Et voilà, j’ai participé à mes premières Utopiales ! Les années précédentes, j’avais malheureusement des empêchements personnels, je n’avais donc pas pu voyager à Nantes pour découvrir le festival. C’est pourtant un événement plus qu’attirant. Les Utopiales est entièrement dédié à la SF, avec des inclinaisons très scientifiques, qui propose des activités transmédias pour explorer le genre. Tous les ans, il y a une nouvelle thématique qui rythme les journées à travers différents parcours. Pour 2024, ce sont les mots-clés Paix et Harmonie qui étaient à l’honneur, avec également des parcours dédiés aux monstres.
Littérature, tables rondes, cinéma et jeux
L’un des gros points forts du festival est sa programmation variée. Loin de se centrer uniquement sur la littérature, les festivaliers ont accès à de nombreuses activités adaptées à tous les âges et tous les profils. Ainsi, vous pouvez enchaîner une table ronde sur la question de savoir si la guerre est une facilité scénaristique en SF avec un film sur Godzilla. Car oui, il y avait un parcours kaiju. Mais les films Godzilla sont une critique de l’usage de la bombe atomique et de la mobilisation des troupes pendant la seconde guerre mondiale, c’est dans le thème. A travers la programmation, il y a une vraie volonté d’aborder les sujets par tous les bouts possibles.
La sélection cinématographique est de grande qualité, toujours liée aux principaux thèmes explorés par cette édition, avec des films parfois récents mais aussi des perles que vous n’avez aucune chance de voir au cinéma. C’est également l’occasion de vous essayer à des activités que vous n’aviez jamais tenté auparavant. Ainsi, de nombreuses tables de jeu de société étaient disponibles. Vous pouvez également essayer de vous lancer dans du jeu de rôle ou des jeux de figurine. Enfin, il y avait également une salle de fictions audios animées par l’INA, ce que j’ai trouvé très reposant. J’ai malheureseusement raté une session dédiée à la caste des méta-barons, saga de BD que j’avais lue au lycée et l’une des oeuvres par laquelle j’avais débuté mon voyage en science fiction.
Une édition spéciale pour les Utopiales
Comme c’est un festival qui a su s’imposer dans le paysage pop-culturel, la cité nantaise accuielle tous les ans des invités exceptionnels. Cette année, la figure de proue était Emil Ferris, dessinatrice de talent qui a publié Moi ce que j’aime, c’est les monstres. Elle a également illustré l’affiche du festival. Elle n’a pas pu venir suite à la maladie d’un proche, mais les festivaliers avaient accès à une superbe exposition dédiée à ses oeuvres ainsi qu’au second tome de sa saga en avant-première. D’autres auteurs très connus étaient présents : Catherine Dufour, Adrian Tchaikovsky, John Scalzi, Caza, Mary Robinette Kowal… ainsi que des plumes prometteuses comme Audrey Pleynet, Floriane Soulas, Nicolas Martin ou Marge Nantel. C’est l’occasion pour échanger avec eux lors des indispensables dédicaces. J’ai ainsi pu me procurer le petit dernier de Michael Roch, Lanvil Emmêlée, et discuter avec l’auteur du dynamisme de l’imaginaire caribéen et de l’afrofuturisme. J’ai également ajouté Foodistan de Ketty Steward, dont j’apprécie l’humour et le sens de la poésie.
Cette année a également été l’occasion pour Les Utopiales de fêter les 50 ans du magazine mythique Métal Hurlant. Fondé en 1974 par Moebius, Druillet et Dionnet, c’est une pierre angulaire des cultures imaginaires en France. Il y avait donc une séance de cinéma le samedi soir avec trois films et un court métrage selectionnés par les Humanoïdes Associés pour représenter l’esprit Métal Hurlant. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’était une sacrée sélection et une soirée très sympa. Nous avons commencé avec un court-métrage tout doux, mais c’était pour mieux prendre aux pièges les innocents spectateurs. Nous avons enchaîné avec Tetsuo de Shinya Tsukamoto, un film japonais que je voulais voir depuis longtemps. Oeuvre marquante du body horror, entre effets spéciaux ultra-créatifs, une ambiance auditive aux petits oignons et un délire gory sans limites, c’était vraiment une expérience particulière sur grand écran. Ensuite, toujours dans l’esprit expérimental, nous avons visionné Mad God de Phil Tippett. Ce film en stop motion a mis trente ans à se faire. Dantesque, c’est une expérience fascinante et quasi mystique qui nous entraîne dans une odyssée qui alterne entre horreurs et merveilles. Enfin, nous avons terminé plus en douceur avec le très punk Repo Man d’Alex Cox, un film rythmé entre fantastique et policier.
