Watership Down m’intéressait parce qu’il s’agit de fantasy animalière, une histoire qui nous met à la place de lapins. Je connaissais également le roman de Richard Adams grâce à sa réputation : c’est un classique des années 70 ! Enfin, évidemment, la très belle édition de Toussaint Louverture a fini de me séduire. Alors, prêts à découvrir mon avis sur Watership Down ?
Synopsis de Watership Down
C’est dans les fourrés de collines verdoyantes et idylliques que se terrent parfois les plus terrifiantes menaces. C’est là aussi que va se dérouler cette vibrante odyssée de courage, de loyauté et de survie.
Menés par le valeureux Hazel et le surprenant Fyveer, une poignée de braves choisit de fuir l’inéluctable destruction de leur foyer. Prémonitions, malices et légendes vont guider ces héros face aux mille ennemis qui les guettent, et leur permettront peut-être de franchir les épreuves qui les séparent de leur terre promise, Watership Down. Mais l’aventure s’arrêtera-t-elle vraiment là ?
Un récit prenant et bien écrit
L’auteur nous plonge dans la peau de lapins
Je trouve que parvenir à placer les lecteurs dans l’esprit d’un animal est très complexe. Mais Richard Adams est très doué pour nous mettre à la place de ces fragiles petites bêtes (qui sont certes soyeuses mais mangent leurs crottes). Dans un premier temps, les caractéristiques des léporidés sont très perceptibles même s’ils sont un peu anthropomorphisés. Ils sont peureux et perdent parfois tout contrôle quand ils ont peur. Beaucoup des décisions sont prises selon leurs instincts et la spécificité de leur espèce, notamment autour de la reproduction et des hases, mais aussi des galeries, des prédateurs, des hommes… Un élément est cependant à regretter : le manque de présences féminines. Il y a en effet quelques lapines, mais elles sont littéralement traitées comme des possessions à balader d’une garenne à l’autre afin de faire des petits. C’est sûrement en avec le mode de vie des lapins, mais c’est un peu dommage.
L’auteur a par ailleurs développé tout un langage et une mythologie. L’auteur conceptualise ainsi des habitudes uniques aux lapins. Par exemple, le fait de sortir du terrier pour se nourrir est appelé Farfaler. Les prédateurs (hermines, renards…) portent le doux nom de vilous. C’est aussi le cas pour des choses humaines qu’ils ne sont pas capables de comprendre. C’est le cas des voitures, qu’ils nomment kataclops, ou de bâtons blancs puants que les humains dans la bouche qui se révèlent être des cigarettes. Les lapins ont également une mythologie très riche qui se raconte à travers les histoires de Dandelion. Ce sont souvent des histoires autour d’un héros lapin très rusé qui se joue d’êtres plus puissants grâce à ses idées intelligentes. Ces histoires qui traversent le récit sont souvent en lien avec l’action.
Un roman bien rythmé et entraînant
Le livre conte l’odyssée d’une bande de lapins à la recherche d’un lieu où vivre après que leur ancienne garenne ait été ravagée. Ils sont partis grâce à une vision de Fyveer, un jeune lapin voyant capable doté d’un instinct hors du commun. Son frère Hazel est un leader. Bigwig est un bagarreur musclé… La galerie (sans mauvais jeu de mots) de personnages est plutôt diversifiée et très attachante, ce qui permet de se sentir immergé dans ce qu’il se passe. D’autant plus qu’ils en vivent, des aventures. La recherche d’une nouvelle garenne est loin d’être de tout repos. On auraient pu penser qu’un récit sur des lapins, écrit plutôt pour les enfants, serait niais. Mais pas du tout. Le roman est violent et sans concession. Les lapins se battent, certains meurent… Ce n’est pas un récit aussi doux que ce qu’on pouvait espérer.
Ils doivent tout aussi faire face à des milieux hostiles et la présence de vilous prêts à les déchiqueter. L’auteur met également en place des intrigues originales lorsque les bestioles rencontrent d’autres garennes. La première semble très accueillante mais Fyveer se montre très réticent à y vivre. La deuxième est une dictature militaire avec à sa tête un lapin brutal et avide de contrôle. J’ai trouvé ces deux parties fascinantes : elles racontent le mieux les façons dont vivent les lapins, mais expriment des idées assez profondes sur la liberté et la dépendance.
Une histoire vive, intelligente et marquante
J’ai beaucoup apprécié la diversité des aventures proposées. L’auteur parvient à mettre en scène des lapins certes anthropomorphisés, mais à garder assez d’éléments pour garder une identité propre aux léporidés. Ils ont ainsi leurs propres mots de vocabulaire comme farfaler pour partir brouter, leur propre cosmogonie, racontées par Dandelion… Les différentes aventures sont bien rythmées et proposent de découvrir un nombre varié de ces frêles créatures. C’est vraiment dépaysant et original ! L’auteur offre une belle défense de la nature et des animaux, s’octroyant même une apparition bienveillante à un moment clé du livre.
Note : 16/20
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6 commentaires
Yuyine · 8 septembre 2021 à 16 h 14 min
Alors, moi qui n’aime pas vraiment la fantasy animalière, je pense que si je dois m’y mettre un jour ce sera avec celui-ci. Très jolie chronique.
La Geekosophe · 11 septembre 2021 à 11 h 21 min
Je n’avais pas accroché à ma précédente lecture dans le genre, mais là pour le coup j’ai trouvé que c’était très réussi
Gwladys · 11 septembre 2021 à 1 h 48 min
Il me tente depuis un moment celui-là, il sera sûrement dans ma prochaine commande ^^
La Geekosophe · 11 septembre 2021 à 11 h 20 min
Et en plus l’édition de Monsieur Toussaint Louverture est très belle
Shaya · 12 septembre 2021 à 12 h 57 min
Joli chronique mais j’avoue que la fantasy animalière, c’est pas mon truc ^^ As-tu vu passer la polémique sur Tipee ?
La Geekosophe · 12 septembre 2021 à 13 h 12 min
Oui, j’ai vu la polémique il y a quelques jours seulement dans des stories d’@onselaisselanuit ! ça me désole ce type de mentalité, je ne mets plus les liens sur mes articles à paraître (j’en ai profité pour l’enlever de cette chronique au passage) et je vais me dégager du temps semaine pro pour changer pour une plateforme plus éthique et changer les liens sur mes articles plus anciens. Au moins c’était tout récent donc j’en assez peu.