C’est parti pour le bilan du mois d’août ! Je n’ai pas pris de vacances donc le rythme est similaire aux mois précédents, 6 livres et globalement de bonnes lectures, voire deux coups de coeur et une petite déception.
L’Empire du Léopard d’Emmanuel Chastellière
Type : Fantasy
Editions : Critic
Ma première lecture était ce joli petit pavé !
1870.
Après une épuisante campagne militaire, le royaume du Coronado a conquis l’essentiel de la péninsule de la Lune-d’Or. Seul l’empire du Léopard, perdu dans les montagnes, lui résiste encore.
Dans l’attente des renforts promis par sa hiérarchie, le colonel Cérès Orkatz – surnommée la Salamandre – peine à assurer l’ordre sur place, la faute à un vice-roi bien intentionné mais trop faible. Dans ce monde de jungles et de brume, les colons venus faire fortune s’épuisent et meurent à petit feu, même si certains au sein du régiment espèrent toujours découvrir la mythique cité de Tichgu, qui abriterait selon les légendes locales la fontaine de Jouvence.
Alors qu’une éclipse lunaire sans pareille approche, Cérès va devoir tenter d’assurer la survie de ses hommes, au mépris peut-être de ses allégeances…
L’Empire du léopard est une bonne découverte. Malgré des soucis de rythme, le cadre original ainsi que la psychologie fouillée des personnages donnent naissance à un récit solide. le roman se distingue des livres de fantasy se passant dans un univers médiéval et échappe également à un manichéisme simpliste pour proposer un récit immersif, avec un arrière-goût poisseux et tenace, amer.
Alex de Pierre Lemaître
Type : Thriller
Editions : Albin Michel
Un thriller français d’une grande maîtrise !
Qui connaît vraiment Alex ?
Elle est belle. Excitante.
Est-ce pour cela qu’on l’a enlevée, séquestrée et livrée à l’inimaginable ?
Mais quand la police découvre enfin sa prison, Alex a disparu.
Alex, plus intelligente que son bourreau.
Alex qui ne pardonne rien, qui n’oublie rien ni personne.
Commençant par une intrigue faussement simple, il gagne en complexité pour surprendre le lecteur, construisant finalement une histoire glauque et complexe. Le tout est porté par une écriture ciselée et des personnages aux manies attachantes, ainsi qu’une certaine acuité psychologique.
Mes vrais enfants de Jo Walton
Type : uchronie
Editions : Denoël
J’avais adoré Morwenna l’année dernière, j’étais très contente de lire cet autre livre !
Née en 1926, Patricia Cowan finit ses jours dans une maison de retraite. Très âgée, très confuse, elle se souvient de ses deux vies. Dans l’une de ces existences, elle a épousé Mark, avec qui elle avait partagé une liaison épistolaire et platonique, un homme qui n’a pas tardé à montrer son véritable visage. Dans son autre vie, elle a enchaîné les succès professionnels, a rencontré Béatrice et a vécu heureuse avec cette dernière pendant plusieurs décennies.
Dans chacune de ces vies, elle a eu des enfants. Elle les aime tous… Mais lesquels sont ses vrais enfants : ceux de l’âge nucléaire ou ceux de l’âge du progrès ? Car Patricia ne se souvient pas seulement de ses vies distinctes, elle se souvient de deux mondes où l’Histoire a bifurqué en même temps que son histoire personnelle.
Voilà, Jo Walton parvient subtilement à nous interroger sur notre existence à travers les histoires de Patricia. L’autrice dispose d’une écriture très sensible qui sert parfaitement la construction de ses personnages, tous très humains malgré leurs défauts et leurs faiblesses. C’est un livre que je recommande chaudement, qui n’est pas classable et n’a pas à être classé, mais propose une expérience originale et unique.
Almost Love de Louise O’Neill
Type : Dark Romance
Editions : Riverrun
Almost n’est pas encore traduit en français, mais ce ne saurait tardé ! Louise O’Neill est de plus en plus considérée comme faisant partie des autrices à suivre.