Les Utopiales, un festival inclusif qui mise sur la pédagogie
On sent très rapidement que c’est un festival fait par des passionnés. Les tables rondes et les conférences proposées ont des thèmes très variés, avec des intervenants et des sujets de qualité. Ainsi, certaines optent pour des sujets de vulgarisation scientifique en lien avec la science-fiction : l’espace par exemple, avec la question de savoir les effets que vivre dans l’espace a sur la biologie, les monstres géants, ou est-il possible que des animaux aussi grands existent sicentifiquement… Catherine Dufour est intervenue pour faire de la prospective et expliquer ses recherches pour son roman les champs de la lune. Sa conférence, très drôle par ailleurs, expliquait les difficultés à coloniser la lune et quel type de société imaginait-elle pouvoir y survivre. De plus, des chercheurs sont également les bienvenus, ce qui pemret d’apportait à autre angle aux débats. Nous avons pu écouter Cléo Collomb, maîtresse de conférence à l’Université Paris-Saclay, analyser la fameuse nouvelle Ceux qui partent d’Omelas (présente dans le recueil Aux douze vents du monde) d’Ursula Le Guin.
Je tiens également à mettre en avant tout le travail pour rendre le festival accessible à un maximum de public. En matière d’âge, Les Utopiales propose des activités spécialement pour les enfants, ce qui permet de venir facilement en famille. En outre, de nombreuses conférences étaient visibles en langue des signes via des interprètes sur scène. Il y avait même des conférences dédiées à la LSF. Ensuite, des ascenseurs permettaient facilement de rejoindre différents lieux de la Cité des Congrès. Il y avait un espace zen qui permettait de se reposer du surplus de stimulis, un très bon endroit pour se poser et lire un peu avant de reprendre les hostilités. Et bien sûr, c’est aussi l’endroit parfait pour retrouver toute la communauté de blogopotes et autres bookstagrammeurs, bien trop nombreux pour être tous nommés.
Pour finir, est-ce que je recommande Les Utopiales ? Totalement. C’est vrai qu’il y avait parfois un peu de monde les samedi et dimanche, avec certaines conférences rapidement pleines. Cependant, il y a assez d’activités pour tout le monde. Le festival est très dynamisant, rencontrer, écouter et discuter avec des gens passionnants et passionnés permet de partager des moments vraiment extraordinaires. Si vous en avez l’occasion, je vous conseille d’y faire un tour.
6 commentaires
L'ourse bibliophile · 16 novembre 2024 à 18 h 22 min
Merci pour le retour d’expérience, ça semble être un très chouette festival, varié et riche, et j’espère que je pourrai y aller un jour !
La Geekosophe · 17 novembre 2024 à 15 h 41 min
J’espère pouvoir t’y croiser 😀
L'ourse bibliophile · 19 novembre 2024 à 14 h 00 min
Peut-être un jour ! Je te le ferai savoir (mais en vrai, ça me semble d’ores et déjà compromis pour l’année prochaine pour raisons financières ^^).
La Geekosophe · 19 novembre 2024 à 14 h 41 min
Je comprends, c’est un investissement 🙂
Shaya · 23 novembre 2024 à 19 h 40 min
Bel article, c’est un superbe festival Les Utopiales, rdv que j’essaie de ne jamais manquer. C’est très riche en contenus et en rencontres !
La Geekosophe · 25 novembre 2024 à 16 h 50 min
Je suis tout à fait d’accord ! Je tenterai de venir plus souvent