Même si c’est la rentrée, même si on est triste, il y a un bonheur de lecteur qui vient en septembre ! Le Pumpkin Autumn Challenge est le moment de partager ses lectures d’automne avec d’autres fervents rats de bibliothèque ! Voici le point lecture du mois de septembre :
Mascarade de Ray Celestin
Type : thriller historique
Edition : 10/18
Du ghetto noir aux riches familles blanches, en passant par la mafia italienne tenue par Al Capone, Chicago vit au rythme du jazz, de la prohibition, et surtout du crime. Alors que des mafieux et des politiques meurent empoisonnés après un dîner, les détectives Michael Talbot et Ida Davis enquêtent sur la disparition, à la veille de leur mariage, d’un couple de fiancés appartenant à la plus riche dynastie de la ville. Au même moment, Jacob Russo, photographe pour la police, se trouve confronté à une scène de crime qui lui en rappelle effroyablement une autre.
Mascarade est une pépite parmi les thrillers. Son contexte historique fascinant et rigoureux apporte un vrai plus à l’ensemble de l’histoire, créant une atmosphère à la fois survoltée et étouffante. L’histoire est bien maîtrisée et montre les recherches très poussées que l’auteur a menées. Un livre de swing, qui oscille constamment entre émerveillement et horreur.
La Cité de Stella Gemmell
Type : Dark Fantasy
Editions : Bragelonne
Construite sur des milliers d’années, faite d’une multitude de niveaux, la Cité est aussi vaste qu’ancienne. Au fil des siècles, elle s’est étendue au-delà de ses remparts, menaçant sans cesse les royaumes voisins. Au cœur de la Cité réside le sanguinaire Empereur, dont le visage reste un mystère et que la mort même semble craindre : certains vont jusqu’à douter de son humanité.
Une poignée de rebelles espérant mettre fin à ce règne de terreur placent leurs espoirs en un seul homme, dont le nom sonne comme une légende : Shuskara. Celui qui fut autrefois le général favori de l’Empereur. Un homme respecté, capable de provoquer un soulèvement et d’unir la Cité. Mais aussi un criminel trahi, emprisonné et torturé avant de disparaître…
c’est une bonne lecture de dark fantasy, avec des personnages forts et une histoire bien structurée. Le contexte de la Cité est assez captivant (même si un peu sous-exploité). Il est cependant dommage que l’écriture de l’autrice soit par moment un peu brouillonne. Le livre manque d’un petit quelque chose pour se différencier d’autres lectures dont le déroulé est assez similaire.
L’honneur des elfes Sylvains de Nicolas Jarry
Type : bande-dessinée, fantasy
Editions : Soleil
La cité de Eysine est assiégée par des mercenaires Orcs. La situation est désespérée. La fille du roi décide, contre lavis de tous, daller demander laide des Elfes sylvains. Alors que, pourchassée par les Orcs, elle s’enfonce toujours plus profondément dans la forêt elle trouve refuge dans une citadelle en ruine, un sanctuaire jalousement préservé par les Elfes. L’ancien pouvoir qui hante les lieux reconnaîtra la jeune femme comme la dernière descendante des druides… Ce qui aurait pu sauver son peuple sera pour elle la plus terrible des malédictions !
J’aime beaucoup le concept de cette BD, qui raconte une histoire dans le même univers mais en suivant des peuples différents à chaque tome. Les dessins sont très beaux et le scénario est bien mené. Les elfes sylvains n’ont plus de contacts avec les humains mais ont aussi perdu leurs lien avec la nature. La BD offre des retournements de situations bien menés et se pare de dessins de bonnes qualités, malgré une habitude étrange à dénuder les personnages féminins.
L’académie diplomatique d’Isuldain d’Arthur Ténor
Type : Fantasy
Editions : Scrinéo
La secte d’Anghor l’avais promis à Isuldain : sa capitale Éa-Kyrion connaîtrait la pire vague de terreur de son histoire. Ce jour de vengeance est arrivé !
Mêlées à la population, les Ombres assassines commettent des crimes ciblés, organisent des attentats, sèment la mort. L’empereur mobilise toutes ses forces, des simples portiers aux Chevaliers d’Isuldain.
Même sa prestigieuse Académie diplomatique est sollicitée. La toute jeune chambrée des Crépusculaires entre avec fougue dans cette affreuse crise. Pourtant, elle a déjà ses propres conflits internes à surmonter, ce défi inouï de faire vivre et agir ensemble un semi-orque, deux elfes, un Maraudeur au caractère bien trempé, une Sorcière des Mondes glauques et un ancien élève de la Confrérie des magiciens.
S’ils y parviennent, combien périront ?
Malgré une histoire sympathique et une écriture entraînante, le livre est bien trop court pour révéler l’ensemble de son potentiel. Le scénario n’est pas très épais, les personnages manquent de profondeur. On ressort du livre avec une sensation de faim. J’ai envie de lire la suite malgré tout mais à voir si l’auteur parvient à apporter de nouveaux éléments pour que le prochain roman soit plus complet.
