J’ai passé une année très riche en séries ! Beaucoup de découvertes excellentes, de créations ambitieuses et de talents révélés pour cette année ! Voici mes coups de cœur.
Je précise aussi que ce sont les séries que j’ai vues cette année et qu’elles ne sont pas forcément sorties en 2019.
Fleabag
Le quotidien à la fois drôle et touchant de Fleabag, une femme à la répartie cinglante, portée sur le sexe, en colère et assaillie par le deuil, qui fait ce qu’elle peut pour survivre à la vie moderne londonienne.
Fleabag est une réussite sur tous les points ! Phoebe Waller-Bridge nous présente une série réaliste et abrasive sur une trentenaire paumée aussi pénible qu’attachante. Timing d’humour parfait, délicieusement incorrecte et souvent gênant, Fleabag séduit grâce à son esprit irrévérencieux et son équilibre entre drame et comédie savamment dosé, mais aussi grâce à des choix de mise en scène et de narration qui donnent un souffle original à un thème pourtant usé jusqu’à la corde.
The Boys
Dans un monde fictif où les super-héros se sont laissés corrompre par la célébrité et la gloire et ont peu à peu révélé la part sombre de leur personnalité, une équipe de justiciers qui se fait appeler « The Boys » décide de passer à l’action et d’abattre ces super-héros autrefois appréciés de tous.
Il semblerait que nous soyons fatigués des super-héros lisses et parfaits ! Si vous cherchez du politiquement incorrect et de la violence, vous frappez à la bonne porte avec The Boys. Portée par une galerie d’acteurs bluffants, la série est ambitieuse et intelligente dans son propos. Univers noir et cynique, histoire menée tambour battant et personnages charismatiques font de The Boys l’une des séries les plus marquantes de l’année.
Pose
Au coeur des années 1980 à New York, alors que le luxe de l’ère Trump est en pleine émergence et que le sida commence à faire des ravages, Blanca Rodriguez sert de mère adoptive à de jeunes gays et trans qui rêvent de faire carrière dans le monde des arts.
Entrons dans l’univers des Balls, méconnu en France. Ce monde réservé aux communautés discriminées (transgenre et gay) est très bien exposé dans la série. Les scènes des balls sont hallucinantes : colorée, immersives et entraînantes. La série représente les Etats-Unis des années 80, entre rêves de gloire, Amérique bling et capitaliste des années Trump et le spectre du SIDA qui menace tu tue. Pose est une oeuvre remarquable qui met en avant des personnages forts qui vous marquent au fer rouge.
Years and Years
La vie des Lyons, une famille de Manchester, racontée sur 15 ans alors que la Grande-Bretagne se retire de l’Europe et qu’un nouveau monde émerge. Vivienne Rook, une célébrité rebelle devenue une femme politique majeure, divise l’opinion par ses prises de position controversées. Son arrivée au pouvoir va bouleverser le pays et bien au-delà. Une famille ordinaire peut-elle faire la différence ?
On ne l’attendait pas mais Years and Years débarque avec un concept tonitruant ! 14 ans de mutations sociales et technologiques à travers le regard d’une famille banale. Immigration, Intelligence Artificielle, politique de repli… Ici, on est dans une Grande-Bretagne post-Brexit qui s’enlise dans les difficultés. L’anticipation est glaçante de réalisme, les situations sont poignantes, les alertes intelligentes et crédibles. Years and Years est vraiment d’une originalité confondante.
Euphoria
A 17 ans, Rue Bennett, fraîchement sortie de désintox, cherche à donner un sens à son existence. Elle se lie très vite à Jules Vaughn, une fille trans récemment arrivée en ville après le divorce de ses parents. Dans leur sillage gravitent Nate Jacobs, un sportif dont les problèmes de colère masquent des complexes sexuels ; Maddy Perez, la petite amie de Nate ; Chris McKay, star de l’équipe de football qui peine à suivre les cours ; Cassie Howard, dont le passif sexuel continue de la poursuivre ; Lexi Howard, jeune sœur de Cassie et amie d’enfance de Rue ; et Kat Hernandez, en pleine exploration de sa sexualité.
Les affres de l’adolescence, un sujet mille fois abordés ? Oui, mais Euphoria décide de porter les maux modernes à un autre niveau. Le réalisateur choisit de traiter de l’addiction avec réalisme. La série séduit avant tout grâce à sa forme : le traitement visuel est ambitieux et fascinant, le montage est d’une qualité qui a rarement été atteinte sur le petit écran. Autre point mémorable : les personnages sont très bien traités, avec assez de background pour avoir leur propre épisode chacun.
Chernobyl
26 avril 1986, l’histoire vraie de la pire catastrophe causée par l’homme et de ceux qui ont sacrifié leur vie pour sauver l’Europe du drame. L’explosion d’un réacteur à la centrale nucléaire de Chernobyl, en Ukraine, a de terribles conséquences aussi bien sur le personnel de l’usine, que sur les équipes de secours, la population et l’environnement.
Un peu d’historique si vous le voulez bien ! Tchernobyl ne choisit pas dans la facilité en traitant un drame qui reste vif dans les mémoires. Avec son esthétique froide et calculée, Tchernobyl nous immerge grâce à sa narration didactique et poignante. La série est percutante, souvent choc dans sa façon de montrer la maladie ou les décisions qui aggraveront les décisions.
Good Omens
Un duo improbable, un Ange exigeant et un Démon qui vit en liberté, ont pris goût à la vie sur Terre et sont obligés de former une alliance pour arrêter Armageddon. Mais ils ont perdu l’Antéchrist, un garçon de 11 ans qui ignorait qu’il était censé provoquer la fin des temps, les forçant à se lancer dans une aventure pour le retrouver et sauver le monde avant qu’il ne soit trop tard.