When Sarah falls for Matthew, she falls hard.
So it doesn’t matter that he’s twenty years older. That he sees her only in secret. That, slowly but surely, she’s sacrificing everything else in her life to be with him.
Sarah’s friends are worried. Her father can’t understand how she could allow herself to be used like this. And she’s on the verge of losing her job.
But Sarah can’t help it. She is addicted to being desired by Matthew.
And love is supposed to hurt.
Isn’t it?
Almost love nous met face à une histoire sans compromis, avec une écriture crue et sans fioriture. C’est un roman bien maîtrisé qui parvient à faire croire profondément à son histoire. Il parvient à nous interroger sur notre société et la façon dont on construit nos rapports avec les autres.
Comme un conte de Graham Joyce
Type : Fantastique
Editions : Folio SF
J’avais vraiment été séduite par lé résumé du livre. Je ne connaissais pas cet auteur donc c’était une bonne occasion de se lancer dans la lecture.
Il y a vingt ans, une adolescente nommée Tara disparaît sans laisser de trace. Son corps n’a jamais été retrouvé, et sa famille a fini par accepter son deuil. Pourtant, le soir de Noël, on frappe trois coups à la porte. Sur le seuil se tient une jeune fille qui ressemble étrangement à Tara. Et elle a l’air toujours aussi jeune… après la joie des retrouvailles, des questions se posent. Peter, qui ne croit pas aux miracles, croit encore moins à l’histoire de sa sœur, qui prétend avoir été enlevée par des fées…
Je n’ai malheureusement pas grand chose à dire pour cette lecture. Ce n’était pas trop mal, l’écriture onirique permet de créer un univers vraiment à part mais qui tombe à plat face à des phases de vie normale un peu trop banales. C’est un roman sympathique mais pas spécialement mémorable.
Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie
Type : littérature africaine, contemporain
Editeur : folio
A mon grand regret, je n’ai lu que très peu d’auteurs africains ! j’ai donc décidé de découvrir cette autrice nigériane contemporaine…
« En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire. »
Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l’Amérique qui compte bien la rejoindre.
Mais comment rester soi lorsqu’on change de continent, lorsque soudainement la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés?
Pendant quinze ans, Ifemelu tentera de trouver sa place aux États-Unis, un pays profondément marqué par le racisme et la discrimination. De défaites en réussites, elle trace son chemin, pour finir par revenir sur ses pas, jusque chez elle, au Nigeria.
Pour moi, Americanah est un livre qui parvient à réunir des sujets très contemporains avec cynisme et humour. Avec un style fluide, direct mais parfois poétique, l’autrice construit des personnages attachants et très vivants. L’empathie se construit facilement avec eux. de même, les sujets sociaux sont traités avec brio, lucidité et finesse, apportant un nouvel éclairage au dépaysement à la perte des repères sociaux et identitaires.
Et voilà pour ce mois d’août ! Et vous, quelles ont été vos lectures de plage ? Y a-t-il un livre qui vous tente particulièrement ?
2 commentaires
Babitty Lapina · 31 août 2018 à 13 h 19 min
Je peux râler ? Il faut que j’arrête de venir sur ton blog, car à chaque fois j’ai ma liste d’envie qui augmente, c’est pas cool de me donner envie comme ça (è . é) Plus sérieusement, merci pour les jolis découvertes ! 🙂 Comme un conte j’avais été terriblement déçue par ce livre. Je m’attendais pas du tout à ça. Le résumer promettait une histoire fort chouette pour pas grand chose au final.
La Geekosophe · 2 septembre 2018 à 22 h 51 min
C’est ma mission :p Faire acheter des livres aux gens !!
Même avis pour Comme un conte comme tu as pu le voir ! Gros écart entre le résumé très alléchant et le résultat, chronique familiale qui n’est pas très audacieuse ni exceptionnelle. Heureusement qu’il y avait certains détails sur les fées et leurs légendes 😀