La fée, la pie et le printemps d’Elisabeth Ebory
Type : Fantasy
Editions : Actu SF
En Angleterre, les légendes ont été mises sous clé depuis longtemps. La fée Rêvage complote pour détruire cette prison et retrouver son pouvoir sur l’humanité. Elle a même glissé un changeling dans le berceau de la reine…
Mais Philomène, voleuse aux doigts de fée, croise sa route. Philomène fait main basse sur une terrible monture, des encres magiques, un chaudron d’or et même cette drôle de clé qui change de forme sans arrêt. Tant pis si les malédictions se collent à elle comme son ombre… Philomène est davantage préoccupée par ses nouveaux compagnons parmi lesquels un assassin repenti et le pire cuisinier du pays. Tous marchent vers Londres avec, en poche, le secret le plus précieux du royaume.
Une bonne lecture qui reprend habilement les légendes classiques du folklore celtique, mais il manque une petite touche de magie pour rendre le roman vraiment captivant. Les personnages sont très bien écrits, dommage que le livre ne semble pas trouver le ton qu’il désire, ce qui brouille l’importance des enjeux.
Nous avons toujours vécu au château de Shirley Jackson
Type : Horreur
Editions : Rivages noirs
« Je m’appelle Mary Katherine Blackwood. J’ai dix-huit ans, et je vis avec ma sœur, Constance. J’ai souvent pensé qu’avec un peu de chance, j’aurais pu naître loup-garou, car à ma main droite comme à la gauche, l’index est aussi long que le majeur, mais j’ai dû me contenter de ce que j’avais. Je n’aime pas me laver, je n’aime pas les chiens, et je n’aime pas le bruit. J’aime bien ma sœur Constance, et Richard Plantagenêt, et l’amanite phalloïde, le champignon qu’on appelle le calice de la mort. Tous les autres membres de ma famille sont décédés. »
Un roman court qui ne plaira pas à tout le monde, car il ne cherche pas à se reposer sur des ressorts sanglants pour faire peur. Il faut se laisser séduire et inquiéter par l’atmosphère étrange et ésotérique du livre pour en apprécier la finesse. Une lecture marquante qui me donne fortement envie de lire d’autres œuvres de Shirley Jackson.
Je suis ton ombre de Morgane Caussarieu
Type : horreur
Editions : Mnémos
Le Temple, petit village du Sud-Ouest, ses plages, ses blockhaus, son unique bistro, son école où la violence est le seul remède à l’ennui.
Poil de Carotte y vit seul avec son père handicapé. Gamin perturbé aux penchants sadiques et souffre-douleur de ses camarades de classe, sa vie bascule lorsqu’il se rend dans une ferme calcinée en lisière de forêt.
Des fantômes y rôdent, paraît-il.
Mais en lieu et place de revenants, il découvre un étrange manuscrit rédigé par des jumeaux, il y a trois cents ans. Leur vie sauvage et heureuse à La Nouvelle-Orléans tourne au cauchemar lorsqu’un sulfureux marquis les prend à son service.
Plus Poil de Carotte avance dans sa lecture, plus des événements étranges surviennent : un chat noir qui parle, une voix qui lui chuchote la nuit à l’oreille, un enfant au teint trop pâle et aux lèvres trop rouges… Et s’il avait réveillé des forces aussi malsaines qu’attirantes ?
Il y avait longtemps que je n’avais pas lu de lecture aussi sombre ! Mégane Caussarieu nous plonge dans un univers extrêmement violent et dérangeant, mais bâtit une histoire cohérente qui aborde de nombreux points de réflexion. La pauvreté, la violence à l’école, le deuil, la famille… Le tout pour dépoussiérer le mythe du vampire et proposer un renouveau du genre en revenant aux origines du mythe : l’horreur et la fascination pour le mal.
Dans la forêt de Jean Hegland
Type : post-apo, nature writing
Editions : Gallimeister
Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus d’électricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses.
Dans la forêt est roman percutant et original ! Avec une plume précise et un sens de la psychologie profond, l’auteure nous emporte dans une histoire crédible sur une humanité qui se retrouve face à la disparition de la technologie. Face à une nature forte et nourricière, les protagonistes doivent retrouver les habitudes d’ancêtres lointains et reconnecter avec une forme d’animalité disparue. Il y a quelques passages chocs qui ajoutent à l’atmosphère étrange et irréelle qui parcourt le roman.
Et vous, qu’avez-vous lu pendant le mois de septembre ? Un coup de cœur à partager ?
2 commentaires
Rhiannon Telvanni · 30 septembre 2018 à 12 h 41 min
J’hésite à participer à ce challenge, ma bibliothèque ne propose quasiment pas de livres qui m’intéressent sur ces thèmes 🙁
La Geekosophe · 30 septembre 2018 à 18 h 09 min
Dommage 🙁 Il y a sûrement d’autres challenges automnaux en cours 😉