De la légèreté et de l’humour anglais : Good Omens est une adaptation d’un roman de Terry Pratchett et de Neil Gaiman. On y retrouve le côté doucement loufoques des productions britanniques. La série est notamment portée par un duo efficace et charmant, David Tennant en démon rebelle au coeur tendre et Michael Sheen en ange bien trop attaché aux plaisirs terrestres. Les personnages secondaires, notamment l’insupportable Ange Gabriel, joué par un Jon Hamm parfait dans ce rôle. L’histoire est bien rythmée et on s’ennuie peu, surtout que les effets spéciaux sont de bonne qualité.
Killing Eve
Cantonnée à un travail de bureau bien peu passionnant, l’agent du MI5 Eve Polastri est frustrée par une existence bien monotone. Jusqu’au jour où elle se retrouve à traquer une tueuse psychopathe surnommée Villanelle…
Quelle virtuosité ! Une série menée de main de maître par la même créatrice que Fleabag. On est fascinés par cette histoire d’espionnage mais aussi de fascination entre deux femmes que tout oppose. Les actrices principales sont époustouflantes, Sandra Oh confirme qu’elle est une actrice exceptionnelle et Jodie Comer est clairement un talent à suivre. La série est traversée d’humour noir et de situations rocambolesques qui contrebalancent le caractère froid de la sulfureuse Villanelle. Le suspense est maintenu jusqu’à la fin, avec une clotûtre de saison 1 magistrale.
Neon Genesis Evangelion
En 2015, soit 15 après le Second Impact, un cataclysme planétaire provoqué par une explosion en Antarctique, la ville forteresse Tokyo-3 est menacée par les Anges, des êtres gigantesques détruisant tout sur leur passage. Pour les combattre, l’organisation secrète NERV a mis au point des Evangelions, appelés aussi Eva, d’immenses créatures bio-mécaniques pilotées par de jeunes adolescents. Espérant gagner l’affection de son père, Shinji Ikari prend les commandes de l’Eva-01. Il ignore tout de l’envergure du conflit qui se joue et de son implication…
L’animé est ancien, mais continue de constituer un choc pour les spectateurs ! Ne vous fiez pas à un son air de dessin animé pour ados avec des robots géants, Evangelion possède une profondeur qu’il a rarement été possible d’atteindre dans la fiction. L’histoire traite de sujets lourds comme le deuil, la dépression, le poids de l’héritage familial et des responsabilités… Le tout en mettant en scène des personnages aux personnalités marquées mais nuancées, humaines. Toujours aujourd’hui, Evangelion est considéré comme l’un des animés les plus marquants de tous les temps.
Dororo
Hyakkimaru est infirme : 48 parties de son corps ont été vendues à autant de démons avant sa naissance. Rafistolé par un chirurgien compatissant, adolescent, il se découvre d’étranges pouvoirs psychiques. Accompagné de Dororo, un petit voleur espiègle, il arpente le Japon à la recherche d’un endroit où vivre.
Sombre et rythmé, Dororo propose un voyage attachant avec deux protagonistes atypiques. L’univers s’approche de la dark fantasy, avec un monde peuplé de démons, de bandits et de famines qui harcèlent et affaiblissent des enclaves humaines qui peinent à survivre. L’animé propose également des passages matures qui n’épargnent ni la violence ni le drame, loin d’autres oeuvres édulcorées. Les combats sont également très bien chorégraphiés et animés. Dommage que la seconde partie soit un peu moins qualitative dans son traitement.
Carole and Tuesday
Dans un monde futuriste où la population a émigré vers la planète Mars, Carole rencontre la riche Tuesday. Les deux jeunes filles que tout oppose réalisent qu’elles forment le duo musical dont elles ont toujours rêvé.
Carole and Tuesday est une petite bulle hors de temps, un mélange original entre science-fiction et tranche de vie. Nous suivons avec plaisir les aventures des deux jeunes femmes à la fois naïves et attachantes, ainsi que des nombreuses personnalités excentriques qui les entourent, chaque personnage bénéficie d’un charadesign spécifique qui construit un monde à l’atmosphère unique. L’animé disposent d’un graphisme léché et coloré qui apporte une ambiance acidulée. Le mélange de motion capture, animation 3D et traditionnelle est parfaitement maîtrisé, ce qui fait de l’œuvre un bijou qualitatif pour sa forme. L’animé est également traversé de numéros musicaux très bons.
Une très bonne année série de mon côté ! Et vous, une découverte à retenir de 2019 ?
3 commentaires
Magali · 7 janvier 2020 à 14 h 42 min
Good Omens et Killing Eve sont sur ma liste depuis longtemps, il faut que je m’y mette! (Maintenant que mes autres séries sont finies)! J’ai regardé les deux premiers épisodes de Chernobyl, et j’en ai fait des cauchemars. Trop anxiogène pour moi peut-être.. Et j’ai aussi découvert Neon Genesis Evangelion cette année, très surprenant (la fin m’a laissée la même sensation qu’un film de David Lynch…).
Sinon cette année les nouveautés qui m’ont le plus marquée sont deux mini-séries de Netflix inspirées de faits réels, When They See Us et The Spy, ainsi que la nouvelle saison de Mindhunter!
La Geekosophe · 7 janvier 2020 à 22 h 15 min
Mmmh je n’ai pas vu the spy et When they see us, je me les note !
C’est vrai que Chernobyl, vu son sujet et son ambiance, peut vite être plombant, surtout certains épisodes plus tard dans la série qui laissent vraiment un goût amer.
Zina · 19 janvier 2020 à 13 h 46 min
Tes 4 premières sont dans mes listes à voir ainsi que la 7e. J’ai commencé à regarder Killing eve, j’aime beaucoup pour l’instant.