Samedi Séries #91, 3 nouvelles séries à voir

Nouveau samedi séries ! Cette semaine, du rififi chez les propriétaires de zoo aux États-Unis. Ensuite, une nouvelle venue bouscule les tranquilles habitudes des habitants d’une riche banlieue. Enfin, un homme-lézard cherche les secrets de son passé dans un monde crasseux.

Tiger King

Ceux qui pensaient regarder un documentaire classique sur la vie des grands fauves sauvages ont du être surpris.

Un propriétaire de zoo qui pète les plombs et des protagonistes trippants peuplent cette histoire vraie dans l’univers interlope de l’élevage des fauves.

Bienvenue dans l’univers décapant des zoos privés du sud des Etats-Unis ! Il y a en effet plus de tigres vivants en captivité dans les cages de l’Oncle Sam que de tigres sauvages dans le reste du monde. Ici, nous entrons dans un trip hallucinant avec des personnalités hautes en couleur. A un tel point que l’on a du mal à croire que nous avons affaire à des personnes réelles et non à des personnages de soap opera. Plus les épisodes passent, plus le documentaire s’enfonce dans des histoires qui semblent sous acide. Entre cultes, manipulation et trafics, Tiger King ne manque pas de surprendre son auditoire pour le meilleur… Et surtout pour le pire.

Little Fires Everywhere

La relève de Big Little lies.

Durant l’été 1997, Mia Warren, une mère célibataire et bohème, s’installe avec sa fille Pearl à Shaker Heights, dans la banlieue riche de Cleveland, dans l’Ohio. Leur chemin croise très vite celui des Richardson, une famille bourgeoise exemplaire du coin. Deux mères de famille et deux visions de la vie s’opposent et s’entrelacent. Leurs relations vont peu à peu se tendre jusqu’à mettre en péril leurs vies.

Un thriller domestique qui nous plonge dans la banlieue aisée américaine. La série pose des questions subtiles sur les relations de classe et les valeurs/relations familiales en faisant intéragir deux femmes que tout oppose. Les valeurs éducatives, leur naissance, leur passé, leur couleur de peau… Interprétées respectivement par Kerry Washington et Reese Witherspoon, elles portent toutes les deux la série grâce à leur jeu juste et intente. Little Fires Everywhere propose ainsi des personnages très aboutis, ce qui fait que nous sommes loin de faire face à des situations simplistes et manichéennes. Personne n’est tout à fait innocent, ni tout à fait coupable.

Dorohedoro

Changement de registre pour un animé sombre et crasseux.

Au sein d’un Japon, post-apocalyptique, Caiman, un homme qui a été changé en lézard par un mage venant d’une autre dimension, part en voyage pour découvrir son passé et l’identité de celui qui l’a maudit.

Avis aux amateurs d’expériences psychédéliques, Dorohedoro est une perle. L’animé est d’une grande richesse au niveau de son univers, qui est à la fois sombre et complètement barré. L’organisation du monde est assez unique : les mages vivent dans l’opulence tandis que leurs expériences hasardeuses errent dans une autre dimension en ruines. On prend un plaisir véritable à découvrir la prochaine idée délirante qui va apparaître sur l’écran. L’esthétique rappelle Cronenberg à travers les déformations corporelles des cobayes, Caïman et sa tête de lézard par exemple, mais aussi la violence décomplexée et kitsch de Tarentino. Cet aspect apporte un ton proche de l’humour noir, car les personnages ont beaucoup de recul quant à la violence de leurs quotidiens et certains choix scénaristiques confinent à l’absurde (l’antagoniste a le pouvoir de faire pousser des champignons à volonté et est entiché d’un drôle d’animal). Dorohedoro pêche pour l’instant par un manque de substance scénaristique qui peut lui donner un côté décousu.

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