Une histoire intéressante qui nous permet de découvrir l’Amérique des indiens alors que les colons européens s’étalent de plus en plus sur le continent. J’étais intriguée par cette histoire de femmes blanches échangées contre des chevaux, poussées à épouser des indiens, promettant un grand choc culturel.
Synopsis de Mille femmes blanches
En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l’intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart viennent en réalité des pénitenciers et des asiles… l’une d’elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l’alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste à l’agonie de son peuple d’adoption…
Plongée dans une tribu Cheyenne
Dans un premier temps, le livre m’a marqué par sa forme. Nous suivons une série de journaux et de courriers écrits par May Dodd. Cette jeune femme a choisi de participer aux échanges de femmes pour échapper à une vie de solitude et d’enfermement au sein d’un hôpital psychiatrique. Ce choix renforce l’immersion dans cette histoire dépaysante, l’auteur a vraiment tenter de se mettre dans la tête d’un personnage de l’époque, même avec les préjugés bien ancrés (cette chère Marie-Blanche qui a moins l’habitude de se tremper car elle est française, hahaha) alors que le personnage qu’on suit est assez anti-conformiste pour l’époque.
Le roman a aussi des parties féministes assez agréables, qui montrent comment les femmes subissent aussi bien les violences, les inégalités, les injustices… Il est ainsi très habile d’avoir fait de May une femme enfermée pour des raisons qui nous semblent inimaginables aujourd’hui mais malheureusement assez courantes à l’époque.
Jim Fergus nous propose aussi une description qui semble très documentée de la vie des amérindiens et notamment des différences les plus importantes avec les cultures occidentales. le récit peut parfois sembler un peu manichéen, mais l’auteur parvient à être assez subtil pour faire un livre qui ne soit pas uniquement à charge des européens. Il nous montre tout de même une société amérindienne vive et proche de la nature, avec une identité et des croyances fortes qui prônent la vie en communauté et la synergie avec la nature là où les colonialistes prônent une société individualiste qui vise avant tout la conquête et la possession des richesses. le roman ne nous épargne les violences et se pare d’une certaine amertume dans les passages les plus durs. L’écriture peut ainsi se faire assez crue et rugueuse, ce qui renforce efficacement les passages de tension et les drames.
Enfin, j’ai beaucoup apprécié également le caractères des différents protagonistes, notamment les femmes blanches. Ce sont toutes des femmes qui sont un peu à la marge de la société, qu’elles aient volontairement choisi ce bouleversement dans leur vie ou qu’elles soient contraintes. On voit surtout que ce sont des femmes victimes des circonstances ou d’une société qui les opprime.
Conclusion : Une belle ode à la différence
Mille femmes blanches de Jim Fergus a été globalement une bonne lecture. L’écriture est maîtrisée malgré quelques longueurs. le livre est documenté et fera plaisir aux amateurs de la culture indienne. C’est aussi une oeuvre humaniste qui traite aussi bien des différences ethniques que des différences entre les sexes. Car le roman illustre bien une citation de Claude Lévi-Strauss « Le barbare, c’est celui qui croit à la barbarie. »
Note : 15/20
Vous pouvez acheter le livre par ici. Le reste des chroniques est par là.
6 commentaires
CupcakesMusicTea · 30 juillet 2018 à 16 h 55 min
J’ai très souvent feuilletée ce livre en librairie, sans oser l’acheter. Ton avis me donne envie de le lire 🙂
La Geekosophe · 31 juillet 2018 à 20 h 41 min
Parfait si on aime les amérindiens et leur culture !
Tassa · 31 juillet 2018 à 0 h 15 min
Oui malgré quelques longueurs et quelques absurdités romanesques ce roman a une place particulière, une saveur particulière avec des femmes aventurieres malgré elles et un humour parfois rafraîchissant dans une situation si dramatique.
La Geekosophe · 31 juillet 2018 à 20 h 41 min
Oui, il y a parfois quelques moments pas très crédibles ! Mais les personnages sont vraiment sympathiques et ne manquent pas d’humour 😉
Gragorore · 3 août 2018 à 23 h 17 min
Qu’Est-ce que j’ai pu aimer plonger dans les pages de ce roman ! Avec un vrai coup de cœur pour les jumelles 🙂
Elles sont d’ailleurs bien plus présentes dans le volume 2 : la vengeance des mères, excellent aussi !
La Geekosophe · 4 août 2018 à 10 h 46 min
Oui, ce sont mes personnages préférés aussi et la raison pour laquelle je lirais sûrement le tome 2 😉