J’avais plutôt bien apprécié le tome 1 de la roue du Temps, je me suis lancée cette année dans le deuxième tome. La Grande Quête compte 672 pages dans sa version intégrale Bragelonne. C’est une fois de plus une pavasse conséquente que j’ai mis beaucoup de temps à lire. Qu’ai-je pensé de la suite de mon voyage aux côtés de Rand, Egwene et les autres ?

Le roman entre dans le défi du Pavé de l’été de Brize.

challenge pave ete

Synopsis du tome 1 de la saga de La roue du temps

La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.

C’est la Nuit de l’Hiver dans la contrée de Deux-Rivières et, en ce soir de fête, l’excitation des villageois est à son comble. Arrivent alors trois étrangers comme le jeune Rand et ses amis d’enfance Mat et Perrin n’en avaient jamais vu : une dame noble et fascinante nommée Moiraine, son robuste compagnon et un trouvère.
De quoi leur faire oublier ce cavalier sombre et sinistre aperçu dans les bois, dont la cape ne bougeait pas même en plein vent…
Mais, quand une horde de monstres sanguinaires déferle et met le village à feu et à sang, la mystérieuse Moiraine devine qu’ils recherchaient quelqu’un. Pour les trois amis l’heure est venue de partir. Car la Roue du Temps interdit aux jeunes gens de flâner trop longtemps sur les routes du destin…

Un tome 2 mi-figue mi-raisin

Un long (trop) long voyage

J’ai lu la version intégrale de la grande quête, et le moins que l’on puisse dire, c’est que Robert Jordan est du genre bavard. Il semble particulièrement les scènes et péripéties qui ne font pas vraiment avancer l’intrigue. C’est notamment le cas de la première partie du roman, qui traîne en longueur et met du temps à démarrer. Rand n’accepte pas son destin. Moiraine est les Aes Sedai discutent de prophéties, de stratégies à adopter… On rencontre de nombreux nouveaux personnages. On se doute que tous ces éléments seront réutilisés dans la trame de l’histoire, mais j’aurais préféré que l’auteur équilibre un peu plus le roman, gère le rythme de manière moins bancale. De même, j’ai trouvé que certains enchaînements de scènes manquaient de naturel, ce qui nuit à la compréhension de certaines successions d’actions.

Certaines parties sont pourtant captivantes ! Notamment car le monde prend de plus en plus forme. Dans la deuxième partie, on découvre une terre lointaine appelée Seanchan, dans laquelle les femmes capables de canaliser le pouvoir sont enchaînées et utilisées comme des armes. On se détache de l’influence de Tolkien, très perceptible dans le début du premier tome, pour trouver une autre signature. L’auteur semble ainsi particulièrement doué dans les fins en apothéose qui nous laissent vraiment curieux de voir la suite. Robert Jordan fait preuve d’une écriture très vive et évocatrice dans les scènes épiques.

Les personnages font face à leur destinée

Et c’est parfois, disons, compliqué. Rand est particulièrement insupportable à suivre pendant la première partie du roman. Il est normal qu’il renâcle à un destin aussi dangereux que mystérieux. Mais l’auteur a une façon de le présenter qui le rend immature, parfois imbuvable sans raison avec d’autres personnages. Heureusement, nous avons d’autres personnages intéressants à suivre. Egwene et Nynaeve commencent leur apprentissage d’Aes Sedai et vivent au fil de l’histoire des péripéties bien amenées qui les font vraiment évoluer. J’ai bien aimé Nynaeve, qui, de par son caractère fort et impétueux, échappe au reproche de personnage trop puissant et parfait. L’auteur a, dans ce tome, une façon moins stéréotypée de mettre en scène ses personnages féminins. Enfin, la plupart du temps. Car l’apparition de Selene est mal amenée au possible et manque tellement de subtilité dans sa relation avec Rand que l’ai levé les yeux au ciel plusieurs fois. Rand qui passe beaucoup de temps à pleurnicher mais trouve par ailleurs un nombre considérable de prétendantes sur sa route.

En revanche, je suis laissée sur ma faim au niveau du développement d’autres personnages. J’ai trouvé que Mat et Perrin, pourtant présentés comme égaux de Rand dans le premier tome, perdaient un peu en termes d’évolution. Il y a finalement assez peu de changements pour eux alors que le premier tome avait marqué une rupture nette avec leur vie d’avant. Peut-être même plus net que pour Rand, ce qui pourrait expliquer sa volonté plus claire de retourner dans le passé. De la même façon, j’ai trouvé la quasi-disparition de Moiraine très étrangement amenée. Enfin, l’histoire reste pour l’instant très manichéenne dans sa construction. Je suis cependant curieuse de voir comment certains personnages encore peu mis en avant vont évoluer.

La Grande Quête trouve sa voie mais manque de constance dans son rythme et sa qualité

Même si c’est globalement plaisant à lire, j’ai trouvé ce tome assez lent et mal équilibré. On apprécie de découvrir des éléments nouveaux et riches de l’univers. L’auteur s’éloigne des influences de Tolkien pour proposer quelque chose de plus personnel et mettre en place sa trame. Les scènes d’action sont épiques et ne manquent pas de souffle. Dommage que beaucoup de personnages soient antipathiques, notamment un Rand au sommet de la mauvaise foi et enchaîne les choix douteux. Beaucoup de dialogues et de péripéties ralentissent l’action, entre personnages dispensables et discussions sans fin. Dommage que certains d’entre eux apparaissent moins, ce qui donne l’impression d’une évolution statique pour certains. La saga reste intéressante à suivre et éveille la curiosité pour les prochains tomes.

Note : 14/20

Vous pouvez acheter le livre par ici. Toutes les chroniques sont par là.

Catégories : Chroniques

4 commentaires

Brize · 29 août 2022 à 14 h 13 min

J’avais achevé la lecture de ce tome sans finalement poursuivre, les lenteurs que tu pointes ayant eu raison de ma curiosité …

    La Geekosophe · 29 août 2022 à 22 h 21 min

    Haaaaa le voilààà ! Je vais sûrement lire la suite parce que l’univers est sympa (et parce que j’ai beaucoup de tomes), mais je comprends qu’il arrive à mettre toute patience à rude épreuve

Shaya · 4 septembre 2022 à 16 h 19 min

Tu continues quand même alors ? Pour moi, le traitement des personnages est vraiment pas terrible, surtout les relations hommes-femmes, mais l’univers est tellement riche….

La Roue du Temps T2 : La Grande Quête, Robert Jordan | L'Imaginaerum de Symphonie · 24 août 2022 à 21 h 11 min

[…] La Geekosophe […]

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :