. Je l’avais trouvé finalement plus fin qu’escompté, notamment avec le nom du pays, Panem, qui vient renforcer la critique d’une société qui endort les masses en proposant une société de loisirs sous une forme téléréalité ultra violente. De même je trouvais intéressant que la classe dirigeante soit décrite comme terriblement frivole et attachée à leur apparence, comme une sorte de Néo-Versailles ou le président Snow se sert de leur vanité pour les distraire et les garder sous sa coupe. Et leur priver de toute envie de se rebeller.
Je n’ai pas ressenti quelque chose d’aussi poussé chez Divergente, mais je n’ai lu que le premier tome et regardé les films.
Polgielle · 20 avril 2017 à 8 h 47 min
Bonjour,
Merci pour cet article très intéressant et recherché.
Est-ce que tu as lu La Zone du Dehors d’Alain Damasio ? Ou du Barjavel (notamment « Une Rose Au Paradis » ou son chef d’œuvre « La Nuit des Temps ») ?
Ce sont également des oeuvres portantes de réflexions sur les systèmes, parfois tristement toujours d’actualité.
Comme dit Rachel, parfois l’intrigue s’installe grâce à un contexte non fouillé. C’est pour cela que je n’ai pas aimé « Hunger Games ». Lorsque j’ai vu le premier film, je souhaitais lire le livre pour en savoir plus sur le Capitole, les histoires politiques, l’envers du décor… Mais on m’a répondu (plusieurs personnes différentes) que cette partie était plus poussée dans le film que dans le livre… Quel dommage !
Sinon, comme série il y a 3% que je recommanderai. 🙂
Camille Barbry · 20 avril 2017 à 13 h 59 min
J’adore 3% ! J’ai pas réussi à le caser mais pourquoi pas traiter un jour la raréfaction des ressources en science-fiction ?
« La zone du dehors » fait partie de ma PAL, pareil pour Barjavel, j’ai lu des extraits de « la nuit des temps » et j’ai un énorme ouvrage de lui dans ma bibliothèque.
J’ai tendance à être un peu plus indulgente avec Hunger Games, surtout avec le 3e tome qui devient vraiment très, très sombre et vraiment plus adulte. Il est vrai que le monde est un peu plus superficiel que les classiques du genre. J’aime cependant l’aspect critique de la téléréalité (panem et circenses) et le fait d’endormir les masses par ce biais en satisfaisant leurs bas instincts. Pour le coup c’est la veine de la dystopie classique. En fait j’ai l’impression que l’accent est vraiment mis sur les protagonistes pour faciliter l’identification auprès du public visé qui est un peu plus jeune.
Lise · 20 avril 2017 à 13 h 32 min
J’ai beaucoup aimé ton article! J’ai lu quelques dystopies ces derniers temps et ça m’a beaucoup plu! Je rejoins Rachel sur le fait que Hunger Games ou Divergente soient de bons divertissements mais qui malheureusement me laisse un peu sur ma faim au niveau de la réflexion que j’aurais aimé voir plus poussé. J’ai seulement vu les films et pas lu les livres donc je ne suis peut être pas objective. Je ne connaissais pas Un bonheur insoutenable, ça me donne bien envie de le lire! Je ne peux pas m’empêcher de penser que, fort de cette littérature et des expériences passées, on est quand même bien peu exigeants avec les politiques sous lesquels on accepte de vivre…
Pauline · 20 avril 2017 à 14 h 43 min
C’est un super article, très riche et je suis une grande fan de la plupart de tes exemples. je pense qu’il y a un élément qui peut être couplé avec l’acte de rébellion : l’espoir. Certes, tout espoir est anéanti dans 1984, mais dans le Meilleur des mondes, fahrenheit 451, les personnages parviennent à trouver d’autres gens comme eux et cela laisse espérer que tout n’est pas perdu, que des libres penseurs survivront toujours au système. En tout cas, l’espoir est un élément qui me semble important (et présent dans La Brèche, du coup).
Je vois que certains commentaires parlent de Barjavel : Une rose au paradis est un livre formidable, une vision plus épurée, moins « glaçante » de la dystopie.
Camille Barbry · 21 avril 2017 à 13 h 29 min
Merci ! Je ne me souvenais plus de la fin du « meilleur des mondes » haha. L’espoir est également une composante importante du personnage de la dystopie, même si ce n’est pas celle sur laquelle j’ai appuyé (je suis restée très marquée par « la servante écarlate » dont la fin est assez cryptique mais le personnage d’Efred ne se réfugie pas tant dans l’espoir d’un avenir meilleur mais dans les souvenirs de son passé, ce qui a sans doute influencé mes choix)
Flora · 1 novembre 2019 à 14 h 53 min
J’ai lu ton article avec beaucoup d’intérêt, il est bien construit, documenté, personnel. Tu as raison de souligner que les dystopies modernes choisissent l’happy ending souvent à tout prix… Un peu comme si ce genre s’affadissait aussi ces derniers temps, notamment avec toute la bouillie Young Adult qu’on peut y trouver. Je partage ton avis sur Hunger Games que j’ai trouvé de très bonne facture et que j’ai adoré lire et regarder en film. J’ai été également déçue par Divergente que j’ai abandonné en cours de route mais que j’ai regardé gentiment en film. Pareil pour l’Elite, dont l’originalité narrative s’épuise au fil des tomes. J’ai lâché au 2 je crois.
On aurait pu ajouter en SF / dystopie plus anciennes « La planète des singes » de PIerre Boulle, un petit chef d’oeuvre, le film est très bien aussi (l’ancien) mais j’ai adoré les nouveaux (et notamment Origines). On pourrait ajouter Soleil Vert, le roman et le film en dystopie écolo ou sur le manque de ressources, mais c’est tellement plus que cela !
Je vous laisse découvrir les fins si vous ne les avez pas lues.
En effet, peu d’auteurs se risquent à une « mauvaise » fin ou une fin triste plutôt, j’avoue que cela marque pourtant davantage même si on ne referme pas le livre avec un sentiment de satisfaction. Brrr ce courant glacé quand on referme 1984 et quand tout bascule, quel trait de génie !!
Mais tu vois, la Route, (SPOILER) que tu as lu, je l’ai adoré et c’est un de mes romans préférés, mais cette fin… bizarrement, je n’ai pas aimé, je l’ai lu il y a un moment mais de mémoire (même si c’est en demi teinte puisqu’on perd le papa) le petit garçon est récupéré par des pseudos gentils (pas trop de doutes là dessus je crois), bref j’ai été étrangement assez déçue… quelle est la probabilité qu’il tombe sur des gens bien intentionnés ? là j’avais l’impression de tomber dans une sorte de parabole lénifiante. J’ai refusé pour le moment de voir le film qui est très bien pourtant parait il…
La Zone du dehors, je confirme c’est une très belle lecture !!
La Geekosophe · 30 décembre 2019 à 16 h 36 min
Hello ! Excuse-moi pour le temps de réponse, il est passé dans les mails du filet ce commentaire 😉 Après, ce côté Happy Ending dans le Young Adult vient sûrement d’une envie de lisser la lecture pour la rendre plus acceptable peut-être aux yeux des adultes… Mais j’ai croisé quelques oeuvres récemment qui proposaient des fins plutôt douce-amères et même Hunger Games ne propose pas une fin qui déborde de joie. Mais je trouve que le dernier tome de la saga monte d’un cran dans ses aspects dramatiques.
Eh non, je n’ai pas encore lu La Route, j’évite donc le Spoiler en faisant une gymnastique complexe des yeux 😀